Météo Vendée Globe : cap à l'est vers l'Europe !

Par Figaronautisme.com

Chaque jour, un expert en météo marine de METEO CONSULT analyse et décrypte la situation météo et son évolution pour les skippers de l’édition 2020-2021 du Vendée Globe. Ce dimanche, les 9 premiers contournent l'anticyclone des Açores par l'ouest et rattrapent le train des perturbations océaniques. La bataille stratégique est rude dans des vents très instables obligeant à de nombreuses manœuvres et une forte vigilance. Le suspens reste donc entier à moins de 4 jours de l'arrivée pour les premiers, prévue mercredi 27 janvier.

Du suspens pour le podium !

Le suspens reste entier dans le peloton de tête. Le malouin L.Burton a dépassé C.Dalin ce dimanche matin, après une remontada fabuleuse ces derniers jours, étant le mieux placé pour attraper le front froid océanique et ses grains. Il est donc suivi par C.Dalin puis de B.Herrmann en 3ème position. B.Hermmann qui, d'ailleurs, pourrait être théoriquement le futur vainqueur de ce Vendée Globe grace aux bonifications qui lui sont attribuées. Mais de la théorie à la pratique, la route est longue, car nul n'est à l'abri de problèmes techniques ou d'un choix stratégique démenti par un changement de vent, dans ce contexte d'une météo instable et très changeante. A l'arrière,T.Ruyant est en 4ème position.

Tout ce petit monde se tient donc dans un mouchoir de poche de moins de 200 km, et ont entamé leur route vers l'est, au large de Madère. Selon les premières projections, ils devraient arriver mercredi aux Sables. Cependant, le podium ne sera pas forcément occupé par les trois premiers actuels en fonction des bonifications qui pourraient revenir à l'avantage de Bestaven par exemple.

Contournement de l'anticyclone des Açores

Les 9 premiers, jusqu'à B.Dutreux, contournent l' anticyclone des Açores, qui reste situé plutôt bas qu'a l'accoutumée en latitude entre les Canaries et Madère. L'objectif initial des skippers était de contourner cet anticyclone par l'ouest pour toucher devant un flux de secteur sud-ouest. C'est chose faite. L.Burton a été le premier a toucher le vent lié au front froid situé un peu au nord de sa position. Cette période est très tactique, et, de leurs choix, dépendra la future place des skippers à l'arrivée. Les jours qui viennent allient à la fois la stratégie, la forme physique et les conditions techniques des bateaux.

Plus à l'arrière, les concurrents avancent bien dans des conditions globalement favorables. Les skippers s'égrennent cependant de façon très distanciée le long de l'Atlantique, avec un groupe entre le 15è et le 20è qui aborde les alizés réguliers. A noter qu'A.Tripon et M.Sorel se trouvait à leur tour dans le calme de la dorsale anticyclonique, cet axe de haute pression qui prolonge l'anticyclone en lui-même.

SITUATION DU DIMANCHE 24 : remontée rapide au nord des Açores

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Ce Dimanche, l'analyse des principaux modéles fait ressortir une cohérence des prévisons pour les 10 premiers. La tendance montre le retour plus ou moins rapide d'un flux océanique orienté au secteur sud-ouest dominant qui servirait de tremplin en direction de la France. Après le passage d'un front froid, les 9 premiers vont garder un vent de secteur sud-ouest modéré, mais très instable entre 18 et 25 noeuds. Cette situation les a obligé à mettre du nord dans leur route et laisse penser, selon les différents routages, qu'ils arriveraient aux Sables par le nord-ouest en milieu de semaine prochaine et non pas par le sud-ouest. nénmoins, les 4 premiers skippers ont changé de bord, mettant un cap vers l'est.

Si le choix des skippers de tête est conditionné par ces vents de sud-ouest, une autre option semble possible : celle de faire un cap davantage vers l'est en bordure de l'anticyclone, direction Madère, pour ensuite remonter plein nord en direction du Portugal. C'est une option que pourrait choisir C.Dalin au vu de sa position la plus à l'est du groupe de tête, alors que L.Burton et Y.Bestaven auraient plutôt intérêt à monter vers le nord au gré des empannages qui seront nécessaires dans cette configuration de vent.

