Transat Café L'Or : Fabien Delahaye : « C’est un peu le chantier sur l’Atlantique »
Fabien Delahaye et Pierre Leboucher ont passé les dernières 48 heures à terre à enchainer les briefings météo et le travail d’analyse des données de vent, de mer ou de courant. Essayer d’anticiper les conditions à venir, imaginer tous les scenarii possibles pour ne pas risquer de rater les premiers coups stratégiques qui vont se présenter aux 40 Class40 engagés, voilà ce qu’a en tête le duo de LEGALLAIS à l’heure de larguer les amarres pour cette Transat CAFÉ L’OR. « Ça s’annonce bien engagé, bien délicat notamment pour la première nuit pour sortir de La Manche. On aura du vent déjà soutenu pour le départ et il ne va pas cesser de se renforcer dans la soirée et pour toute la nuit. Jusqu’à quasiment Ouessant, on aura 30-35 nœuds, peut-être plus. On s’attend à avoir du vent vraiment fort, avec une mer chaotique. Le tout au près. Ce ne sera vraiment pas évident » explique Fabien Delahaye qui avouait n’avoir pas très bien dormi cette nuit. Une fois cette première partie de course négociée, Fabien et Pierre auront 24 heures d’accalmie avant de négocier une nouvelle dépression très creuse arrivant par le sud-ouest. « Pour l’instant, elle n’est pas bien calée. On ne sait pas bien par où elle va passer et comment. Elle va fortement impacter notre stratégie et notre trajectoire. C’est une grosse dépression qui se creuse très vite et qui peut apporter des vents supérieurs à 40 nœuds. Ce passage-là sera aussi un peu délicat. » complète le skipper de la Legallais Team Voile.
Fabien Delahaye sait que le duo qu’il forme avec Pierre Leboucher peut tirer son épingle du jeu à bord d’un bateau qu’il connait désormais par cœur. Mais il se méfie car les conditions attendues vont donner rapidement le ton et la moindre erreur de positionnement pourra coûter cher sur la route vers La Martinique. « C’est un peu le chantier sur l’Atlantique, il y a beaucoup de centres dépressionnaires qui se déplacent. Il va falloir bien anticiper, être bien préparé à bord du bateau pour ne pas casser et ne pas se faire distancer. Avec des conditions maniables, on est dans l’optimal tout le temps. Là, on va être davantage dans le compromis. La route gagnante ne sera pas forcément la route théorique. Il va falloir mettre de l’expérience là-dedans. Il y aura des choix de route car il y aura du praticable et du non-praticable. On va se creuser les méninges longtemps... » résume le skipper. L’expérience sera donc bien la clé de cette édition 2025. Face à une concurrence aguerrie et à des bateaux récents qui ont démontré tout leur potentiel sur les courses d’avant-saison, le Normand n’a qu’une envie : terminer cette incroyable saison (3e sur la CIC Normandy Channel Race, Vainqueur des Sables-Horta) de la plus belle des manières !