Les mousquetons : nos conseils pour bien les choisir

Equipements

Sur un bateau, le mousqueton est utilisé pour diverses applications. Sur un voilier, on le trouve comme terminaison sur les cordages (drisses, écoutes, palans) et, sur tous les bateaux, pour la sécurité (longes de harnais, sangle de cuisine), etc. De ce fait, il n’existe pas de modèle universel. Il doit être adapté à la fonction.

Mousquetons et drisses ©Albert Brel
Sur un bateau, le mousqueton est utilisé pour diverses applications. Sur un voilier, on le trouve comme terminaison sur les cordages (drisses, écoutes, palans) et, sur tous les bateaux, pour la sécurité (longes de harnais, sangle de cuisine), etc. De ce fait, il n’existe pas de modèle universel. Il doit être adapté à la fonction.

Une fabrication proche de celle des manilles

Deux procédés sont retenus pour la fabrication, le moulage encore appelé microfusion et le forgeage. Pour le moulage, le métal est mis en fusion puis coulé dans un moule ayant la forme de la pièce à réaliser. Le forgeage est plus complexe. Il nécessite deux phases appelées le corroyage et l’estampage. Le corroyage consiste à diminuer l’épaisseur de la pièce de métal par pression. Ensuite, elle est chauffée, puis mise sous presse entre deux matrices portant en creux la forme de la pièce à obtenir, c’est l’opération d’estampage.

Nautisme Article
© Albert Brel

Des techniques avec des caractéristiques finales différentes

La fabrication d’une pièce moulée ne nécessite pas de gros moyens techniques. Le résultat permet d’obtenir une pièce finie de belle apparence mais qui a un inconvénient, elle n’a pratiquement aucune élasticité. A l’utilisation, elle ne se déforme pas, ce qui n’est pas un avantage car elle casse sans prévenir. Une pièce forgée, avant rupture s’allonge et se déforme. En pratique, il ne faut jamais utiliser un mousqueton moulé au-delà de la force de rupture indiquée par le fabriquant. Un mousqueton forgé utilisé au-delà de la force de rupture se déformera avant de casser, ce qui est un gage de sécurité. Mais, attention, une pièce forgée qui a été déformée subit des lésions internes qui la fragilise. En aucun cas, elle ne doit être remise en forme et réutilisée.

Les matériaux employés : l’inox pour la sécurité

Pour toutes les manœuvres demandant des forces importantes (écoutes, drisse, etc.) et pour la sécurité (longes de harnais) l’inox est le matériau à retenir. Le bronze brut ou chromé est de moins en moins présent sur les bateaux hormis ceux de tradition. Il est réservé pour des manœuvres demandant peu d’effort (bagues de foc, drisses de pavillons). On trouve également des mousquetons en matériaux composites. Ils sont utilisés là où la charge de travail est faible, par exemple, pour retenir les défenses.

Nautisme Article
Mousqueton drisse GV© Albert Brel

Des formes adaptées à l’usage

Le mousqueton standard, encore appelé mousqueton de pompier est utilisé pour de nombreuse applications (cordage d’un sceau, palan de bossoir pour l’annexe, etc.) dans les cas où la sécurité n’est pas primordiale. Bien que les enrouleurs de voiles d’avant sont majoritaires sur les bateaux, certains plaisanciers restent fidèles aux voiles endrayées sur l’étai. Pour cela, les bagues de foc à piston en bronze qui ont tendance à s’oxyder et à se coincer sont avantageusement remplacées par des bagues inox qui se mettent en place d’une seule main. Pour les drisses, les mousquetons doivent être en inox avec si possible un émérillon qui évite la torsion et favorise l’alignement drisse/voile. A noter que l’on trouve des modèles avec cosses de protection composite pour le cordage. Pour les écoutes, ce sont les même que pour les drisses avec toutefois des variantes afin de se conformer au nouvel accastillage, par exemple, un œil à sangler. Reste un point rarement mentionné, les forces en présence. En pratique, les mesures que nous avons relevées avec un dynamomètre sur un bateau de 10 mètres sont comprises entre 800 kg et 1200 kg (écoutes et drisses).

