Vendée Globe : les neuf premiers se tiennent en moins de 220 milles

Par Figaronautisme.com/Vendée Globe

Le Vendée Globe est toujours aussi incertain alors qu’en tête de course, neuf hommes sont séparés par moins de 220 milles. Si Charlie Dalin et Louis Burton semblent avoir pris une légère option, leurs poursuivants sont loin d’avoir rendu les armes. De son côté, Yannick Bestaven, longtemps leader, a reconnu être affaibli par des soucis techniques.

L’incertitude à son paroxysme

Une nouvelle semaine débute pour les marins du Vendée Globe. Et à moins de quinze jours des premières arrivées, impossible de se prononcer sur l’issue de cette édition qui a déjà gagné le titre de la plus incertaine de l’histoire. « On n’aura pas d’idée précise avant que les premiers rejoignent La Corogne », souligne Jacques Caraës, le directeur de course. Cette incertitude, Jean Le Cam (Yes We Cam!) s’en amuse : « moi, je ne fais pas de prévisions. On demande toujours de prévoir ce qu’on ne peut pas prévoir. L’histoire n’est jamais finie avant la ligne d’arrivée. »

Les privilégiés des Alizés

Dans ce match où chaque mille grappillé compte, deux skippers ont pris une légère option : Charlie Dalin (APIVIA) et Louis Burton (Bureau Vallée 2). Ils sont les premiers à avoir passé le Pot-au-noir. « Tu penses que tu en es sorti, mais pas vraiment : j’ai un amas nuageux gigantesque avec pas mal d’instabilité en ce moment », confie Louis Burton.

Le skipper de Bureau Vallée 2 assure « être d’attaque » et tout faire « pour être le moins pénalisé par le vent faible ». « Désormais, Charlie et Louis vont tenter de faire du Nord-Ouest le plus rapidement possible », décrypte Sébastien Josse, consultant pour le Vendée Globe. Une dorsale les oblige à faire une aile de mouette avant d’attraper des vents de Sud-Ouest de Terre-Neuve qui leur permettront d’être au portant jusqu’au Cap Finisterre. Charlie Dalin bénéfice d’un écart en latéral de 145 milles sur Louis Burton, qui devrait l’avantager dans les jours à venir. Par ailleurs, il aurait une route d’autant plus intéressante qu’il pourra l’effectuer en bénéficiant de son foil à bâbord amure.

Les poursuivants n’ont pas dit leur dernier mot

Derrière, la résistance s’organise. « Si les premiers s’apprêtent à effectuer une courbe plus ouest, leurs poursuivants auront une route plus directe qui devrait les avantager », souligne Jacques Caraës. En somme, un resserrement est à prévoir dans les prochains jours.

Néanmoins, dans cette bataille de tous les instants, Boris Hermann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) est légèrement en retrait, la faute à une bulle sans vent dans laquelle il a été englué une bonne partie de la nuit. En revanche, Damien Seguin (8,4 nœuds sur les dernières 24 heures) et Benjamin Dutreux (10,2 nœuds) étaient ceux qui s’en tiraient le mieux ces dernières heures.

Bestaven et Le Cam pas épargnés par les soucis mécaniques

Pour les neuf hommes de tête, la gestion du rush final s’annonce particulièrement délicate. « Ils devront veiller aux soucis techniques, confie Christian Dumard, le météorologue du Vendée Globe. Les bateaux sont déjà usés et ils vont devoir tirer dessus, ce qui est inédit à ce moment-là de la course. » Ce midi, lors du Vendée Live, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a d’ailleurs dévoilé qu’il avait des problèmes à gérer depuis une dépression au Cap Horn. « Je n’ai plus de balcon, plus d’enrouleur et il y a certaines voiles dont je ne peux plus me servir. Ça a ajouté dans la difficulté de traverser le Pot-au-noir mais j’ai l’impression d’en sortir là. »

Un peu plus tôt, Jean Le Cam avait reconnu lui aussi avoir « bricolé » alors que son support moteur s’était décollé.

À chacun son aventure

Le rush final et les incertitudes qu’il engendre ne doivent pas faire oublier qu’il y a d’autres marins, un peu plus loin, qui progressent eux aussi. Armel Tripon (431 milles, L’Occitane en Provence) qui a parcouru le plus de milles en 24 heures, Clément Giroud (Compagnie du Lit / Jiliti) qui s’est offert la joie – toujours aussi forte – de franchir le Cap Horn, Miranda Merron (Campagne de France) qui avait vécu ce moment la veille et qui s’est calée au cœur d’une dépression ou encore Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) qui s’échappe des Falklands… Dans un temps so brisith. « Il peut faire très gris, façon anglais ». Cela ne l’a pas empêché d’apprécier voir la terre, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le Cap Finisterre !

Fin d’aventure pour Destremau, port en vue pour Joschke

Sébastien Destremau (merci) est arrivé hier à Christchurch en Nouvelle-Zélande. « Je n’abandonne pas le Vendée Globe, je me retire », a-t-il expliqué dans une vidéo. De son côté, Isabelle Joschke, qui a annoncé abandonner à cause d’une avarie sur un vérin de quille, se rapproche lentement des côtes brésiliennes. La navigatrice de MACSF, actuellement engluée dans une zone de pétole hésite encore entre s’arrêter à Rio de Janeiro ou Salvador de Bahia. Il lui resterait encore près d’une semaine de navigation pour y parvenir.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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