Bestaven continue de creuser l'écart

C’est un Damien serein qui répondait à la vacation de 5h. Le skipper de Groupe APICIL se satisfaisait de son option Est pour parer l’anticyclone qui a franchement empêtré Thomas Ruyant et Charlie Dalin. « Je ne lâche pas mon option, elle est bonne je pense » confiait le champion de voile légère handisport ce matin qui se régale sur l’eau, à la fois parce que les conditions météo demeurent plus agréables mais surtout parce que l’échiquier Atlantique est un superbe terrain de jeu stratégique.
Le pacte des loups
Dans le carré d’Hubert, son fier navire à dérives, Jean Le Cam tout ébouriffé se réveillait d’un « sieston » bien mérité. Toujours d’excellente humeur, le bougre se marrait lors de la vacation Skype de 5h, mimant « Dark Vador » dans le noir de sa cabine expliquant qu’avec son groupe (Dutreux, Pedote, Sorel, Herrmann et Joschke), ils avaient signé un pacte pour rester groupés en mode chasseurs. « Il y a juste le petit jeune Dutreux qui fait des siennes. Alors parfois je l’appelle, je lui dis reviens, on a signé un pacte ! Bon, Damien, lui, nous a quittés et c’est tant mieux pour lui… » riait le roi Jean. Une cabale ? On y croirait presque ! N’empêche, la situation météo peu claire encore, réserve quelques pièges. Personne n’est à l’abri d’un faux-pas, d’une remontada d’un adversaire, d’un coup de malchance. Même Yannick Bestaven reste sur ses gardes, car dans son rétroviseur, 10 IMOCA sont aux abois.
Dans le Pacifique Sud, on serre les dents
Rafales jusqu’à 60 nœuds, mer défoncée, les conditions non loin du point Némo sont diablement inconfortables, voire dangereuses. De Medallia à One Planet One Ocean, le mot d’ordre est : préservation des bateaux et des marins. « Je suis en mode machine. Je ne ressens ni le froid, ni la faim, ni la fatigue. Je fais ce que je dois faire, c’est-à-dire prendre un ris, choquer, comme un automate. » confiait Stéphane Le Diraison à la vacation de 5h. Sur la mer cabossée et le vent rafaleux, le jeu est d’équilibrer le bateau afin qu’il ne parte pas en surf sauvage, ni qu’une déferlante ne le rattrape. « Je me suis retrouvé complètement dans l’eau dans le cockpit recouvert subitement par une énorme vague. » poursuivait le skipper de Time for Oceans. Arnaud Boissières et Alan Roura ont subi 60 nœuds de vent la nuit derrière, leur bateau juste poussé par une petite voile d’avant. Encore 1 300 milles à parcourir avant d’atteindre le cap Horn. Qu’ils vont le savourer !