
Une fabrication proche de celle des manilles
Deux procédés sont retenus pour la fabrication, le moulage encore appelé microfusion et le forgeage. Pour le moulage, le métal est mis en fusion puis coulé dans un moule ayant la forme de la pièce à réaliser. Le forgeage est plus complexe. Il nécessite deux phases appelées le corroyage et l’estampage. Le corroyage consiste à diminuer l’épaisseur de la pièce de métal par pression. Ensuite, elle est chauffée, puis mise sous presse entre deux matrices portant en creux la forme de la pièce à obtenir, c’est l’opération d’estampage.

Des techniques avec des caractéristiques finales différentes
La fabrication d’une pièce moulée ne nécessite pas de gros moyens techniques. Le résultat permet d’obtenir une pièce finie de belle apparence mais qui a un inconvénient, elle n’a pratiquement aucune élasticité. A l’utilisation, elle ne se déforme pas, ce qui n’est pas un avantage car elle casse sans prévenir. Une pièce forgée, avant rupture s’allonge et se déforme. En pratique, il ne faut jamais utiliser un mousqueton moulé au-delà de la force de rupture indiquée par le fabriquant. Un mousqueton forgé utilisé au-delà de la force de rupture se déformera avant de casser, ce qui est un gage de sécurité. Mais, attention, une pièce forgée qui a été déformée subit des lésions internes qui la fragilise. En aucun cas, elle ne doit être remise en forme et réutilisée.
Les matériaux employés : l’inox pour la sécurité
Pour toutes les manœuvres demandant des forces importantes (écoutes, drisse, etc.) et pour la sécurité (longes de harnais) l’inox est le matériau à retenir. Le bronze brut ou chromé est de moins en moins présent sur les bateaux hormis ceux de tradition. Il est réservé pour des manœuvres demandant peu d’effort (bagues de foc, drisses de pavillons). On trouve également des mousquetons en matériaux composites. Ils sont utilisés là où la charge de travail est faible, par exemple, pour retenir les défenses.

Des formes adaptées à l’usage
Le mousqueton standard, encore appelé mousqueton de pompier est utilisé pour de nombreuse applications (cordage d’un sceau, palan de bossoir pour l’annexe, etc.) dans les cas où la sécurité n’est pas primordiale. Bien que les enrouleurs de voiles d’avant sont majoritaires sur les bateaux, certains plaisanciers restent fidèles aux voiles endrayées sur l’étai. Pour cela, les bagues de foc à piston en bronze qui ont tendance à s’oxyder et à se coincer sont avantageusement remplacées par des bagues inox qui se mettent en place d’une seule main. Pour les drisses, les mousquetons doivent être en inox avec si possible un émérillon qui évite la torsion et favorise l’alignement drisse/voile. A noter que l’on trouve des modèles avec cosses de protection composite pour le cordage. Pour les écoutes, ce sont les même que pour les drisses avec toutefois des variantes afin de se conformer au nouvel accastillage, par exemple, un œil à sangler. Reste un point rarement mentionné, les forces en présence. En pratique, les mesures que nous avons relevées avec un dynamomètre sur un bateau de 10 mètres sont comprises entre 800 kg et 1200 kg (écoutes et drisses).

Les modèles spécifiques
Les plus courants sont ceux à ouverture sous charge. Ils sont principalement destinés aux manœuvres de spi. Deux techniques sont retenues pour l’ouverture : une gâchette ou une tirette textile. La gâchette peut être manœuvrée d’un doigt si l’effort n’excède pas quelques dizaines de kilo, au-delà, il faut utiliser une pinoche. La tirette consiste en un cordage qui libère une bague qui retient le mécanisme interne. Pour la sécurité afin d’éviter l’ouverture accidentelle, les mousquetons retenus sont à double sécurité.

Mousquetons textiles
Comme pour les manilles textiles qui remplacent de plus en plus l’inox, on trouve des mousquetons textiles pour diverses utilisations. Nous pouvons citer les modèles pour endrailler les voiles d’avant sur étai (T-close Mf). Ils remplacent avantageusement les bagues de foc bronze ou inox. Il en est de même pour les drisses et les écoutes, avec des modèles spéciaux pour les écoutes de spi MT-sail. Les modèles à ouverture sous charges (E t-drop) sont conçus de telle sorte qu’ils ne nécessitent pas d’outils pour l’ouverture. Les loops et les anneaux en textile ont été les premiers utilisés par les plaisanciers. Il faut reconnaitre qu’il y quelques années c’était les seuls accastillages de ce type qui étaient proposés. Le simple anneau textile a évolué. Maintenant, il est proposé en différentes versions (gainé, sur gainé, etc.). Son utilisation à bord peut tout aussi bien être la fixation d’une poulie à axe creux ou encore être associé à un anneau à friction. L’anneau à friction peut être simple ou ouvrant. Ce dernier permet de multiples utilisations et remplace avantageusement l’accastillage inox, en particulier, les manilles et les mousquetons car à résistance égale, ils sont 10 fois plus légers.

Quelques réserves
Pour l’inox, nous conseillons des produis estampillés à la marque du fabricant avec la possibilité de se reporter à un catalogue. Pour le textile, c’est plus critique. Réaliser une pièce en textile peut paraitre relativement simple. En pratique, c’est moins évident. Le cordage utilisé doit être certifié, les professionnels utilisent principalement du Dyneema. De plus, ils ont les moyens techniques pour mesurer la résistance, la tenue aux agents extérieurs et dans le temps. Toutes ces contraintes font qu’il est impératif de prendre des produits certifiés et reconnus. Toutefois, on trouve chez les accastilleurs des kits de confection de manilles textiles. Ils sont composés de cordages Dyneema (dnalight Cousin) et d’outils pour les réaliser. Dans ces conditions, oui, mais on reste dans des produits basiques. Pour les autres applications, il faut se tourner vers des produits ayant un descriptif précis, se rapportant à une marque. Dans ce cas, l’accastillage inox peut être avantageusement remplacé par le textile.
Nos conseils
Pour les drisses utiliser de préférence des mousquetons à émérillon.
Les produits estampillés permettent de se référer à un catalogue.
Pour les utilisations où les forces sont importantes mais aussi si la sécurité entre en jeu, ne prendre que des produits en inox de préférence forgé.
Les fabricants donnent la charge maximum d’utilisation. Il est conseillé de ne jamais dépasser 80% de cette dernière.
Pour la sécurité (longe de harnais), ne prendre que des modèles prévus à cet effet (double sécurité).
