Des arrivées attendues et un nouveau départ

Deux arrivées en un week-end
Ils sont les deux prochains skippers annoncés sur la ligne d’arrivée. Jérémie Beyou (Charal) et Romain Attanasio (PURE - Best Western Hotels & Resorts) devraient arriver ce samedi. Certes, les deux sont actuellement englués dans des zones de mole de Nord, Nord-Ouest. Mais cela ne les empêche pas de progresser, Jérémie étant à 120 milles au Nord Est de Romain. Ce dernier s’amuse : « il est tant d’arriver ! Je sais qu’il ne faut pas y penser mais je ne peux pas m’en empêcher ». Le skipper de PURE - Best Western Hotels & Resorts, en prise avec des problèmes d’aérien et obligé de surveiller constamment le trafic maritime à proximité, ne cache pas les difficultés du moment.
« C’est la pire remontée de l’Atlantique que j’ai vécu et il y a des misères à gérer jusqu’au bout », confie-t-il. Mais il garde le sourire : « je sais que je vais passer ma dernière nuit de ce Vendée Globe, alors on s’accroche ! » Il a déjà prévu le repas à l’arrivée : « côte de bœuf-frites, salade, bière et religieuse ». Charal est attendu vers 8h30-9h ce samedi matin s’il se conforte à ce que prévoient les routages. PURE - Best Western Hotels & Resorts devrait arriver dans la soirée (entre 17 heures et 21 heures). À noter que le chenal ne sera accessible ce samedi qu’entre 8h50 et 14h10 puis entre 21h50 et 2h50.
Derrière, une sacrée bagarre
« R.A.S ! » Pour le reste de la flotte, la situation n’a pas connu de changements significatifs depuis la veille. À près de 1300 milles à l’Ouest du duo Beyou-Attanasio, ils sont six lancés dans ce qu’Alan Roura a appelé un « sacré ‘match race’ » : Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle, 15e), Alan Roura (La Fabrique, 16e), Kojiro Shiraishi (DMG MORI - Global One, 17e), Stéphane Le Diraison (Time For Oceans, 18e) et un peu plus loin Pipe Hare (Medallia, 19e) et Didac Costa (One Planet One Ocean, 20e). « C’est incroyable de se retrouver aussi proche après 89 jours de mer et ça met du piment dans cette remontée », souligne Stéphane Le Diraison.
« Ils ont fait le tour de l’anticyclone et bénéficient désormais d’un flux au portant », constate Sébastien Josse, consultant météo du Vendée Globe. La bonne nouvelle a lieu derrière : les deux dépressions qui étaient annoncées et qui semblaient particulièrement virulentes se sont évacuées plus rapidement, de quoi faciliter la progression du groupe des six.
Isabelle Joschke, cap sur les Sables d’Olonne
Elle avait été contrainte à l’abandon début juillet suite à une avarie liée à ses vérins de quille. Isabelle Joschke s’était ensuite amarrée à Salvador de Bahia au Brésil, où elle s’est employée à réparer. Désormais hors-course, elle compte néanmoins ‘boucler la boucle’. « Le bateau va repartir mais pas avec 100% de son potentiel, explique Isabelle. Je ne pourrais quiller qu’à moitié ». La navigatrice de MACSF ne sera pas seule : elle a décidé de rallier les Sables d’Olonne aux côtés de Sam Davies, elle aussi hors course. Le duo est attendu dans le chenal entre le 19 et le 20 février.
« Le bateau ressemble à une poissonnerie »
Clément Giraud au milieu des sargasses. Le skipper de Compagnie du lit - Jiliti, qui progresse au côté de Manuel Cousin et de Miranda Merron, s’est lancé dans une explication de texte à propos de sa photo de la veille : une énorme étendue brunâtre composée de sargasses. « Je les voyais bien sur les plages aux Antilles quand j’étais petit, mais je ne les voyais pas en autant de quantité. Je dois souvent arrêter le bateau, il faut à chaque fois enlever les algues coincées dans tous les appendices. Il y en a partout, le bateau ressemble à une poissonnerie, ça sent très fort ! C’est des guirlandes de Noël sur les filières ! »
Si délicat retour sur terre
Cela fait un peu plus de neuf jours que des marins en ont fini avec le Vendée Globe. Certains se sont rendus à Paris pour effectuer une tournée médiatique (Yannick Bestaven, Charlie Dalin, Thomas Ruyant, Jean Le Cam, Kevin Escoffier), d’autres ont pris la route de la capitale ce vendredi (Clarisse Crémer) et certains profitent surtout de journées plus paisibles en famille ou en couple. Aux Sables d’Olonne, on a croisé le sourire de Maxime Sorel ou encore celui de Benjamin Dutreux. Le retour sur terre ? « Ce qui est le plus difficile c’est que j’ai l’impression d’être totalement décalé, souligne Benajmin, le skipper d’OMIA-Water Family. J’ai dû mal à retrouver le rythme de la terre, à être en forme quand il faut… » En terre comme en mer, rien n’est décidément facile…