
En début d’après-midi, les 35 skippers toujours en course suite à l’abandon sur la première étape de Sanni Beucke (This Race is Female) faisaient tous cap à l’ouest avant de pouvoir mettre du sud dans leur route et d’entamer la descente du golfe de Gascogne. En enroulant le premier le phare de Wolf Rock à 00h19 dans la nuit de dimanche à lundi, Alexis Loison a remporté le premier Sprint Intermédiaire de la course et s’est adjugé par la même occasion une bonification en temps de cinq minutes. Arrivés respectivement 2e à 00h24 et 3e à 00h26 à la marque de parcours située à l’ouest de la Cornouaille anglaise, Basile Bourgnon et Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir) bénéficieront quant à eux d’une bonification de trois minutes et d’une minute sur la première étape.
Après avoir contourné ce waypoint obligatoire, les concurrents se sont ensuite prêtés au jeu des virements de bord pour descendre vers le DST (dispositif de séparation du trafic) d’Ouessant, qu’ils ont tous choisi de contourner par l’ouest ce midi afin de toucher davantage de vent. A 15h25, la flotte était toujours plutôt compacte et les écarts relativement faibles, quelque 26 milles séparant le leader du dernier, Anthony Quentin (JPS Contrôle), seul skipper à avoir opté pour un positionnement plus nord. Au sud de la flotte, Hugo Dhalenne (YCSL – Primatice – SLB Pharma) et Edouard Golbery (Verder – Seastemik), qui se sont plus approchés de la bordure du DST d’Ouessant que les autres, étaient respectivement 5e et 8e.
A noter que Sanni Beucke a signifié à 11h50 ce matin à la Direction de Course son abandon sur la première étape suite à une rupture de D2 bâbord alors qu’elle évoluait en 24e position. La navigatrice allemande va bien et se déroute actuellement vers un port breton afin de pouvoir naviguer en tribord et réparer.
A 15h, la flotte naviguait toujours en bâbord dans une petite quinzaine de nœuds. Une situation qui devrait perdurer jusqu’à « un point de virement en approche d’un petit front froid, qui n’est pas encore forcément clair à définir » selon Yann Chateau, Directeur de Course, surtout que les marins ne disposent pas des mêmes fichiers météo que la Direction de Course, ces derniers ne pouvant plus télécharger de fichiers météo après le départ de l’étape. « Le virement devrait intervenir en fin d’après-midi, dès 16h pour certains. Ensuite, le vent ne va faire que mollir en prenant de la droite. Bien choisir son point de virement est donc important car derrière, ils vont faire un long bord de tribord pour descendre quasiment au milieu du golfe de Gascogne avec du vent qui va continuer à prendre de la droite jusqu’à s’orienter au nord en milieu de golfe », poursuit le Directeur de Course, qui estime que l’on devrait « voir poindre les premiers spis demain matin après une après-midi et une nuit au près dans un vent mollissant et une mer qui va un peu s’aplatir ». Pour l’heure, la flotte devrait rester compacte encore un bon moment. Selon les dernières ETA, les bateaux pourraient arriver à Gijón (Espagne) ce jeudi en début d’après-midi.
Du côté du Défi Paprec, Mieux (Ewen Le Clech/Arthur Meurisse) est toujours en tête devant Normandy Offshore Program by Paprec (Pierrick Letouzé/Lola Billy), qui n’accusait que 3,8 milles de retard sur le leader au pointage de 15h25. Carlota Alonso et Jerónimo Cervantes (Ehécatl), seul duo à avoir choisi de passer à l’est du DST d’Ouessant, était quant à lui 7e.
Ils ont dit :Martin Le Pape (DEMAIN), à la vacation de ce matin : « On a eu du vent et du près. Je pense que nous allons être contents quand nous allons envoyer les spis. On a des longs bords qui nous sont favorables pour nous reposer. Il n’y a pas pour le moment de grosses options. Je n’ai pas voulu trop m’écarter de la flotte. Mon positionnement juste derrière la tête de course me va très bien. Ça va se jouer dans le golfe de Gascogne. Les écarts sont très faibles. Le passage de cette dorsale va compliquer le jeu. Il faut se projeter, la trouver et savoir comment la franchir. »
Arno Biston (Tizh Mor), à la vacation de ce matin : « C’était quand même assez intense cette nuit. On a eu beaucoup de réglages à faire pour essayer de tirer le meilleur du bateau. Le fait d’enrouler Wolf Rock a fait bien plaisir. Ça signifie qu’on se rapproche doucement de Gijón. Il faut juste savoir comment on va gérer le front. L’aspect météo pour le passage de la dorsale n’est pas hyper simple, ça reste une grosse incertitude. Je commence à prendre mes marques, ça commence à tirer et il ne faut pas oublier de se reposer. »
Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir), à la vacation de cet après-midi : « On a eu du vent assez fort en quittant Wolf Rock mais nous nous attendions à ça. On n’a pas eu le loisir de beaucoup dormir à ce moment-là. Nos deux nuits éveillées commencent à peser lourd. Nous sommes maintenant sur un long bord bâbord pour aller chercher ce front. Je suis assez content de ma navigation. Je passe 3e à Wolf Rock, c’est pas mal. Je me sens bien sur l’eau. J’ai pas mal de copains à côté de moi pour faire la course, c’est motivant. Quand on regarde les écarts, c’est touche touche. Il y a encore pas mal de route à faire. La flotte est très compacte, je n’ai pas vu si des copains sont partis à l’intérieur du DST mais ça ne m’étonnerait pas. Il faut être dessus tout le temps. Dès que tu penses pouvoir aller dormir, tu te rends compte que tu es moins rapide. La mer n’est vraiment pas facile, ça tape, ça saute mais pour le moment, il faut faire avec. »
Pep Costa (VSF Sports), à la vacation de cet après-midi : « Le début de course a été assez engagé avec du près et du vent. Je suis content de ma course même si j’ai fait une petite erreur dans la Manche. Je me suis refait un peu et je suis assez content de ma nuit depuis Wolf Rock. Nous nous dirigeons vers une zone un peu faible en vent. On a encore pas mal de travail à faire. Je préfère naviguer en flotte et proche des autres concurrents. Cela permet de ne pas prendre trop de risques et de vérifier si tes réglages sont bons. De tout façon, c’est stressant que tu sois proche ou loin. J’ai une petite idée météo pour la suite, je sais que ça va être compliqué avec des vents assez faibles et changeants. J'en ai assez d’être sur les portières depuis le départ. »
Charlotte Yven (Skipper Macif 2023), à la vacation de cet après-midi : « Ça tape un peu moins qu’à Wolf Rock mais vivre penché n’est pas le plus simple. J’ai hâte que le vent adonne un peu pour pouvoir hisser les grandes voiles et glisser un peu plus à plat. J’ai réussi à dormir sur le long bord qui menait à Wolf Rock et là, sur le près, j’arrive aussi à m’autoriser quelques petites siestes. Pour la suite, ça commence à se mettre en place dans ma tête. On va encore avancer un peu au près. Il va falloir trouver le bon moment pour virer de bord, ni trop tôt, ni trop tard. C’est assez sympa de naviguer comme ça, en flotte. La course au temps ne va pas se jouer à grand-chose, mais j’aimerais bien faire quelques petites options, on attend que l’occasion se présente. »