La plongée en dérive, quand le courant devient un allié

Plongée
Par Le Figaro Nautisme

Longtemps redoutée par les plongeurs peu expérimentés, la plongée en dérive s’est imposée au fil des années comme l’une des pratiques les plus appréciées du monde sous-marin. À la fois spectaculaire et étonnamment douce, elle propose une autre façon d’explorer l’océan : ne plus lutter contre le courant, mais l’accepter et s’y adapter. Une approche qui change profondément la perception de la plongée et qui procure des sensations très différentes, souvent comparées à un vol silencieux au-dessus des fonds.

Longtemps redoutée par les plongeurs peu expérimentés, la plongée en dérive s’est imposée au fil des années comme l’une des pratiques les plus appréciées du monde sous-marin. À la fois spectaculaire et étonnamment douce, elle propose une autre façon d’explorer l’océan : ne plus lutter contre le courant, mais l’accepter et s’y adapter. Une approche qui change profondément la perception de la plongée et qui procure des sensations très différentes, souvent comparées à un vol silencieux au-dessus des fonds.
© AdobeStock

La plongée en dérive repose sur une idée simple : suivre le mouvement naturel de l’eau. Contrairement à une plongée classique, où l’on explore un site en revenant vers un point précis, ici le parcours est dicté par le courant. Les plongeurs sont déposés en amont par le bateau, puis récupérés plus loin, parfois à plusieurs centaines de mètres du point de départ.
Sous l’eau, la progression se fait sans effort excessif. On avance avec le courant, on observe le paysage défiler, on ajuste légèrement sa position pour rester à la bonne profondeur. Cette absence de repère fixe peut surprendre au début, mais elle offre une liberté rarement ressentie lors d’une plongée plus traditionnelle.


Apprendre à lâcher prise sous l’eau

La plongée en dérive demande surtout un changement d’état d’esprit. Ici, il ne s’agit pas de tout maîtriser, mais d’accepter de s’adapter. Le plongeur observe, anticipe et ajuste ses mouvements en douceur. Cette approche développe une lecture plus fine de l’environnement : relief du fond, direction du courant, zones d’abri derrière un rocher ou un tombant.
Avec l’expérience, cette adaptation devient instinctive. On comprend où ralentir, où se laisser porter davantage, et comment profiter pleinement du décor sans gaspiller son énergie.
Si la plongée en dérive est si populaire, c’est aussi parce qu’elle se déroule fréquemment sur des sites d’une grande richesse biologique. Les courants transportent nutriments et plancton, véritables garde-manger pour la faune marine. Ils attirent poissons de récif, bancs compacts, mais aussi des espèces plus imposantes.
Les plongeurs évoluent souvent le long de tombants colorés, de récifs recouverts de coraux, de gorgones ou d’éponges géantes. Le spectacle est continu, sans avoir besoin de parcourir de longues distances à la palme. Tout vient à vous, porté par le mouvement de l’eau.

L’idée reçue d’une plongée plus physique est tenace, mais largement infondée. En dérive, l’effort est généralement moindre, car le courant assure l’essentiel du déplacement. Une bonne position dans l’eau, stable et allongée, permet de glisser sans résistance inutile. Cette économie d’effort se ressent rapidement sur la respiration. Beaucoup de plongeurs constatent une consommation d’air plus faible et une plongée plus longue, plus détendue, propice à l’observation et à la photographie sous-marine.

Sécurité et organisation, des éléments clés

La plongée en dérive reste une activité encadrée qui ne s’improvise pas. Tout commence par un briefing précis, durant lequel le guide explique le parcours, la direction du courant et les consignes à respecter. En surface, l’organisation du bateau est essentielle pour suivre les plongeurs et assurer une récupération fluide.
Sous l’eau, le groupe reste cohérent et attentif. En fin de plongée, l’envoi d’un parachute de palier permet de signaler clairement la position des plongeurs. Ce geste, simple mais fondamental, fait partie intégrante de la pratique et garantit une remontée en toute sécurité.


Où découvrir la plongée en dérive

Certaines régions du monde sont devenues emblématiques de cette pratique. Les passes de Polynésie, les récifs des Maldives, la mer Rouge ou l’Indonésie offrent des conditions idéales, avec des courants réguliers et une faune abondante. Aux Antilles, la dérive est également très répandue, notamment le long des récifs exposés.
Mais cette technique n’est pas réservée aux destinations lointaines. Selon la configuration des sites et les marées, des plongées en dérive existent aussi en Méditerranée ou sur certaines côtes atlantiques, offrant des expériences plus douces mais tout aussi intéressantes.
Plus qu’une technique, la plongée en dérive est une autre façon de lire l’océan. Elle apprend à observer les indices, à comprendre les mouvements invisibles de l’eau et à respecter le rythme naturel du milieu. Elle invite à une plongée plus fluide, plus intuitive, où l’on devient passager plutôt qu’explorateur pressé.
Pour beaucoup de plongeurs, elle marque un tournant. Parce qu’elle offre souvent les rencontres les plus marquantes. Parce qu’elle fatigue moins. Et surtout parce qu’elle rappelle une évidence : sous l’eau, ce n’est pas le plongeur qui choisit le chemin, mais l’océan lui-même.

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L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.