Vénérable maison bicentenaire, la société américaine Hodgdon, basée dans le Maine, ne se lasse pas d’innover. Leur fabrication à la fois haut de gamme et personnalisée trouve toute sa justification dans le concept électrique qu’ils viennent de dévoiler. Une version ultra-moderne de leur concept « Limousine » disponible en deux longueurs 10.5 et 12 mètres. Autant la carène que le design général néo-classique leur donne un charme intemporel, servi par des moteurs de 220kW / 295CV ou 440kW / 590CV. À l’usage, l’absence de bruit et de vibrations sert le confort des passagers, la propreté et les besoins en maintenance extrêmement réduits favorisant quant à eux le coût d’exploitation.
Diesel, hybride, électrique, pile à hydrogène...
Propulsée par deux moteurs Volvo Pena D4 de 300CV, la nouvelle « Limo » dessinée par les Allemands de Beiderbech design ne prétend pas à la palme de l’écologie. Non, derrière ses 11m de long par 3.25m de large, ses 200 milles nautiques d’autonomie et sa vitesse max de 30 nœuds, elle cache une triple personnalité. En effet, elle peut être à la fois tender de superyacht, mais aussi navette rapide à passagers au comportement marin irréprochable puisqu’elle est également certifiée Solas. L’élégance de ses lignes n’ayant rien à voir avec les disgracieux canots de sauvetage obligatoires sur les plus grandes unités, elle pourrait retenir l’attention des architectes navals et designers, tout comme son confort intérieur charmera ses passagers.
Même Venise est séduite
Pour Venise, l’agence de design locale Nuvolari Lenard propose quant à elle une solution hybride, diesel électrique, avec son taxi maritime pour 14 passagers nommé Thunder. La combinaison d’une réduction des émissions de CO2 et d’un niveau de service haut de gamme convient parfaitement à la fragile cité lacustre, soucieuse à la fois de son environnement et de son activité touristique. Sous une ligne classique ornée de bois verni qui se fond dans le paysage de carte postale, la motorisation se fait puissante (306CV) pour les trajets longue distance en eaux libres, notamment vers l’aéroport, ou électriquement silencieuse pour se faufiler sans faire de vague dans le dédale de canaux. Un modèle à pile à hydrogène, est également à l’étude.
Les foils changent la donne
Les Français ne sont pas en reste, avec des projets encore plus innovants, portés au sens propre comme au sens figuré, par l’engouement pour les foils issus de la course au large. Le premier à se lancer sur le sujet est d’ailleurs Alain Thébault pionnier infatigable avec le projet précurseur d’Hydroptère. Il a d’abord lancé SeaBubbles à propulsion électrique. Le concept zéro vague, zéro bruit et zéro émission avait défrayé la chronique en séduisant notamment la ville de Paris. Mais une réglementation inadaptée limitant la vitesse sur la Seine à 12 nœuds, bien inférieure à celle nécessaire au décollage, avait eu raison de cette ambition. Aujourd’hui en d’autres mains, les SeaBubbles continuent leur développement du côté d’Annecy. Leurs batteries sont désormais alimentées par une pile à hydrogène pour une décarbonation maximale de leur impact environnemental. Enfin d’importants investissements ont été réalisés dans un complexe système d’intelligence artificielle pour optimiser la consommation, augmenter l’autonomie, sécuriser et rendre l’expérience à bord vraiment exceptionnelle.
Triple zéro, le graal environnemental
Alain Thébault lui, vole sur d’autres foils, ceux de THE JET ZeroEmission. Un bateau plus, à hydrogène, en forme de ballon de rugby, mais très haut de gamme. Comme son prédecesseur il revendique également le triple zéro : émission, vague, bruit, tout en "volant" à 80 cm au-dessus des eaux à une vitesse de 35-40 nœuds. Un positionnement qui aurait séduit du côté de Dubaï ou encore Monaco, signe que le coût unitaire d’un tel concept expérimental reste élevé, mais la révolution est en marche, ou plutôt en vol, et gageons qu’à l’image de Tesla sur nos routes, une dizaine d’années suffira pour qu’un public beaucoup plus large soit concerné.
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