Dick attendu lundi aux Sables

Course au large
Par Figaro Nautisme

Jean-Pierre Dick a repris la mer. Le skipper de Virbac-Paprec est attendu lundi aux Sables d’Olonne. Tandis que Tanguy de Lamotte, en heurtant un OFNI, a subi des avaries handicapantes pour la fin de la course.


Jean-Pierre Dick a repris la mer. Le skipper de Virbac-Paprec est attendu lundi aux Sables d’Olonne. Tandis que Tanguy de Lamotte, en heurtant un OFNI, a subi des avaries handicapantes pour la fin de la course.


Dimanche matin, depuis l’anse de San Ciprián sur la côte nord de l’Espagne, Jean-Pierre Dick a repris la mer en route vers les Sables d’Olonne : « C’est reparti ce matin à 7h30, dès le lever du jour. Pour l’instant, je n’ai pas beaucoup de vent mais j’en attends de plus forts et dans une autre direction. Je devrais normalement viser les 50°. Le bateau se comporte comme avant, le plus fort de la tempête est passé et je pense que c’était une bonne chose de s’arrêter. Je devrais arriver dans l’après-midi de lundi mais j’ai beaucoup de mal à prévoir car je connais mal le bateau dans cette configuration-là. Par ailleurs, j’ai dû déplomber le moteur pour atteindre le mouillage donc j’attends les réactions du jury. J’espère que l’aspect sécuritaire de la manœuvre prendra le dessus. » A 16 heures dimanche dans le golfe de Gascogne, Virbac-Paprec naviguait à 9 noeuds grâce à des vents de secteur Ouest d’une quinzaine de noeuds.

 




Golding ralentit



332 milles derrière Dick, Mike Golding (Gamesa), au large des côtes portugaises, était fortement ralenti dans une zone de calmes et ne progressait qu’à 3,4 noeuds. Décalé 200 milles à l’ouest et près de trois degrés plus nord, Jean le Cam (SynerCiel), qui naviguait à 10,3 noeuds semble beaucoup mieux positionné pour devancer le Britannique sur la ligne d’arrivée. Une option que le Finistérien justifie : « Ma stratégie de passer par le Nord était définie depuis un moment donc je suis bien où je suis. Mike Golding a opté pour une option par le Sud et nous allons continuer sur des routes différentes jusqu’à la fin. On ne se recroisera pas. Pour ma part, je serai content d’aborder le golfe de Gascogne par en haut car y arriver par le bas, avec des vents très forts... Ce n’est pas évident ».
Par le travers des Açores qu’il laisse à bâbord, Dominique Wavre (Mirabaud) maintient une avance de 119 milles sur Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) qui n’a toujours pas renoncer à s’emparer de la septième place. Dans un alizé de nord-est instable, respectivement neuvième et dixième, Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) remontent l’Atlantique Nord à une vitesse de croisière d’une douzaine de noeuds.

 




De Lamotte en difficulté



Coup dur pour Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) qui est rentré en collision avec un objet flottant non identifié : « A 3 heures du matin à 10 nœuds au près dans 18 nœuds de vent, j’ai tapé quelque chose de très dur. Je suis sorti rapidement sur le pont mais je n’ai rien vu. Il y a eu deux impacts : le safran tribord, qui était déjà endommagé, est cassé en deux. Je n’en ai plus que la moitié, ce qui n’est pas trop grave pour l’instant car j’ai beaucoup de bâbord amures à faire. L’autre dégât, beaucoup plus important, concerne la dérive bâbord, qui était descendue. C’est elle qui a pris le premier impact, elle est complètement penchée vers l’arrière et a explosé le puits de dérive, ce qui fait une voie d’eau. La dérive est bloquée, je n’arrive plus à la faire bouger. J’ai repris ma route en tribord histoire de réfléchir et de me reposer, mais je vais bientôt me remettre en bâbord amures pour la tirer vers l’arrière avec une drisse. Comme la dérive est à 75° vers l’arrière, ce sera plus simple de la tirer vers le haut plutôt que vers l’avant comme j’ai essayé avant. Je pense pouvoir la dégager du puits de dérive et la ramener à bord avant qu’elle n’abîme la coque. Ça va être dur : 70 kilos, 2,50 mètres de long. Ensuite il faudra boucher les trous pour colmater la voie d’eau ». Des avaries qui vont compliquer sérieusement la progression d’Initiatives-coeur à 2 600 milles de l’arrivée.

