
Un voilier hors normes, symbole d’une nouvelle èreAvec ses 220 mètres de long, ses trois mâts de 80 mètres et ses voiles rigides SolidSail totalisant 4 500 m² de surface, l’Orient Express Corinthian sera bien plus qu’un yacht : il sera un manifeste technologique et esthétique. Capable d’atteindre 17 nœuds uniquement sous voiles, ce navire incarne l’avant-garde de la propulsion éolienne, une prouesse rendue possible grâce à dix ans de recherche et développement menés par les ingénieurs des Chantiers de l’Atlantique.
« C’est bien un voilier, insiste Laurent Castaing, directeur des Chantiers, capable de naviguer uniquement grâce au vent, même contre lui grâce à une dérive innovante conçue par Fouré Lagadec au Havre. » Un retour aux fondamentaux de la navigation, mais porté par des technologies de pointe qui redéfinissent les codes du transport maritime.

Le luxe réinventé à bordAccor, propriétaire de la marque Orient Express, ne se contente pas de faire voyager ses clients d’un point A à un point B. L’ambition est claire : recréer l’esprit des grands voyages du début du XXe siècle, où le trajet lui-même était l’essence du voyage.
Le navire repousse également les limites du raffinement à la française avec des aménagements intérieurs signés Maxime d’Anjeac, déjà à l’œuvre sur les nouveaux wagons de l’Orient Express. Le navire comptera 54 suites panoramiques, dont une suite présidentielle monumentale de 1 415 m², ainsi que six penthouses à la hauteur des attentes des voyageurs les plus exigeants. Les passagers auront accès à cinq restaurants gastronomiques, orchestrés par des chefs multi-étoilés comme Yannick Alléno, huit bars, un amphithéâtre-cabaret, un studio d’enregistrement, deux piscines (dont un spectaculaire couloir de nage suspendu), un spa de 550 m², sans oublier une marina dédiée aux sports nautiques. L’intérieur rend hommage à l’âge d’or des grands transatlantiques français, avec des matériaux nobles — marbre, bronze, bois précieux — et un design inspiré de l’Art déco, écho aux prestigieuses années 1920-1930.

Un calendrier serré pour un exploit industrielLe projet avance à un rythme effréné. Le premier bloc de la coque, d’un poids de 606 tonnes, a été posé à Saint-Nazaire le 30 janvier de cette année, marquant le début de l’assemblage. En un temps record, la coque sera achevée d’ici avril, la mise à l’eau prévue pour juin, et les mâts installés à l’automne. Les premiers essais en mer sont prévus avant la fin de l’année, avec une livraison programmée pour l’été 2026. Une date hautement symbolique : 100 ans après la livraison de l’Île-de-France, le plus beau paquebot de son époque, également construit à Saint-Nazaire.
Accor et les Chantiers de l’Atlantique ne comptent pas s’arrêter là. Le second voilier, l’Orient Express Olympian, est déjà en construction, avec une livraison prévue pour 2027. D’autres projets sont à l’étude, preuve de la confiance des investisseurs dans ce nouveau segment du yachting de luxe.
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Le savoir-faire français à l’honneurLe Corinthian est un condensé du savoir-faire hexagonal : des mâts SolidSail fabriqués à Lorient, une piscine conçue à Cherbourg, et des matériaux sourcés en France, en Italie et en Grèce. Le navire battra pavillon français, un choix assumé par Accor, malgré l’exigence de ce registre en matière de sécurité et de normes environnementales.L’empreinte environnementale a été au cœur de la conception. La propulsion hybride, combinant la force du vent à un moteur au GNL (gaz naturel liquéfié), témoigne d’un engagement fort pour la décarbonation du transport maritime. Accor et les Chantiers souhaitent ainsi démontrer qu’un tourisme de luxe peut rimer avec responsabilité écologique.

Un rêve de voyage entre ciel et merL’Orient Express Corinthian promet des itinéraires d’exception : d’abord en Méditerranée et en Adriatique, avant de rejoindre les Caraïbes au gré des alizés. Pour les plus nostalgiques, Accor envisage même de faire revivre l’âge d’or des grands voyages en connectant le paquebot au légendaire train Orient Express, restauré pour l’occasion.« Ce n’est pas seulement un navire, c’est un rêve flottant, s’enthousiasme Sébastien Bazin, PDG d’Accor. Un hommage à l’élégance à la française, une performance technologique et une aventure humaine hors du commun. »Avec l’Orient Express Corinthian, la France prouve une fois de plus sa capacité à repousser les frontières du possible, entre tradition et modernité. Un pari audacieux pour réenchanter l’art du voyage, là où le luxe rencontre la mer.