
Le Figaro Nautisme : Nous sommes à une semaine du grand retour du salon nautique de Paris. Tout se déroule comme prévu ?
Christophe Vieux : « Depuis deux jours (ndlr mardi 18 novembre), les choses deviennent concrètes : nous avons accueilli les premiers bateaux dans le hall, notamment l’Amel 60. Les arrivées vont se poursuivre dans les jours à venir, avant le montage des stands pour que tout soit prêt pour l’ouverture le mercredi 26 novembre. »
Le Figaro Nautisme : Ce retour du salon a connu de nombreux rebondissements. Quel a été le point de départ de cette relance, et quelle direction avez-vous souhaité lui donner ?
Christophe Vieux : « Après deux années d’arrêt du Nautic de Paris, les membres de la Fédération des Industries Nautiques ont constaté que les clients parisiens avaient du mal à se rendre sur les autres salons en région. Or, le bassin parisien représente un poids considérable dans le marché du nautisme en France. Il fallait donc recréer un rendez-vous à Paris avec ces publics.
Une réflexion s’est engagée pour trouver la meilleure formule. Il nous paraissait important de marquer une rupture avec le passé, en évitant à la fois le site historique de la Porte de Versailles et le mois de décembre, souvent problématique sur le plan logistique ou social (météo, grèves). Restait alors deux options : Villepinte, trop éloigné, et Le Bourget, qui s’est imposé comme le choix le plus logique.
Le site est bien adapté à l’arrivée des bateaux en convoi exceptionnel, le hall 3 a été entièrement rénové à l’occasion des derniers Jeux olympiques, et nous savions, avec l’exemple du salon de l’aéronautique ou du salon des véhicules de loisirs, qu’il existe ici un vrai potentiel de fréquentation. Enfin, nous avons opté pour un format plus court, sur cinq jours, afin d’éviter les temps morts d’un salon traditionnel de neuf jours. »
Le Figaro Nautisme : Un format plus court peut-il avoir un impact sur le business des exposants ?
Christophe Vieux : « Aujourd’hui, peu de salons conservent des formats aussi longs. La tendance est clairement à la concentration, pour privilégier l’intensité plutôt que la durée. Bien sûr, les premiers enseignements viendront à l’issue de cette édition. Il est possible qu’il y ait un peu moins de visiteurs, notamment grand public, qui auparavant bénéficiaient de deux week-ends. En revanche, l’acheteur, lui, viendra. Il choisira l’un de ces cinq jours, et il sera là. Je ne pense donc pas que cela ait un impact sur le volume de business réalisé, même si la fréquentation sera à suivre de près. »
Le Figaro Nautisme : Quelle sera l’offre proposée au public ? Y a-t-il des nouveautés marquantes à signaler ?
Christophe Vieux : « L’essentiel de l’offre sera bien sûr porté par les chantiers français, mais nous accueillerons également des exposants internationaux. Le salon proposera de nombreuses animations et un programme de conférences organisé autour de journées thématiques. Le jour d’ouverture mettra à l’honneur le Finistère. Le jeudi sera consacré à l’innovation, avec plusieurs conférences dédiées. Le vendredi sera orienté course au large, avec un focus particulier sur le Vendée Globe et la présence de nombreux skippers. Le week-end prendra une tonalité plus grand public, avec des animations autour de notre invité d’honneur, la Polynésie française. À cela s’ajoute une nocturne le vendredi soir, avec des événements organisés directement par les exposants sur leurs espaces. »
Le Figaro Nautisme : L’un des axes forts de cette édition est la mise en valeur du tourisme fluvial. Quel regard portez-vous sur ce segment ?
Christophe Vieux : « La navigation fluviale est une pratique en pleine expansion, très en phase avec les attentes actuelles. C’est un secteur qui séduit de plus en plus et qu’il est essentiel de soutenir. Il y aura donc des bateaux fluviaux exposés, ainsi que la présence de plusieurs loueurs spécialisés. »
Le Figaro Nautisme : Le Paris Nautic Show peut-il retrouver à terme le statut de rendez-vous d’hiver incontournable, comme l’était le Nautic ?
Christophe Vieux : « Je le crois, et les professionnels y croient aussi - ce sont eux qui ont souhaité ce retour. Mais cela ne se décrète pas, cela se construit. Il ne faut pas chercher à reproduire le passé. Ce salon est un nouveau produit, avec une nouvelle formule. Et même si nous célébrons cette année les 100 ans du tout premier salon nautique de Paris, cette édition reste une première. L’ambition est claire : installer ce nouveau format dans la durée, le faire évoluer, et le renforcer au fil des années. »
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