La sécurité des personnes embarquées : de la balise à l'éclairage

Equipements

Sur le marché, on trouve des balises EPIRB (obligatoires en navigation hauturière au-delà de 60 milles), mais qu’en est-il de la protection individuelle des équipiers ? Le choix est important, cela va des balises aux systèmes d’éclairages individuels mais, attention, tous n’ont pas leur place à bord.

Point primordial : on ne s'équipe pas pour répondre à une législation mais pour être secouru en cas de problème. ©P. Contin / Navicom
Sur le marché, on trouve des balises EPIRB (obligatoires en navigation hauturière au-delà de 60 milles), mais qu’en est-il de la protection individuelle des équipiers ? Le choix est important, cela va des balises aux systèmes d’éclairages individuels mais, attention, tous n’ont pas leur place à bord.

Pourquoi s’équiper d’un système individuel de détresse ?

Lorsqu’un équipier tombe à la mer, il faut le localiser rapidement et le temps pour le récupérer est très court. Un bateau moteur faisant route à 20 nœuds parcourt 617 m à la minute, un voilier à 8 nœuds 247 m. Si la personne tombée à l’eau est équipée d’un système automatique qui se déclenche dès la chute, le temps de réaction de l’équipage peut être rapide. Si, en plus, on connaît la position de l’homme à la mer cela ne peut que faciliter le repérage. En solitaire, le problème est différent, il n’y a personne à bord pour recevoir la détresse. Dans ce cas, il faut se tourner vers des balises dont le signal peut être reçu par des services de secours ou d’autres navires.

Le marché de la sécurité du plus simple au plus complexe

Du feu à retournement, de l’éclairage individuel, du bracelet connecté, aux balises AIS, en passant par les balises satellites PLB, le choix est important. Mais un point est primordial, on ne s’équipe pas pour répondre à une législation mais pour être secouru en cas de problèmes. Sur le marché, y compris dans le catalogue des accastilleurs, sont proposés des produits dits de sécurité qui ne devraient pas être présents, mais, aux yeux des autorités, ils sont conformes.

Les feux à retournement et à déclenchement automatique

Les feux à retournement standards équipés de piles, bien que conformes, sont peu fiables. Les raisons, s’ils ne sont pas fixés verticalement ou s’ils bougent, ils s’allument périodiquement et déchargent les piles, de plus, ils présentent bien souvent des problèmes de contacts. Pour éviter ces inconvénients, préférez les feux à retournement magnétiques. Ils sont étanches, peuvent être placés dans n’importe quelle position et sont alimentés par une pile au lithium garantie 5 ans. L’autonomie est donnée pour plus de 10 heures en mode flash (approuvé SOLAS). Quant au prix, comptez 13 euros pour un feu standard pour lequel on doit changer les piles au minimum tous les ans et 27 euros pour un étanche magnétique garantie 5 ans.

Pour les éclairages individuels (obligatoires mais sans obligation de norme), il en est de même. Les lampes frontales et les torches dites étanches et proposées pour quelques euros n’ont pas leur place à bord. Il existe des lampes frontales étanches à l’immersion (IP67) à partir de 25 euros et des éclairages individuels (étanches à l’immersion) y compris pour les sports de glisse et la plongée proposés entre 15 et 30 euros. Pour les gilets, on trouve le Flashlight (approuvé SOLAS), équipé d’une lumière clignotante avec déclenchement manuel ou au contact de l’eau (prix 29 euros).