Les skippers sitiués un peu plus en arrière, entre la 5 ème et la 9ème position (J. Le Cam et B.Dutreux), gardent certainement un oeil sur une forte dépression qui se creuse au sud-est de Terre-Neuve et qui progressera vers l'est pour traverser l'Atlantique Nord. A l'avant, elle provoquera un renforcement des vents de secteur sud-ouest qui pourraient rattraper la queue du premier groupe entre dimanche et lundi mais épargner le groupe de tête.

SITUATION DU LUNDI 25 : où se positionner à l'entrée du golfe de Gascogne ?

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La situation semble propice à une arrivée rapide et favorable pour le groupe des 10 premiers, à tel point qu'on peut se risquer à prévoir l'arrivée des 5 premiers bateaux le mercredi 27 puis de 4 autres le lendemain, le 28 janvier. Autant de bateaux arrivant de façon aussi rapprochée serait de l'inédit dans l'histoire du vendée Globe !

Les premiers progresseront ce lundi à proximité du front chaud d'une perturbation, dont il faudra surveiller la vitesse de progression car selon sa position le vent sera différent. A l'avant, il oscillera entre 8 et 15 noeuds au secteur sud-est tandis qu'à l'arrière il sera de sud-ouest puis ouest-sud-ouest pour 14 à 20 noeuds.

A partir du 5 ème, le vent fraichira en liaison avec la très forte dépression qui évolue lentement à l'est de Terre-Neuve. Elle pourrait se creuser autour de 960 hPa là-bas, et générer une grosse houle d'ouest de 4 à 6 m. Derrière, A.Tripon se sortira tout juste de la dorsale anticyclonique, cet axe de hautes pressions prolongeant l'anticyclone de Madère vers l'ouest, et sous lequel il n'y a pas beaucoup d'air.

SITUATION DU MARDI 26 : vent d'ouest ou nord-ouest derrière le front ?

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La position des concurrents ce mardi à l'entrée du golfe de Gascogne sera déterminante pour la dernière ligne droite vers l'arrivée. Elle aura été déterminé les jours précédents par le choix d'être positionné devant ou derrière le front chaud de la perturbation. Certains seront alors plus au nord que d'autres, mais probablement à l'arrière de ce front. Ils progresseront sous un vent soutenu et instable de secteur ouest autour de 18 noeuds, mais ce vent faiblira avec le rapprochement d'une dorsale à l'arrière. De l'évolution de cette dorsale dépendra la suite. En effet, dans le cas où elle s'étendrait vers le nord le vent tournerait au nord-ouest et favoriserait alors une route directe vers les Sables sur majoritairement un seul bord, alors que dans le cas contraire c'est une progression avec de nombreux empannages qui se poursuivrait.

A noter que plus à l'arrière, J.Le Cam et B.Dutreux se feront rattraper par un nouveau front froid propulsé par la forte dépression de Terre-Neuve. La mer deviendra forte à très forte sous un vent de sud-ouest à sud force 7 beaufort.

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TENDANCE ULTERIEURE : des conditions incertaines pour l'arrivée !

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Le suspens pour l'arrivée reste entier en raison des incertitudes qui persistent mercredi concernant une possible molle des vents dans le Golfe de Gascogne et cela avant l'arrivée du front chaud issu de la dépression Terre-neuvienne. Celui-ci pourrait arriver en cours de matinée ou seulement en soirée, précédé d'une dévente (effet de dorsale à l'avant du front le long des côtes françaises). 

Si cette évolution se confirme, l'arrivée aux Sables pourrait être freinée aux premières heures de la matinée. Attention cependant à l'arrivée de la perturbation par l'ouest. Elle pourrait progresser plus ou moins rapidement que prévu à ce jour, avec une menace de coup de vent à partir de la fin de journée. 

Jeudi, la situation météo serait nettement plus dynamique avec l'arrivée des perturbations et un flux d'ouest à sud-ouest nettement plus vigoureux, mais là aussi elle présente des différences à la fois en terme de chronologie et de force des vents selon les modèles météo utilisés.

Régis Crépet, meteoconsult marine 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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