Eau turquoise et sable blanc dans l'archipel des Glénan

À une quinzaine de kilomètres au large de la côte sud du Finistère, l’archipel des Glénan déploie un chapelet d’îles et d’îlots dont la beauté attire depuis longtemps marins, plongeurs et amoureux de nature. Constitué de cinq îles principales - Penfret, l’île du Loch, Drenec, Bananec et Saint-Nicolas - il se distingue par son sable d’un blanc éclatant, ses eaux translucides et ses lagunes peu profondes. Reliée à marée basse par un cordon sableux à Bananec, l’île de Saint-Nicolas abrite la réserve naturelle qui fêtera l’an prochain ses cinquante ans, protégeant une flore et une faune uniques en Bretagne. Ici, le paysage se transforme au rythme des marées : certaines langues de sable disparaissent sous les eaux, tandis que d’autres s’élargissent, créant un décor changeant qui a valu aux Glénan le surnom de « petit Tahiti breton ».
Au centre de l’archipel, « La chambre » forme un lagon protégé des vents dominants. Ses eaux peu profondes, aux teintes allant du turquoise au vert émeraude, en font un lieu privilégié pour l’apprentissage de la voile ou la plongée, offrant un panorama marin exceptionnel où se croisent voiliers, dériveurs et kayaks. Ce site préservé est aussi un terrain d’étude pour les biologistes marins, qui y observent la dynamique des écosystèmes insulaires et lagunaires.
L’île de Penfret
Plus haute de l’archipel, Penfret se distingue par ses reliefs vallonnés et ses étendues d’ajoncs qui, au printemps, illuminent la lande d’un jaune vif. Les côtes alternent entre plages sableuses et falaises rocheuses battues par les embruns. Dominant le paysage, le phare automatisé veille sur la navigation. Construit au XIXème siècle, il a longtemps abrité des gardiens avant d’être entièrement mécanisé. Aujourd’hui, l’association Plein phare sur Penfret s’attache à entretenir et valoriser cette tour carrée coiffée de son chapeau rouge, témoin d’une époque où les phares bretons constituaient la première ligne de sécurité pour les marins.
Le havre de paix du Loc’h
Plus vaste île de l’archipel avec ses 55 hectares, le Loc’h est un sanctuaire pour les oiseaux marins. Ses zones humides, mares et marais abritent sternes, huîtriers-pies et goélands, qui viennent y nicher à l’écart des prédateurs. Propriété privée de la famille Bolloré depuis 1920, elle conserve les traces d’un passé lié à l’exploitation du goémon. Les vestiges d’un four à soude rappellent la période où cette ressource, appelée « or noir de la mer », était brûlée pour produire un carbonate de sodium destiné notamment à la verrerie et à la savonnerie. Ce savoir-faire a disparu avec l’évolution des techniques, mais reste inscrit dans la mémoire locale.
Drenec, une île réservée aux apprentis marins
Ce petit territoire de 13 hectares, loué par le centre nautique Les Glénans, est dédié aux stages de voile légère. Les stagiaires y dorment sous tente, apprenant à manœuvrer dériveurs et catamarans dans des conditions idéales. L’ambiance y est simple et tournée vers la mer : navigation, entretien des bateaux, vie collective. Les formations s’étendent aussi à l’île de Bananec, qui devient presqu’île à marée basse, et au Fort-Cigogne. Ce dernier, bâti en 1717 sur un îlot rocheux, fut conçu pour contrer les corsaires anglais et hollandais. Ses murs épais et sa position stratégique témoignent de l’importance défensive de l’archipel dans les conflits maritimes du XVIII? siècle.
Les cinquante ans de protection de l'île de Saint-Nicolas
Accessible l’été en vedette depuis Fouesnant, Concarneau, Bénodet ou Loctudy, Saint-Nicolas concentre une grande partie de l’activité touristique des Glénan. Classée réserve naturelle, elle protège des espèces rares comme le narcisse des Glénan, petite fleur blanche qui ne pousse nulle part ailleurs. Autrefois habitée à l’année jusqu’aux années 1960, l’île vit aujourd’hui au rythme des traversées estivales. Les visiteurs y trouvent deux restaurants et des sentiers permettant de découvrir criques, plages et points de vue sur tout l’archipel. Cette fréquentation est strictement encadrée pour préserver l’équilibre écologique et éviter que l’archipel ne perde ce qui fait sa singularité.
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