Nautisme Article
Mousqueton avec poulie© Albert Brel

Les modèles spécifiques

Les plus courants sont ceux à ouverture sous charge. Ils sont principalement destinés aux manœuvres de spi. Deux techniques sont retenues pour l’ouverture : une gâchette ou une tirette textile. La gâchette peut être manœuvrée d’un doigt si l’effort n’excède pas quelques dizaines de kilo, au-delà, il faut utiliser une pinoche. La tirette consiste en un cordage qui libère une bague qui retient le mécanisme interne. Pour la sécurité afin d’éviter l’ouverture accidentelle, les mousquetons retenus sont à double sécurité. 

Nautisme Article
Mousqueton à ouverture sous charge© Albert Brel

Mousquetons textiles

Comme pour les manilles textiles qui remplacent de plus en plus l’inox, on trouve des mousquetons textiles pour diverses utilisations. Nous pouvons citer les modèles pour endrailler les voiles d’avant sur étai (T-close Mf). Ils remplacent avantageusement les bagues de foc bronze ou inox. Il en est de même pour les drisses et les écoutes, avec des modèles spéciaux pour les écoutes de spi MT-sail. Les modèles à ouverture sous charges (E t-drop) sont conçus de telle sorte qu’ils ne nécessitent pas d’outils pour l’ouverture. Les loops et les anneaux en textile ont été les premiers utilisés par les plaisanciers. Il faut reconnaitre qu’il y quelques années c’était les seuls accastillages de ce type qui étaient proposés. Le simple anneau textile a évolué. Maintenant, il est proposé en différentes versions (gainé, sur gainé, etc.). Son utilisation à bord peut tout aussi bien être la fixation d’une poulie à axe creux ou encore être associé à un anneau à friction. L’anneau à friction peut être simple ou ouvrant. Ce dernier permet de multiples utilisations et remplace avantageusement l’accastillage inox, en particulier, les manilles et les mousquetons car à résistance égale, ils sont 10 fois plus légers.

Nautisme Article
Accastillage textile pour remplacer mousquetons inox© Albert Brel

Quelques réserves

Pour l’inox, nous conseillons des produis estampillés à la marque du fabricant avec la possibilité de se reporter à un catalogue. Pour le textile, c’est plus critique. Réaliser une pièce en textile peut paraitre relativement simple. En pratique, c’est moins évident. Le cordage utilisé doit être certifié, les professionnels utilisent principalement du Dyneema. De plus, ils ont les moyens techniques pour mesurer la résistance, la tenue aux agents extérieurs et dans le temps. Toutes ces contraintes font qu’il est impératif de prendre des produits certifiés et reconnus. Toutefois, on trouve chez les accastilleurs des kits de confection de manilles textiles. Ils sont composés de cordages Dyneema (dnalight Cousin) et d’outils pour les réaliser. Dans ces conditions, oui, mais on reste dans des produits basiques. Pour les autres applications, il faut se tourner vers des produits ayant un descriptif précis, se rapportant à une marque. Dans ce cas, l’accastillage inox peut être avantageusement remplacé par le textile.  

Nos conseils

Pour les drisses utiliser de préférence des mousquetons à émérillon.

Les produits estampillés permettent de se référer à un catalogue.

Pour les utilisations où les forces sont importantes mais aussi si la sécurité entre en jeu, ne prendre que des produits en inox de préférence forgé.

Les fabricants donnent la charge maximum d’utilisation. Il est conseillé de ne jamais dépasser 80% de cette dernière.

Pour la sécurité (longe de harnais), ne prendre que des modèles prévus à cet effet (double sécurité).

Nautisme Article
Mousqueton sécurité© Albert Brel

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…