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Dans son article 9, le récent décret du 11 mai 2020 prescrivait les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19/ article 9 : interdiction des activités nautiques et de plaisance. Jusqu’alors, les seules restrictions évoquées dans ce discours, concernaient les plages, les lacs et plans d’eau. Pourquoi un tel changement ?
"Lors de son intervention devant l’Assemblée nationale le 28 avril dernier, le Premier ministre a annoncé que les plages, fermées depuis le 17 mars, resteraient inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin. La navigation de plaisance, elle, était de facto impossible pendant le confinement, en raison de l’interdiction des déplacements non essentiels. La priorité des pouvoirs publics pour cette première phase de reprise de l’activité, est de s’assurer que cette reprise se fasse dans le respect des recommandations sanitaires, afin de prévenir la diffusion du virus. Or, les 5 400 km de plages en métropole, 19 000 km en comptant les territoires ultramarins, ne se ressemblent pas, la configuration géographique et les activités qui y sont pratiquées ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. Ce qui sera possible sur une vaste plage à l’extérieur d’une agglomération, ne le sera pas sur une plage urbaine où les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières, les seuls à même de prévenir la diffusion du virus, ne pourront pas forcément être mis en œuvre. Le choix qui a été fait par le Premier ministre, est celui d’une adaptation de la règle au niveau local, au plus proche des réalités de terrain. C’est tout l’objet des dispositions du décret n°2020-548 du 11 mai 2020 : « l’accès aux plages, aux plans d’eau et aux lacs est interdit. Les activités nautiques et de plaisance sont interdites. Le préfet de département peut toutefois, sur proposition du maire, ou, à Saint-Martin et à Saint- Barthélemy, du président de la collectivité, autoriser l’accès aux plages, aux plans d’eau et aux lacs et les activités nautiques et de plaisance si sont mis en place les modalités et les contrôles de nature à garantir le respect des dispositions de l’article 1er et de l’article 7"
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A ce jour, les plaisanciers ont-ils l'autorisation de naviguer et le cas échéant, que risquent-ils ?
"Conformément au décret précédemment cité, la réouverture des activités nautiques et de de plaisance pourra se faire, sur demande du maire, par décision du préfet de département. Pour que ces activités soient autorisées, il conviendra que les conditions dans lesquelles elles reprennent permettent de respecter les règles de distanciation sociale et les mesures barrières. Certaines demandes sont en cours d’examen et nécessiteront parfois la mise en place de mesures d’organisation, d’autres ont d’ores et déjà été validées (ex : autorisation des activités nautiques et de plaisance depuis certains lieux du Finistère). Les activités nautiques étant par défaut interdites, dans les communes où la navigation n’aura pas expressément été autorisée, une personne pratiquant des loisirs nautiques s’exposera à une contravention de 4ème classe (NDLR : soit 135 € minimum)."
Allez-vous publié une carte des zones où la navigation est interdite ?
"L’autorisation des activités nautiques et de plaisance relevant du préfet de département, les usagers souhaitant savoir si la navigation est autorisée dans leur commune sont invités à s’adresser d’abord à leur maire ou aux services de la préfecture de leur département."
Qu'en est-il des échanges avec les différentes fédérations comme la FIN ou la FFPP ?
"Le Secrétariat général de la mer et le ministère de la transition écologique et solidaire dialoguent régulièrement avec les filières économiques maritimes. Ce dialogue est renforcé dans cette période, qui nécessite que soient pris en compte les spécificités et les besoins de chaque secteur. Les présidents des Fédération des industries nautiques et Fédération française des ports de plaisance, par ailleurs membres du Comité France Maritime, que copréside le Secrétaire général de la mer avec le président du Cluster maritime français, ont été en contact régulier avec le SGMer tout au long de ces semaines."