 




LES VOIX DU LARGE



Jean Le Cam (SynerCiel) : « Pour le moment j’ai affalé le gennaker et envoyé le spi, je me concentre sur mes fichiers météo... L’arrivée viendra en temps voulu, pour l’instant je suis dans ma course ».



Dominique Wavre (Mirabaud) : « Le vent passe de 10 à 25 nœuds en quelques minutes depuis 6h ce matin donc je suis en réglages continus. C’est une zone assez étonnante que je traverse. Pas question de fermer l’œil, le vent est de face, c’est difficile de progresser et le bateau peut s’arrêter à n’importe quel moment. Je laisse le pilote se charger de la barre et moi je m’occupe des réglages de voile. Il faut économiser le bonhomme. Les fichiers me font aller tout droit, vers le Nord, mais le vent est tellement instable que je ne sais pas encore par où passer l’anticyclone. Je me donne jusqu’à cet après-midi pour prendre une décision, quand je serai au niveau des Açores. Le vent va décider pour moi au dernier moment. On a toujours peur de la casse surtout quand on est face aux vagues, on sent que le bateau souffre mais Mirabaud a été bien préparé, pour le moment il tient le coup et je suis fier de lui ».



Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) : « Les conditions sont très changeantes, le vent bouge beaucoup en direction, jusqu’à 40° et en force, de 10 à 20 nœuds. Ce n’est pas très simple à gérer, mais je suis dans une zone intermédiaire, ça devrait changer en fin de journée. On est au près, il faut faire attention au bateau. Chacun essaye de choisir la meilleure route mais pour le moment je fais en sorte de ramener le bateau en bon état. Ce n’est pas le moment de casser, il ne faut pas trop tirer dessus, il a déjà navigué 80 jours ».



Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : « Ce matin, j’ai dû me remettre en tête que je n’avais plus de quille mais j’ai pu me reposer vendredi et samedi donc c’est bien pour le dernier tronçon. En cas de problème, mes réflexes seront meilleurs et ma sécurité n’en sera qu’améliorée. Au passage du cap Finisterre, j’étais très fatigué et il y avait beaucoup de cargos, c’est ce qui a déterminé mon arrêt ».



Mike Golding (Gamesa) : « Je vais bien, le vent se calme un peu. Nous sommes face à une forte pression et tout peut arriver. C'est un peu le risque de ma stratégie. Le routage se présente un peu mieux pour moi ce matin. Nous sommes très proches avec Jean. Je pense que son routage est le plus sûr, mais comme il y a une autre grande dépression qui arrive, il va peut être se retrouver en difficulté. Il est étrangement silencieux en ce moment, vous ne trouvez pas ? Il me manque une voile et théoriquement cela aurait pu être un problème, mais étant donné les prévisions météos ça devrait aller. J'ai réussi à le cacher avec un certain succès depuis le début de l'océan Austral. Personne ne l’a remarqué. J'ai perdu mon code zéro dans un incident dans le sud. J’ai un bon genoa et je devrais m’en sortir ».




CLASSEMENT



Positions du 03/02 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) arrivé le 27/01 à 15h18; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) le 27/01 à 18h35; 3.Alex Thomson (Hugo Boss) le 30/01 à 8h25; 4.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 258,3 milles de la ligne d’arrivée; 5.Mike Golding (Gamesa) à 590,6 milles de Dick; 6.Jean Le Cam (SynerCiel) à 652,5 m;  7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 864,7 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 983,9 m; 9.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 1 680,6 m; 10.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 2 376,3 m; 11.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 3 126,1 m. Non localisé : Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 1 402,5 m; Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat)

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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