L’un des premiers marins à embarquer une caméra s’est d’abord illustré dans la chanson. Depuis les années 70, Antoine, l’ex-Yéyé, a produit des dizaines de documentaires relatant ses voyages plus ou moins lointains à bord de sa goélette de 14 m, Om, puis de Banana split, un catamaran de 12,50 m. Des images enregistrées sur d’antiques cassettes VHS, hier, des DVD aujourd’hui. Le web et la miniaturisation des outils de captation vidéo ont grandement démocratisé la démarche et les navigateurs Youtubeurs ont envahi la toile. Les images de rêve font voyager par procuration, donnent des idées d’expédition. Certains comptes affichent des millions de vues et certains auteurs en ont conçu un véritable business. Sailing La Vagabonde, la chaine produite par les jeunes et beaux Australiens Riley Whitelum et Elayna Carausu, est un cas d’espèce. Le couple parcourt les plus beaux coins du monde et partage ses aventures avec des images très propres et des scénarios bien ficelés, pour peu que l’on comprenne l’anglais fluently. En 2019, il a même fait le buzz en convoyant la militante écologiste Greta Thunberg sur son Outremer 45.
Pour une écologie des contenus
Un militantisme de carte postale, une vision idyllique de la plaisance contraire à celle que prône Dario Obere avec sa chaine Nomade Voile. « J’ai commencé quand Youtube est devenu accessible et populaire, explique le marin franco-argentin, basé au port des Minimes de La Rochelle depuis 2006. Je l’utilise pour maintenir le contact avec la famille et les amis quand je pars longtemps. » Rivages d’Amérique du Sud, du Canada, de l’Irlande, mer Méditerranée ou océan Pacifique… il a navigué sur toutes les mers du monde. Mais ceux qui cherchent du glamour pour followers, du clic monétisable sur sa chaine, peuvent passer leur chemin. C’est aussi un outil pour mes stagiaires, pour leur donner une idée de la vie réelle sur un bateau. On ne navigue pas tous les jours aux Caraïbes... » A bord de Fuga, le voilier en aluminium de 13,50 m qu’il a construit en cinq ans, Dario dispense des cours de navigation côtière et hauturière via son école de croisière éponyme Nomade Voile. Un cursus où l’on apprend autant à piloter un navire qu’à communier avec les éléments. Tournage et montage se font à bord, tout simplement parce Fuga est aussi sa maison. « J’essaie de ne pas polluer le web et de ne poster que lorsque j’ai des choses intéressantes à montrer. » Le fait est que sa chaine est plutôt chiche en contenus. Son compte Instagram joue un peu plus le rôle de gardien de la mémoire. Conscient des impacts écologiques des contenus, qui n’ont de dématérialisés que le nom, le marin n’hésite pas à effacer les vidéos datées pour alléger les serveurs.
En guise de liste non exhaustive des chaines Youtube à consulter pour trouver du témoignage, de l‘expérience et de l’évasion, les internautes peuvent se rendre sur la chaine bien nommée Coaching Plaisance, où Vincent propose des films didactiques. Poussé par le vent recueille les témoignages d’un couple de plaisanciers français à travers le monde, ou encore DreamChaser & Nautigirl pour les vocations aventureuses…
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