Loïc Bonnet, fondateur de Dream Yacht Charter : « les clients vont privilégier les destinations de proximité »
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Loïc Bonnet, fondateur de Dream Yacht Charter, nous confirme que "toutes les bases, tous les bureaux sont fermés. Nous avons organisé les dernières fermetures ce week-end. Pour les clients qui étaient encore en mer, nous avons réussi à organiser les rapatriements avec les compagnies aériennes. S’il y en a encore quelques-uns qui naviguent, car nous avons des locations de longue durée en cours, ils l’ont fait de leur plein gré, à leurs risques et périls, car ils ne peuvent pas faire beaucoup de clearance. Mais à 99,9% tous nos bateaux sont à quai."
Quid des annulations de dernière minute ? Avez-vous fait face à des annulations "de panique" pour cet été ?
"On applique la politique décidée par la profession et confirmée par le gouvernement : on donne des avoirs de 18 mois. L’avantage, c’est que l’on a 60 bases dans le monde donc les gens ont le choix ! Non n’avons pas eu d’annulations « de panique » de la part de nos clients. Mais par contre, j’ai demandé à mes commerciaux de contacter nos clients et j’ai un peu forcé la main pour faire des annulations. En termes de pilotage de l’entreprise, il vaut mieux connaître à l’avance le chiffre d'affaires que l’on va avoir, que de le savoir au dernier moment. L’idée est de pouvoir ajuster nos commandes de bateaux et notamment les livraisons de printemps en fonction des besoins réels de bateaux. Cela concerne surtout nos clients internationaux qui viennent naviguer en Europe : comme les Américains, Australiens ou Néo-zélandais qui réservent des bateaux pour naviguer en Croatie ou Albanie. Autant un Européen il n’est pas loin, il peut s’ajuster au dernier moment. Le Néo-zélandais qui devait aller en Croatie en août, il y a de fortes chances qu’il reporte à l’année prochaine."
Comment voyez-vous la reprise de l'activité d'ici quelques mois ?
"Je prends le pari de dire que les clients vont privilégier les destinations de proximité. Je suis en train de mettre plus de bateaux en Italie, malgré la situation actuelle, car si l’Italie est le premier d’Europe à être entré dans la crise, on peut espérer qu’il sera le premier pays à en sortir, et j’en rajoute en Corse et sur la Côte d’Azur, car Italiens comme Français, beaucoup vont choisir la proximité, les vacances en famille… Au moins pour cette année ! Nous effectuons également un remplissage des destinations nordiques comme la Suède et la Norvège qui ont beaucoup de succès, puisque ce sont des destinations proches."
Qu'en est-il de la livraison des nouveaux bateaux pour cet été ?
"Il va y avoir du retard de livraison c’est certain. Les chantiers ne vont pas être en mesure de livrer ce qui était prévu. Entre mi-février et mi-avril, c’est là où 90% des bateaux sont livrés pour la saison d’été, il y aura un décalage. Tout dépend la date de réouverture des chantiers… Mais 15 jours de perdus, cela est déjà énorme. Sans oublier tout l’aspect logistique qui va devoir se remettre en route, toute la chaîne de livraison."
Vous n'êtes pas inquiet pour la saison estivale ?
"Nous n’avons pas d’annulations sur juillet-août et au-delà. Et comme nos plannings étaient déjà bien remplis, je n’ai pas trop d’inquiétude. Le rythme des réservations va-t-il reprendre sur le même rythme ? Aucune idée. Je pense qu’il y aura un petit temps de latence forcément, au moins six mois."
Le mot de la fin ?
"Des bonnes nouvelles qu'il convient de mentionner : nous allons ouvrir une base dans les Iles Vierges britanniques pour la saison prochaine, en octobre. Le développement continue ! Ainsi qu’une nouvelle croisière à la cabine au départ de Saint-Martin vers Anguilla et Saint-Barth pour l’hiver prochain."