
Les États-Unis, numéro un des océans
Avec une zone économique exclusive (ZEE) de 11 351 000 km2, les États-Unis dominent sans conteste les mers du globe. Leur suprématie s’explique par la diversité et la dispersion de leurs côtes : du Pacifique à l’Atlantique, du golfe du Mexique à l’océan Arctique, sans oublier les territoires ultramarins comme Hawaï, Guam, les Mariannes, les Samoa américaines ou encore les îles Aléoutiennes.
Cette mosaïque d’espaces maritimes place le pays au cœur des grandes routes commerciales et lui offre un accès privilégié à d’immenses ressources naturelles : poissons, hydrocarbures offshore, métaux rares, énergies marines et aires de recherche océanographique. La gestion de ce patrimoine colossal relève principalement de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui supervise la surveillance des zones, la préservation de la biodiversité et la lutte contre la pêche illégale.

La France, deuxième puissance maritime mondiale
Derrière les États-Unis, la France se hisse sur la deuxième marche du podium avec une ZEE de 10 186 624 km2. Ce chiffre impressionnant ne doit rien au hasard : il est le fruit d’un héritage géographique unique. Grâce à ses territoires ultramarins dispersés sur tous les océans, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Réunion, Mayotte, Antilles, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon et les Terres australes et antarctiques françaises, la France bénéficie d’une présence planétaire rare.
Ces zones confèrent au pays une place majeure dans la gouvernance mondiale des océans et un rôle clé dans la protection de la biodiversité marine. La « France des mers » s’étend aujourd’hui sur plus de vingt fois la superficie de la métropole, lui offrant un levier d’influence économique et diplomatique considérable.

Un patrimoine aux enjeux stratégiques
Posséder un vaste domaine maritime ne se résume pas à une question de prestige. C’est avant tout une responsabilité économique, environnementale et géopolitique.
Les ressources halieutiques, minières ou énergétiques contenues dans ces espaces représentent un enjeu majeur pour l’avenir. Pêcher, exploiter, protéger : tout repose sur un équilibre fragile entre croissance et durabilité.
Les États-Unis comme la France investissent dans des programmes de surveillance et de recherche : la NOAA pour les premiers, l’Ifremer, le CNRS et la Marine nationale pour la seconde. L’objectif est double : protéger les écosystèmes tout en consolidant la souveraineté maritime.

L’Australie, la Russie et le Royaume-Uni dans le sillage
Derrière ces deux géants, l’Australie complète le podium avec une ZEE de 9 025 053 km2, suivie par la Russie (7 566 673 km2) et le Royaume-Uni (6 805 586 km2).
L’Australie tire profit de son isolement géographique et de la taille de son plateau continental, tandis que la Russie domine les eaux de l’Arctique et du Pacifique Nord. Quant au Royaume-Uni, il doit son rang à ses nombreux territoires d’outre-mer : îles Falkland, Bermudes, Caïmans, Montserrat, et bien d’autres.

Des mers au cœur des rivalités futures
Derrière les chiffres, c’est une réalité géopolitique qui se dessine. Les États cherchent aujourd’hui à étendre leurs plateaux continentaux auprès des Nations unies, afin d’exploiter les ressources situées au-delà des 200 milles nautiques définis par la convention de Montego Bay.
Cette course à la mer préfigure les grandes rivalités du XXIe siècle : contrôle des ressources, routes commerciales, protection des fonds marins, sécurité environnementale. La puissance d’un pays ne se mesure plus seulement à sa superficie terrestre, mais aussi à la taille et à la maîtrise, de son espace maritime.
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