
C'est à La Rochelle que nous avons eu le plaisir de tester le Neel 43, et avant l'essai en mer, une visite guidée de l'intérieur du trimaran s'impose ! Une fois réalisée, c'est parti pour la navigation...
« 10 nœuds facile » c’est la promesse faite par Eric Bruneel avant de quitter le ponton des Minimes. Dans le chenal on envoie la grand-voile. Il y a bien un winch électrique mais on la hisse à la volée très facilement. En effet, taille de bateau raisonnable, déplacement idoine, et avec de bons chariots de mât on peut se passer de mouflage. Pas de mouflage sur la drisse de GV c’est une longueur et un temps de hissage divisés par deux, on l’aurait presque oublié. On retrouve ici un bateau à taille humaine et l’on s’éviter les kilomètres de bout dans le cockpit. Des bouts il y en a pourtant, car au rail d’écoute de Grand-Voile a été préféré un double palan. Ils reviennent bien sûr tous deux au poste de barre pour des manœuvres vraiment en solo. Une solution plus sécurisante en grande croisière car évitant le risque de voir le chariot traverser brutalement tout le bateau en cas d’empannage intempestif. Avec un peu d’habitude le réglage peut-être assez précis, comme en 3D, mais avec des angles plus ouverts et donc moins d’efforts qu’avec le traditionnel rail/chariot.
240 miles par jour
Génois déroulé les trois coques accélèrent immédiatement. Et quel plaisir à la barre, on se croirait sur un monocoque qui ne gîte pas… ou presque. Avec 10 degrés de gîte maximum pour être plus précis, sachant qu’en dessous de 5 c’est à peine perceptible, quel confort. Le dièdre est l’élément caractéristique fort de tout trimaran. Important comme sur les trimarans de course au large il implique une gîte importante…même au port. Trop faible, la traînée hydrodynamique des trois coques immergées simultanément est un vrai frein. L’équilibre trouvé sur le Neel 43 fait qu’au repos (port, mouillage) les deux flotteurs affleurent tout juste de l’eau garantissant une presque parfaite horizontalité. Sous voile, le bateau s’incline juste ce qu’il faut pour que le flotteur au vent n’induise plus aucune traînée. Sous le vent, le volume du flotteur limite la gîte et garanti une grande stabilité tant latérale que longitudinale, un vrai gage de sécurité. D’ailleurs, malgré le court clapot typique du Pertuis Rochelais, le bateau passe facilement, ne tape pas du tout, alors qu’au premier abord nous aurions pensé que la hauteur des bras de liaison et de la plateforme entre coque centrale et flotteurs aurait mérité quelques centimètres de plus. Peu de bruit non plus, l’ambiance est comme feutrée, signe d’une structure bien rigide qui ne couine pas à la première vague. Mais revenons à ces délicieuses sensations de barre. L’unique safran est relié le plus directement possible à la barre à roue. Pas le moindre millimètre de jeu, un retour direct, juste ce qu’il faut d’efforts pour… ne plus vouloir lâcher la barre. Les yeux rivés sur les penons du génois remonte au près à 50 degrés du vent, toujours entre 9 et 10 nœuds par seulement 15 nœuds de vent.
Le plaisir de barre d’un très bon monocoque
Pour atteindre les fameux dix nœuds il n’y a plus qu’un moyen, envoyer le grand spi asymétrique rouge. En quelques minutes seulement écoutes et drisses sont frappées, et l’ensemble hissé dans sa chaussette. Entre la coque centrale et les filets tendus vers les flotteurs la place na manque pas pour opérer à plat en toute sécurité. Le courant est contre nous d’un bon nœud, le vent reste stable à 15 nœuds, mais la vitesse fond dépasse désormais les 11 nœuds. Si les hublots avant commencent à être arrosés, toujours aucun embrun à signaler au poste de barre, alors on ne la lâche pas la roue tellement le plaisir est présent dans ce long run. Port des Minimes en vue, le spinnaker est étouffé dans sa chaussette, la grand-voile tombe dans son lazy-bag, et toujours un seul homme à la manœuvre. On met en route le moteur Volvo de 50 CV saildrive. Il trône véritablement sous les planchers de la coque centrale où il bénéficie d’une facilité d’accès toujours aussi surprenante quand on vient d’un catamaran. A 8 nœuds, la consommation affichée est de huit l/h, soit 1 litre au mile, magie d’une faible surface mouillée associée à un déplacement modéré. Piégé par les travaux de dragage du port, le Neel 43 fait la démonstration qu’il sait, à l’aide de son propulseur d’étrave, faire demi-tour dans un mouchoir de poche, même au dernier moment.
Conclusion ? Bienvenue au Neel 43 qui apporte un vrai souffle de fraîcheur, de légèreté et de simplicité dans un marché ou le ‘toujours plus’ est le plus souvent la norme. Voilà un multicoque facile à manœuvrer, raisonnable en poids et donc très performant, aussi agréable à barrer que plaisant à vivre. Bien sûr, nous aurions aimé que son prix soit encore plus abordable, mais la démarche du chantier de proposer ce « petit-grand » bateau d’entrée de gamme est suffisamment louable pour que nous ne boudions pas notre plaisir.
Nous avons aimé
+ performances et sensations
+ facilité de manœuvres
+ aménagements
Nous avons moins aimé
- Retours d’embruns sur l’arrière
- Filières avant très basses
Prix standard 3 cabines : 329 800 € HT
Principales options
Pack ESSENTIEL : 23 500 € HT
Pack PREMIUM : 46 611 € HT
Cockpit et jupes en teck synthétique : 12 300 € HT
Chauffage Webasto : 9 150 € HT
Dessalinisateur Freedom 12V 100 l/h : 13 354 € HT
Pack électronique B&G : 11 970 € HT
Gréement Performance avec mât carbone : 37 980 € HT
Spi asymétrique avec chaussette (mât alu) : 5 900 € HT
Préparation, mise à l’eau, livraison… : 4 900 € HT