Bien choisir l'hélice de son bateau ?

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Par Figaro Nautisme

Bec de canard, pas variable, pas ajustable, etc. un large éventail d’hélices est offert à tel point qu’il peut s’avérer difficile de choisir.

Bec de canard, pas variable, pas ajustable, etc. un large éventail d’hélices est offert à tel point qu’il peut s’avérer difficile de choisir.

Comment ça marche ?
Le rôle d’une hélice est de transformer la puissance mécanique du moteur en une poussée qui propulse le bateau. Une hélice est définie par son diamètre, son pas et le nombre de pales. Le diamètre détermine la puissance de l’hélice. Plus il est important, plus il pousse de l’eau mais en contrepartie, il traîne beaucoup plus d’eau ce qui réduit le rendement. Une hélice travaille dans l’eau comme une vis, son pas détermine la distance théorique de déplacement pour un tour d’hélice. Un modèle de 19 pouces signifie un déplacement de 19 pouces par tour. En pratique, il y a une perte appelée patinage de l’hélice. Ce patinage s’exprime en %. Un patinage de 10% sur une hélice de 19 pouces se traduit par une distance réelle parcourue de 17,1 pouces. Ce patinage est nécessaire pour créer une poussée propulsive. Si on prend l’exemple d’un bateau qui marche au moteur à 8 nœuds, si on considère le bateau immobile, c’est l’eau qui se déplace à 8 nœuds. Si l’hélice se déplace à la même vitesse, les poussées s’annulent, il n’y a pas de propulsion. Pour qu’il y ait poussée, il faut que l’eau qui s’éloigne de l’hélice soit déplacée plus rapidement que l’eau qui l’environne d’où l’importance du patinage. L’efficacité d’une hélice est inversement proportionnelle au nombre de pales. En théorie, une hélice à une pale est la plus efficace mais n’est pas réalisable (vibration, déséquilibre). Il faut trouver un compromis entre efficacité et vibration. Sur un voilier qui marche à de faibles vitesses le bon choix est de deux ou trois pales. Une hélice est conçue pour donner toute son efficacité dans un sens de rotation (pas à droite ou pas à gauche) ce qui explique qu’une hélice standard travaille mal en marche arrière et qu’une hélice dont les pales s'inversent est plus efficace. Il n’existe pas une hélice universelle, elle doit être choisie non seulement en fonction du moteur mais aussi en fonction du bateau.


La traînée sous voiles
Nous n'entrerons pas dans le débat doit-on la laisser tourner ou la bloquer ? Même nos architectes les plus réputés ne sont pas du même avis. Nous nous limiterons à deux points : ce que l’on peut constater et ce que l’on peut mesurer. Un point est évident une hélice standard traîne de l’eau et freine le bateau en navigation sous voile.


Pour réduire ce phénomène, les constructeurs ont imaginé plusieurs solutions avec mise en drapeau automatique, repliable, à pas auto-variable en fonction du régime moteur ou encore à pas ajustable et mise en drapeau. Tous ces systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients mais ils ont tous l’avantage, du fait de la mise en drapeau ou du repli des pales, de réduire sensiblement la traînée. Mais qu’en est-il sur la marche du bateau au moteur et pour les manœuvres, en particulier en marche arrière ?


Les manœuvres avec une hélice standard
Une hélice standard, quel que soit son pas (gauche ou droite), est conçue pour propulser le bateau. En marche arrière, les pâles sont mal orientées et travaillent dans de mauvaises conditions. De plus, le pas de l’hélice fait que le bateau a tendance à se déporter à bâbord (pas à droite) ou à tribord (pas à gauche). Phénomène encore accentué sur les bateaux où l’arbre de l’hélice est déporté par rapport à l’axe du bateau. En résumé, avec une hélice standard, les manœuvres en marche arrière ne sont pas toujours évidentes et le passage marche arrière, marche avant ou inversement demande un certain temps de réponse, de l’ordre de 10 secondes.


Qu’en est-il des hélices à pas variable ?
Là, il faut distinguer les modèles à pas variable et ceux à pas ajustable. Le premier voit son pas varier en fonction de la vitesse du bateau. Le deuxième ajustable, sous-entend qu’il doit être réglé au régime optimum donné par le constructeur. Ce réglage n’est pas automatique, il se fait en tournant une bague graduée située à l’arrière de l’hélice. Ce réglage ne demande aucun outil et peut être affiné en plongée, en fonction du bateau, de son déplacement et de son moteur. Lorsque l’on navigue au moteur, le premier point que nous avons constaté, est qu’en marche normale (même régime moteur) avec une hélice à pas ajustable on obtient un gain de 8 à 10% sur la vitesse par rapport à une hélice standard. En marche arrière, sur les hélices à pas variable ou ajustable, les pâles s’inversent et on retrouve le même rendement qu’en marche avant. Deuxième constatation, le temps d’inversion (avant-arrière ou inversement) est réduit au moins dans un rapport deux. Sous voiles, les pâles se mettent en drapeau, la traînée est minimum et le bruit réduit. Quant au gain sur la vitesse, il est réel, mais, difficile à chiffrer.
 

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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