Bracelet individuel et coupe-circuit sans fil

La SNSM propose à la vente un nouveau système baptisé DIAL (Dispositif Individuel d'Alerte et de Localisation), constitué d'une balise GPS étanche insérée dans un bracelet en silicone. Le DIAL permet aux pratiquants d'activités nautiques d'alerter les secours et d'être localisés en temps réel. Il émet une position GPS en continue via le réseau GSM, grâce à une carte SIM multi-opérateurs insérée dans la balise, utilisable dans 36 pays en Europe. Le fonctionnement est optimal sur une portée jusqu’à 10 milles nautiques et le DIAL est étanche jusqu'à 10 mètres de profondeur (mais non adapté à la pratique de la plongée). En cas d’urgence, le plaisancier peut transmettre des alertes géolocalisées par simple pression sur un bouton ou en cas de franchissement d’un périmètre prédéfini par l’utilisateur. Rechargeable sans fil, le DIAL offre une autonomie de 12 heures maximum de couverture réseau, en mode normal avec remontée de données toutes les minutes. Ce système fonctionne avec une application smartphone liant l’utilisateur et un (ou plusieurs) référent(s) à terre permettant de consulter la position et l’historique de cheminement de la balise. Lorsque l’alerte est déclenchée par le porteur de DIAL, elle est réceptionnée sur l’application. Le référent à terre peut prévenir les secours. Les numéros d‘urgence sont préenregistrés dans l’application smartphone afin de contacter les services adaptés sans perdre de temps Si le porteur de DIAL est en mer, l’appel du numéro d’urgence 196 par le référent à terre déclenche l’envoi automatique d’un email sur la messagerie du CROSS. Un lien hypertexte permet au chef de quart du CROSS de géo-localiser immédiatement la balise en alerte et de suivre ses évolutions en mer. Prix : 119 euros.

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Le DIAL permet aux pratiquants d'activités nautiques d'alerter les secours et d'être localisés en temps réel.© SNSM

Le coupe-circuit moteur standard, fil relié entre un contact sur le moteur et le poignet du pilote, est efficace mais a ses limites. Le système MOB sans fil laisse plus de liberté à bord. Il est constitué d’un commutateur (xHUB) relié au démarreur ou au coupe-circuit existant sur le moteur hors-bord et d’un capteur sans fil (xFOB) intégré dans un tour du cou, un bracelet ou un clip gilet porté par le pilote. Lorsque le xFOB est éloigné de plus de 10 mètres (ou immergé), le moteur se coupe. Le coupe-circuit MOB peut être complété par un Multi-FOB qui peut être relié à quatre capteurs en même temps. Celui du pilote reste le maître et stoppe le moteur. Les trois autres sont des alarmes. Si un passager tombe à l’eau, une alarme (lumineuse et sonore) retentit. (Prix MOB + Multi FOB 229 euros). 

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Lorsque le xFOB est éloigné de plus de 10 mètres (ou immergé), le moteur se coupe.© Fell Marine

Les balises individuelles

Les deux balises les plus courantes sont les balise AIS et les PLB (Personal Location Beacon) travaillant sur le réseau satellitaire Sarsat Cospas. La balise AIS a ses limites. En cas de déclenchement, seuls les bateaux (dans un rayon de 5 à 10 milles) et les stations de secours équipés d’un récepteur ou d’un transpondeur AIS reçoivent le signal (position, distance). Ces balises sont compactes, étanches et peuvent se fixer sur un gilet de sauvetage. Prix à partir de 199 euros.

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Balise individuelle AIS SmartFind S10, 319 euros.© Mc Murdo

Aves les PLB Sarsat, on a une portée illimitée via les satellites Sarsat Cospas. Elles travaillent comme les modèles fixes, en donnant en permanence la position. Une balise fixe (obligatoire à plus de 60 milles d’un abri) est codée au nom du bateau avec son numéro d’identification (MMSI), une portable est codée d’après un numéro de série. Sont également disponibles des modèles (FastFind 220) où vous devez signaler (départ et destination) sur le site du CNES. A partir de là, la balise transmettra votre identifiant personnel et votre position GPS au système mondial de détresse (Sarsat Cospas). En cas de problèmes, les sauveteurs seront informés de l’évolution de votre position. Il n’y a pas de frais d’abonnement ni de communication. (Prix 319 euros).

Notre avis

Les gadgets n’ont pas leur place dans le domaine de la sécurité. Prenez des équipements fiables et étanches. Les balises AIS sont un plus pour la sécurité. En navigation avec équipage en plus de la position sur le récepteur (ou transmetteur AIS) des alarmes (sonores et visuelles) retentiront. En solitaire, les bateaux sur zone (5 à 10 milles) possédant un AIS seront informés.

Les PLB Sarsat ont une couverture mondiale. Si vous êtes amené à naviguer comme équipier (ou en location) sur différents bateaux, c’est la solution. Le modèle FastFind 220 est plutô t réservé pour une croisière ou une traversée planifiée (départ/arrivée). Il peut également être utilisé en randonnée, en montagne, pour le trek, etc.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…