
Un héritage populaire devenu culte
Le fish and chips apparaît en Angleterre à l’époque de la révolution industrielle. Abordable et nourrissant, il est vendu dans les chippy shops et emballé dans du papier journal. Sa force ? Un mariage simple : un poisson blanc (cabillaud, aiglefin) plongé dans une pâte épaisse, frit jusqu’à obtenir une croûte dorée, servi avec des frites. Un plat de rue qui est vite devenu une institution nationale, jusqu’à être reconnu officiellement comme « trésor culturel » britannique.
Si l’on pouvait se contenter d’une pâte à base de farine et d’eau, c’est bien la bière blonde qui fait toute la différence. Son gaz carbonique aère la pâte, son amertume légère équilibre le gras de la friture, et sa fermentation apporte une profondeur de goût subtile. Résultat : une enveloppe croustillante, presque soufflée, qui craque sous la dent avant de révéler un poisson fondant et juteux. Plus la bière est fraîche et pétillante, plus l’effet est réussi.
Le plaisir assumé du gras
Le fish and chips à la bière blonde n’essaie pas de se donner bonne conscience. Il est gras, généreux, excessif parfois... et c’est pour cela qu’il séduit. La clé, c’est de l’assumer : des frites coupées épaisses, du sel en pluie, un trait de vinaigre de malt, une sauce tartare maison ou même du ketchup. C’est une expérience de plaisir pur, qui ne cherche pas la subtilité mais la satisfaction immédiate.
Aujourd’hui, les chefs s’amusent à revisiter ce classique. Certains remplacent la bière blonde par une IPA artisanale pour un goût plus marqué, ou par une lager japonaise pour plus de légèreté. D’autres utilisent du saumon, du lieu jaune ou même des huîtres pour surprendre. Côté accompagnement, on voit apparaître des frites de patate douce, des sauces au curry, ou encore des vinaigrettes à base de yuzu pour une touche plus contemporaine.

Recette : Fish and chips à la bière blonde
Ingrédients pour 4 personnes :
o 4 filets de cabillaud ou d’aiglefin
o 200 g de farine (+ un peu pour fariner les filets)
o 25 cl de bière blonde bien fraîche
o 1 c. à c. de levure chimique
o 1 pincée de sel
o 4 grosses pommes de terre pour frites
o Huile de friture
o Sauce tartare, vinaigre de malt ou citron
Préparation :
1. Mélangez la farine, la levure et le sel dans un saladier. Ajoutez progressivement la bière bien froide pour obtenir une pâte lisse et fluide. Réservez au frais 30 minutes.
2. Épluchez les pommes de terre, coupez-les en grosses frites et faites-les frire une première fois à 160 °C. Égouttez.
3. Farinez légèrement les filets de poisson, trempez-les dans la pâte à la bière, puis plongez-les dans l’huile chaude (180 °C) jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés et croustillants. Égouttez sur du papier absorbant.
4. Remontez la température de l’huile et faites une deuxième cuisson des frites pour les rendre bien dorées.
5. Servez aussitôt, avec sauce tartare, vinaigre de malt ou un simple quartier de citron.
Un classique britannique à adopter sans retenue
Le fish and chips à la bière blonde n’est pas un plat de régime, et c’est tant mieux. Il incarne le plaisir brut d’un repas de rue, transformé en expérience culinaire universelle. Simple, croustillant, rassasiant, il rappelle que la gastronomie, parfois, ne cherche pas la finesse mais le bonheur immédiat. Un plat qui fleure bon l’iode, l’huile chaude... et le plaisir assumé