
En seulement sept ans, la population mondiale du diable de mer a chuté de façon dramatique. Certaines sous-espèces, comme celle qui peuplait autrefois les eaux de Martinique, ont déjà disparu. Espèce emblématique de la Méditerranée, la raie mobula mobular, reconnaissable à ses cornes caractéristiques, peut atteindre 3,5 mètres d’envergure et plonger jusqu’à 1 000 mètres de profondeur. Longtemps observée au large, elle s’aventure désormais plus près des côtes, signe d’un écosystème bouleversé.
La surpêche, principale menace
Depuis les années 1970, la surpêche a provoqué une baisse de plus de 50 % des populations de raies, requins et chimères. Aujourd’hui, un tiers de ces espèces est menacé d’extinction. En France, la pêche du diable de mer est interdite, mais les captures accidentelles, voire ciblées, persistent à l’échelle mondiale. Cet été, plusieurs échouages sur les côtes françaises ont alerté les scientifiques, soulignant la vulnérabilité croissante de cette espèce victime aussi de la pollution, du réchauffement des eaux et de la suractivité maritime.
La raie mobula n’est pas seulement une victime : elle est aussi un indicateur clé de la santé des mers. Pourtant, le manque de connaissances sur son mode de vie freine les efforts de conservation. Depuis plusieurs années, la Fondation de la Mer soutient l’association AILERONS, qui œuvre à mieux comprendre et protéger l’espèce. Grâce à la photo-identification, au suivi satellitaire et à l’analyse d’échantillons génétiques, les chercheurs cartographient les populations, leurs migrations et leurs comportements reproductifs.
Une mobilisation indispensable
Ces travaux, menés à l’échelle internationale, sont cruciaux pour espérer mettre en place des mesures de protection durables. Comme le rappelle Alexandre Iaschine, directeur général de la Fondation de la Mer :
"Le manque de connaissance sur la raie mobula freine les efforts de conservation. Les missions que nous soutenons, notamment celles menées par l’association AILERONS, sont indispensables. Ensemble, nous œuvrons dans un seul but : préserver la vie marine et la biodiversité des océans, essentielles à l’équilibre de notre planète."
La situation du diable de mer est bien plus qu’un drame écologique : c’est un avertissement. La disparition de cette espèce majestueuse révèle la fragilité extrême des océans, dont l’équilibre dépend de chaque forme de vie, des plus petites aux plus imposantes. Sauver la raie mobula, c’est défendre l’avenir même de nos mers, et de tout ce qu’elles abritent.
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