Comment bien choisir son semi-rigide ?

Bateaux à moteur

Depuis plusieurs années, les pneumatiques et autres semi-rigides sont devenus des bateaux à part entière. L’offre est importante. Elle ne se limite pas aux annexes, c’est une embarcation qui convient tout aussi bien pour pratiquer les sports nautiques que la pêche, les sorties familiales et même la croisière. Un choix qui peut s’avérer difficile. Nos conseils du moment.

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Depuis plusieurs années, les pneumatiques et autres semi-rigides sont devenus des bateaux à part entière. L’offre est importante. Elle ne se limite pas aux annexes, c’est une embarcation qui convient tout aussi bien pour pratiquer les sports nautiques que la pêche, les sorties familiales et même la croisière. Un choix qui peut s’avérer difficile. Nos conseils du moment.

Lorsque l’on désire acquérir un pneumatique ou un semi-rigide plusieurs points sont à prendre en considération : le choix du matériau, l'utilisation, le choix de la carène, l’entretien, la réparation et le stockage.

Pour le choix du matériau, il en existe principalement deux types : le PVC et l'hypalon-néoprène. La différence fondamentale est que le PVC est un thermoplastique alors que l’hypalon est un élastomère synthétique. Ce dernier n’est pas, comme le laissent croire certaines idées reçues, un caoutchouc naturel, peu résistant aux éléments extérieurs, c’est un caoutchouc synthétique. Il a comme points positifs, d’être peu sensible au soleil (UV), à la température, aux salissures (en particulier celles d’hydrocarbures), d’être souple et résistant (ragage). Son principal inconvénient, reste sa mise en œuvre. Le découpage s’effectue sur des machines, mais l’assemblage et le collage se font manuellement à froid. Quant au PVC, il permet de réaliser industriellement les bateaux. La découpe, l’assemblage et le collage (haute fréquence) se font à l’aide de des machines. La construction en PVC permet de réaliser des bateaux en grande série, légers et d’une finition irréprochable. L’inconvénient reste une sensibilité plus importante aux UV par rapport à l’hypalon. En résumé, l’hypalon est réservé aux bateaux tout temps pour une utilisation intensive.

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Le PVC est utilisé sur la majorité des unités que l’on trouve en plaisance. Il permet de réaliser des bateaux légers à un prix attractif. Utilisés, entretenus et hivernés dans des conditions normales, leur durée de vie sera voisine de celle de l’hypalon. Il est souvent difficile de faire la différence visuelle entre les deux matériaux. Même un professionnel doit y regarder de près, par exemple, au niveau des collages ou de la nature des tissus rapportés (mains courantes, etc.), sur l’hypalon on peut remarquer des petits fils. Il faut savoir qu’à ce jour plus de 80% des pneumatiques sont en PVC et qu’il est préférable de s’orienter vers une construction en PVC de qualité qu’une en hypalon dont on ne connait pas l’origine. L’avenir est peut-être le polyuréthane, matériau résistant, facile à travailler et recyclable ce qui n’est pas le cas des autres matériaux. Il commence à arriver sur le marché mais à un prix qui reste élevé. La qualité du tissu est difficile à juger, toutefois un critère peut orienter votre choix entre deux marques, c’est le grammage du tissu. Entre deux bateaux identiques de marques différentes, il faut choisir celui qui a le grammage le plus élevé. Ce dernier est exprimé en décitex dont la valeur est comprise entre 1000 et 1800.

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Son utilisation va du sport à la croisière

Un bateau pneumatique n’est pas, à l’origine, dédié à une seule utilisation. C’est un bateau polyvalent qui peut s’adapter à différents programmes. Toutefois le choix tiendra compte de l’utilisation principale. Elle peut être la pêche, la plongée, le sport ou la promenade familiale. Pour la pêche, hormis la taille qui est fonction du nombre de pêcheurs embarqués, ce n’est pas le bateau qui est spécifique mais son équipement. Il est important de l’équiper de porte-cannes, de sièges, de rangement pour le matériel voire d’un vivier pour mettre le poisson. Pour la plongée, c’est le bateau idéal mais, l’espace doit être important pour pouvoir s’équiper à bord, remonter aisément (poignées, échelle, etc.), avec des coffres pour ranger le matériel voire un rack à bouteilles. Pour les sports tractés, il doit être équipé suivant le sport pratiqué, par exemple, d’un mât pour le ski. Le plus important est la puissance du moteur. La puissance doit être telle que l’engin tracté sorte rapidement de l’eau et que la vitesse puisse être maintenue constante. Pour la promenade, il faut l’équiper de banquettes confortables, de bain de soleil, d’un taud, de rangements fermés, d’une table voire d’un petit réfrigérateur ou d’un coffre glacière. Pour la croisière, on entre dans un autre concept. Là, on trouve des pneumatiques (plus de 9 m) possédant une cabine avec couchette, toilettes, cuisine …. Plus on monte en taille, plus on s’approche d’un bateau de croisière traditionnel.

Choix de la taille et de la carène

Plusieurs critères déterminent la taille en dehors de votre budget d'achat. Tout d’abord, c’est le nombre de personnes et l’utilisation. Plus elle est importante, plus le bateau est sécurisant. En contrepartie, la puissance du moteur doit être adaptée à la taille et là plus elle est grande plus la puissance l’est aussi. Il faut également tenir compte du stockage du bateau, de son transport (remorque) et de sa mise à l’eau. Si vous le laissez à l’eau, il y a moins de contraintes que si vous le mettez et le sortez de l’eau à chaque utilisation. Tous les bateaux possèdent une plaque donnant les caractéristiques (nombre de personnes embarquées, puissance moteur, etc.) tenez compte de ces informations. Dans les années passées, on a eu droit à différentes carènes dont certaines assez fantaisistes. Actuellement, la majorité des carènes sont en V. Elle peut prendre deux formes : évolutive ou constante. L’évolutive est le plus présente en plaisance. Elle permet de bien naviguer dans le clapot tout en en offrant une bonne stabilité à l’arrière. Le V profond est plutôt réservé à la navigation tout temps. Le bateau déjauge moins vite et, de ce fait, demande plus de puissance moteur.

Entretien, réparation et stockage

Si votre bateau ne reste pas à l’eau inutile de recouvrir la carène d’un antifouling. Prenez simplement la précaution après chaque sortie de le rincer abondamment à l’eau douce. S’il reste au mouillage, dans ce cas, l’antifouling est obligatoire. Il en existe des spécifiques pour les carènes de semi-rigides. Pour obtenir de bonnes performances, il est impératif de respecter la pression de gonflage des boudins. Celle donnée par le constructeur est une moyenne qui ne prend pas en compte les températures élevées dues, par exemple, à une longue exposition au soleil. L’idéal est de vérifier la pression à l’aide d’un manomètre. Sur gonflé, on fatigue la structure, en particulier, sur le PVC. Sous gonflé, la conduite est difficile à contrôler et la consommation en carburant augmente. Pour l’hivernage, l’idéal est de pouvoir le stocker légèrement gonflé (juste mis en forme) dans un endroit sec à l’abri de la lumière. On a tendance à dire que les bateaux réalisés en hypalon (collage à froid) se réparent sans difficultés alors que ceux en PVC étant réalisés par thermo-soudure haute fréquence, sont difficiles à réparer.

En pratique, il existe des colles spécifiques pour ces deux matériaux. Les petits trous peuvent être rebouchés sans problèmes en utilisant la trousse de réparation fournie avec le bateau et en suivant les instructions. Attention, la colle a une durée de vie limitée. Pour les grosses déchirures ou décollement, il faut faire appel à un spécialiste !  

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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