The Ocean Race : et à la fin c'est Escoffier qui gagne !

Course au large
Par François TREGOUET

Après 17 jours en mer sur une étape de plus de 4 000 milles nautiques, les écarts se comptent en minutes sur le podium d’un tour du monde en équipage beaucoup plus captivant que prévu. Et pour la deuxième fois en autant d’étapes c’est le Français Kevin Escoffier qui l’emporte.

Holcim-PRB remporte la deuxième étape à Cape Town - ©Sailing Energy - The Ocean Race
Après 17 jours en mer sur une étape de plus de 4 000 milles nautiques, les écarts se comptent en minutes sur le podium d’un tour du monde en équipage beaucoup plus captivant que prévu. Et pour la deuxième fois en autant d’étapes c’est le Français Kevin Escoffier qui l’emporte.

Au petit matin trois bateaux se tenaient en une poignée de milles et bien malin qui aurait pu alors désigner un favori pour la victoire finale dans cette deuxième étape sur sept de The Ocean Race. Jusqu’au passage de la ligne en milieu de journée la tension a été à son maximum à bord de tous les bateaux. Car derrière le trio de tête qui naviguaient à vue, Malizia réussissait à reprendre 10 milles en deux heures, et le cinquième, Guyot Environnement était le plus rapide de la flotte. Comme souvent en mer dans le petit temps, « ça revenait par derrière ». Si vers 08h00 Team Malizia prenait officiellement la tête du classement, la position stratégique plus au Nord de ses trois opposants était en réalité plus avantageuse. Vers 11h00 c’est d’ailleurs le bateau le plus haut en latitude, Holcim-PRB, qui prenait l’avantage pour ne plus jamais lâcher la première place. Pourtant il reste encore une quinzaine de miles avant la ligne d’arrivée, le vent est faible, inférieur à 8 nœuds, la vitesse des bateaux est du même ordre, très faible pour des foilers capables de voler mais redevenus archimédiens dans cette brise anémique.

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Biotherm prend la seconde place - © Sailing Energy - The Ocean Race

Le doublé pour Holcim-PRB

Alors que le vent monte à une douzaine de nœuds sur le coup de midi, Kevin Escoffier et son équipage font preuve d’une grande maîtrise tactique en restant toujours entre leurs adversaires et la ligne. Lorsqu’ils déclenchent leur dernier empannage ils ont réussi à de bâtir un petit matelas d’avance de deux milles sur 11th Hour et Biotherm. Il n’y aura pas de renversement de situation et Holcim-PRB passe la ligne en tête à 13h11 UTC. C’est une deuxième victoire pour le bateau battant pavillon Suisse dont l’équipage très international toujours mené par Kevin Escoffier, était sur cette étape, composé du Britannique Sam Goodchild, de l’Allemande Suzann Beucke, du Français Tom Laperche et de la Néo-Zélandaise Georgia Schofield en reporter embarquée. L’ayant déjà emporté à Mindelo au Cap-Vert, le bateau vert et bleu conforte son avance au classement général avec dix points marqués sur dix possibles avant de s’attaquer au Grand Sud.

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11th Hour Racing Team complète le podium - © Sailing Energy - The Ocean Race

Un rythme de Figaro planétaire

D’autant plus que derrière, après un mano à mano incessant jusqu’au pied de Table Mountain, c’est finalement Biotherm qui s’est emparé de la deuxième place. Et si Paul Meilhat et ses équipiers arrivent moins de 17 minutes derrière le vainqueur, ils devancent les Américains d’11th Hour Racing Team de seulement 9 minutes sur la ligne. Ce n’est pas l’épaisseur du trait à l’échelle d’une course autour du monde. Team Malizia termine quatrième, à moins de deux heures des deux premiers bateaux, et Guyot Environnement Team Europe ferme la marche une heure et quarante minutes derrière les Allemands. Il est à noter que ces deux derniers bateaux naviguaient sur cette étape sans leurs skippers titulaires, Boris Hermann et Benjamin Dutreux. Leurs équipages n’ont pas démérité loin de là pourtant. L’audacieuse option Est à l’équateur de Guyot Environnement l’a porté un temps en tête du classement et Team Malizia a tenté jusqu’au bout de passer le trio de tête. Mais cette course autour du monde semble être partie pour se jouer avec l’intensité d’une solitaire du Figaro et aucune erreur n’est permise à ce niveau. Cela promet pour la prochaine étape qui verra les cinq Imoca quitter l’Afrique du Sud pour rallier directement Itajai au Brésil sans s’arrêter en Australie ou en Nouvelle-Zélande comme cela a pu être le cas par le passé. Non, arrivés au Sud de l’Océanie ils fonceront directement vers le mythique et redouté Cap Horn, pour au final parcourir plus de 12 750 milles nautiques (distance théorique) sans escale, plus longue étape jamais disputée. Un véritable marathon qui pourrait bien se courir au rythme d’un sprint. Pour gagner le Vendée Globe Titouan Lamazou disait qu’il fallait « partir vite, accélérer au milieu et sprinter sur la fin », Kevin Escoffier semble appliquer le conseil à la lettre sur The Ocean Race. Menés à fond en équipage, jusqu’ici les Imoca tiennent, et si cela se confirme arrivés au Brésil, on a hâte de voir un plateau encore plus conséquent lors de la prochaine édition.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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