Vendée globe: Richomme et Dalin au coude-à-coude en tête de course

Par Figaronautisme.com / Vendée Globe

Décalé légèrement plus à l’Ouest que le premier, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), Yoann Richomme s’est montré légèrement plus rapide et a pu ainsi réduire l’écart. Ce samedi à 15 heures, seulement 140,8 milles séparaient les deux hommes. Lui qui est surnommé ‘Yoyo’ fait donc le yo-yo même si l’élastique devrait se tendre à nouveau dans un avenir proche. Dans le reste de la flotte, Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer, 9e) est monté au mât cette nuit et a réparé son J2, Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor Lux, 14e) a réussi un sacré coup alors qu’Éric Bellion (STAND AS ONE – Altavia, 28e) a décidé de s’abriter sous le vent des Falkland alors que sa réparation d’accroche de J2 a cédé.

Chez les équipes de MACIF Santé Prévoyance et PAPREC ARKÉA, en plus de préparer la logistique liée aux arrivées, on a les yeux rivés sur l’anticyclone qui entoure la Bretagne en début de semaine. C’est ce phénomène qui pousse Charlie Dalin et Yoann Richomme à remonter jusqu’à la pointe bretonne et surtout qui va les obliger, dans les dernières heures à tricoter pour redescendre jusqu’aux Sables-d’Olonne. Hors, l'anticyclone se décale, ce qui pourrait donner plus de vent sur la fin et donc aider les marins à être plus rapides que les prévisions précédentes. Ainsi, l’heure estimée d’arrivée de Charlie Dalin a été un peu avancée avec une probabilité entre minuit et 7 heures dans la nuit de lundi à mardi.

La gestion de l’anticyclone peut en effet avoir un impact sur l’écart entre les deux hommes. Depuis cette nuit, c’est Yoann qui a l’avantage. Son décalage à l’Ouest lui permet de toucher plus de vent et ça s’est vu sur la cartographie. Il a gagné une cinquantaine de milles dans la nuit et l’écart est désormais de 140,8 milles au classement de 15 heures cet après-midi. Le dauphin était aux vacations ce samedi matin : "On est toujours au portant autour des Açores. Ça a été sport et intense avec des conditions plus fortes que prévues avec jusqu’à 34 nœuds. Je suis un peu plus rapide ? Je n’ai pas regardé le classement mais on sait que ce sont des conditions qui nous sont favorables. Avec ma voile en plus (J0), l’écart serait sans doute un peu plus faible. Je ne sais pas où il peut y avoir des opportunités de revenir, il y a peut-être un peu de jeu encore. Je fais attention au bateau, j’ai toujours un peu peur de faire des dommages collatéraux… On est en train de préparer l’arrivée avec l’équipe. C’est fou de se dire que c’est déjà la fin du Vendée Globe. Si j’arrive au bout, ce sera génial !"

Les petites joies des alizés


Du côté de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), il faudra peut-être veiller à une zone de vent faible après les Açores mais rien de préoccupant pour le Vendéen, attendu chez lui entre jeudi et vendredi. Derrière, le groupe des poursuivants retrouvent enfin des vitesses stables et le sourire. De Sam Goodchild (VULNERABLE, 4e) à Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef, 10e), ils commencent à filer tout droit vers le Nord en bénéficiant des alizés de Sud-Est. L’occasion de souffler après des jours harassants et de commencer sereinement à envisager le pot-au-noir. S’il est assez étendu, il ne devrait pas ralentir fortement les skippers et les écarts actuels devraient à peu près se stabiliser.

Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer, 9e), qui fait partie de ce groupe, a eu de dernières heures agitées. Hier, l’Allemand déplorait la casse de son hook de J2. Il est le seul à disposer d’un tel système pour descendre cette voile qui reste normalement à poste en permanence. Après être monté au mât, Boris est parvenu à réparer comme il l’a confié ce matin : "Je me suis senti soulagé après avoir réussi à remettre le J2 en place. L’adrénaline de devoir monter au mât m’a fait tenir le coup mais ça a entraîné une grande fatigue. Là, j’ai bien dormi, ça va mieux ! Tout le groupe se sort bien de la zone où nous étions à part Thomas (Ruyant, VULNERABLE, 7e) et moi. On est un peu trop Ouest à mon sens et ça n’avance pas facilement. Si on vire on fait marche arrière, si ça continue, ça refuse… Je ne sais pas encore ce qu’il faut faire. Il va falloir encore matosser, virer, négocier les bascules de vent. Ça ne va pas être de tout repos !"


Un peu plus loin, les équilibres changent pour le trio Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 11e), Samantha Davies (Initiatives Cœur, 13e) et Benjamin Dutreux (Guyot Environnement – Water Family, 12e), les deux navigatrices plus à l’Ouest restent dans une zone de vent très instable. Benjamin, lui, a moins de vent mais bénéficie de conditions plus stables, ce qui pourrait lui permettre de prendre l’avantage à moyen terme.

L’un des faits majeurs du jour se situe derrière. Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor Lux, 14e) a réussi à surprendre son monde. Dans les petits airs, face à ses rivaux foilers qui doivent prendre leur mal en patience, il glisse paisiblement et à pris la poudre d’escampette. Un gain intéressant et surprenant même si ça ne devrait pas durer.

Jean devrait se faire rattraper à la fois par ses concurrents directs et ceux qui sont derrière, Giancarlo Pedote (Prysmian, 18e), Isabelle Joschke (MACSF, 19e), Benjamin Ferré (Monnoyeur DUO for a JOB, 20e) et Tanguy Le Turquais (Lazare, 21e). C’est même ces deux bizuths qui pourraient être les grands gagnants de la situation actuelle avant d’atteindre à leur tour le fameux front froid semi-permanent au Sud du Brésil.

Mise à l'abri et vigilance au programme

Un peu plus loin, on observe que Conrad Colman (MS Amlin, 22e) s’échappe le long de la ZEA. De son côté, Sébastien Marsset (FOUSSIER, 24e), déjà en proie à une avarie de système de barre hier, a eu son gennaker déchiré sur plus de deux mètres. Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One, 26e), lui, profite de l’anticyclone pour observer sa pénalité. Le skipper japonais avait cassé son plomb moteur le 31 décembre dernier et a donc écopé de 120 minutes de pénalité. Par ailleurs, Éric Bellion (STAND AS ONE – Altavia, 28e) doit composer avec le même souci d’accroche de J2. Alors que les conditions vont se durcir, il a annoncé se mettre à l’abri à l’Est des îles Falklands d’ici la fin de journée.

Arnaud Boissières (La Mie Câline, 27e) et Violette Dorange (DeVenir, 29e) seront confrontés demain à du vent fort avec 35 noeuds en moyennes et 40 en rafales. Les préoccupations sont différentes à l’arrière de la flotte. Manuel Cousin (Coup de Pouce, 33e) et Fabrice Amedeo (Nexans Wewise, 34e) approchent de là où Oliver Heer (Tut Gut., 30e) a vu un iceberg dans la semaine. La direction de course, en lien constant avec CLS, a repéré récemment trois icebergs sur la route du duo, dont un d’environ 400 mètres de long. De quoi renforcer fortement la vigilance de ces deux marins dans les prochaines heures.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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