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La Fédération des industries nautiques annonce une légère reprise. Le mouvement est plus faible qu'espéré en raison des difficultés monétaires du Brésil, de la Turquie et de la Russie, mais la reprise américaine tire les marchés mondiaux.
Un air de rentrée des classes soufflait ce mercredi midi sur les quais du port de Javel à Paris, où est amarrée la péniche de la Fédération des industries nautiques. "Ce n'est vraiment pas facile de parler de la saison qui vient de se terminer dès le 3 septembre", commence prudemment Yves Lyon-Caen, président du conseil de surveillance du groupe Bénéteau depuis 2005 et nouveau président de la Fédération des industries nautiques. Il n’est pas facile non plus de parler de la reprise tant attendue car elle est encore légère et précaire.
Elle s'appuie sur un marché nord-américain très bien orienté. "La crise a été très forte aux Etats-Unis avec une chute de plus de 60% et la disparition pure et simple de plusieurs chantiers, remarque le président de la FIN. Ceux qui ont survécu sont très affaiblis et ils n'ont pas été en mesure de renouveler leurs produits à un rythme suffisant." La porte est donc ouverte pour les acteurs internationaux, solides sur leur pieds, et disposant de produits de qualités aux prix acceptables pour les Etats-Unis. Le groupe Bénéteau, leader français, profite notamment de cette reprise grâce à un réseau américain bien installé. Le marché nord-américain a gagné 10% en volume pour la saison 2013/2014. Mais la reprise peut difficilement s’appuyer sur les marchés prometteurs des BRICS : les dévaluations monétaires de début de saison en Turquie, Brésil et Russie – liées aux décisions de la FED à l’été 2013 – ont compromis les attentes des constructeurs européens et la Chine est toujours entravée par un contexte politique difficile.
Le marché européen est lui hétérogène avec une situation stable en Allemagne, des éléments encourageants dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni ainsi que des frémissements en Espagne. « En revanche l’Italie reste un mystère pour nous avec toujours des difficultés », précise Yves Lyon-Caen qui conclut: « la reprise au niveau international aurait dû être plus belle. »
Du côté du marché français, la fédération enregistre une troisième année de baisse après une situation de plateau en 2011.
En France : beaucoup d’appétit mais trop d’incertitudes
Sur nos côtes, le nautisme est attractif. Le nombre de permis-bateaux délivrés en 2013 atteint ainsi son plus haut niveau depuis 2008 avec 94.000 nouveaux propriétaires du fameux certificat. « Nous avons coutume de dire que le nombre de clients en attente est considérable dans notre industrie, avance le président de la FIN. Nous avons des prospects qui ont failli acheter deux voire trois fois mais qui restent encore indécis. Le contexte psychologique de l’achat d’un bateau est considérable. » Les salons de Cannes et de la Rochelle qui ouvrent la saison devraient enregistrer, encore une fois cette année, de nombreuses demandes de renseignements. Rarement concrétisées. Le nombre de ventes reste toutefois stable grâce au dynamisme du marché d’occasion. Ce dernier devrait être en progression de 2 à 3% pour la saison 2013/2014.