
Présentation de l'équipage
"Je m'appelle Malo (ndlr, à gauche de la photo ci-dessus) j'ai 19 ans. J'étudie actuellement à l'EM Lyon en deuxième année. Je suis né à Hong Kong où j'ai vécu pendant 16 ans. Lors d’un championnat où je naviguais en 29er avec Anatole sous drapeau Hong Kongais, un coach français m’a proposé d’intégrer le Pôle Espoir de la Baule en 2019."
"Moi c'est Anatole (ndlr, à droite de la photo ci-dessus), je suis né à Tokyo où j'ai vécu pendant 8 ans. Quand ma famille a déménagé à Hong Kong en 2010, j’ai commencé à pratiquer de la voile en Optimist et j'ai rencontré Malo. Nous sommes devenus amis bien que nous étions concurrents sur l'eau. Nous avons alors décidé de faire équipe en 29er, le petit frère du 49er* sur lequel nous naviguons actuellement. Je suis arrivé en France après mon bac et j'ai intégré une école d'ingénieurs, l'ECE, à Paris. C'est pendant ma deuxième année que nous avons commencé notre entraînement à La Baule, car j'ai eu la chance d'avoir un aménagement sportif tout en suivant mes cours à l'ECE."
Votre objectif a-t-il toujours été les Jeux Olympiques ?
"On pense aux Jeux Olympiques depuis longtemps ! C'est un peu l'objectif ultime. Après on a vite réalisé que la sélection pour 2024 serait un miracle mais on se donne tous les moyens pour y arriver. En théorie, on pourrait y participer mais cela va être difficile car il y a quatre équipages plus expérimentés que nous et qui sont les favoris. Nous avons plutôt une vision pour les JO de Los Angeles en 2028."
Comment se déroule la sélection pour les Jeux Olympiques ?
"Les modalités de sélection changent pour chaque JO. La sélection peut se faire sur une série de compétitions ou bien sur une seule. C’est défini en amont. Seuls les athlètes connaissent les détails de la sélection qui restent confidentiels vis-à-vis du grand public. Cette année, la sélection se fera sur plusieurs compétitions en Méditerranée. On sait quand commencent les sélections et quand elles terminent. La sélection aura lieu sur le plan d’eau méditerranéen puisque les épreuves de voile de 2024 auront lieu en Méditerranée. Il n’y aura qu’un seul équipage français par support sélectionné pour les Jeux."

Votre première régate approche à grand pas : le 3 avril à Palma. Comment se passe votre préparation ?
Malo : "Le gros point est de fiabiliser le matériel : on change ce qui peut potentiellement casser, ce qui a besoin d’être changé pour être plus performant et pouvoir être serein en arrivant à Palma. Du côté de la préparation physique, on est toujours en prise de masse (nous sommes encore trop légers Anatole et moi) mais le plus important est d'établir un cycle de sommeil, de bien se nourrir pour avoir de l’énergie. Faire nos séances de sport, nos entraînements dès qu’on le peut. Enfin, il y a un travail sur la préparation mentale qu’on réalise avec notre préparatrice : on travaille en individuel et à deux sur plusieurs thématiques. C’est un travail permanent : comme des étirements avant de dormir, de la visualisation mentale…"
Anatole : "Le gros travail en préparation mentale à l'approche des régates est de commencer à les visualiser, à se mettre en mode compétition. Pendant l’entraînement, on n'a pas les mêmes idées en tête qu’en régate, où il faut prendre en compte les facteurs comme le stress, la pression et le fait de vouloir faire bien les choses à un moment bien précis. Les entraînements et les régates s’abordent avec des mentalités différentes et c’est important d'en être conscient pour être bien concentré dès le début."
C'est votre première fois sur le plan d'eau de Palma ? Comment l'appréhendez-vous ?
"Oui c'est la première fois. Nous avons la chance d'avoir le soutien de METEO CONSULT, avec qui nous étudions le plan d'eau, la cartographie etc., pour voir les effets de la Terre qui peuvent avoir une influence sur le plan d'eau. Le gros sujet à Palma, ce sont les reliefs car c’est une île avec une grosse chaîne de montagnes sur la côte ouest et qui a une énorme influence sur le vent en fonction de la direction. Et ça, ce sont des infos que tout le monde a, mais qui sont difficiles à exploiter, à analyser."

Comment se déroule une régate ?
"La régate se déroule sur six jours, avec trois courses par jour. Les trois premiers jours sont les qualifications. En 49er, nous sommes trop nombreux pour être tous sur la ligne de départ, donc nous sommes séparés en deux flottes, par exemple 25 et 25 si nous sommes 50 à concourir. Pendant les trois jours de qualifications, tous les jours nous sommes mélangés donc on ne navigue pas toujours avec les mêmes concurrents. La 1ère place à une course rapporte un point, la seconde place deux points... ce qui permet d'établir un classement à la fin de la journée. Au bout des trois premiers jours, un classement est établi : la première moitié, le "rond or", et la seconde moitié, le "rond argent". Chacun s'affronte ensuite pendant les trois jours de finale : les "ronds or" courent ensemble, idem pour les "ronds argent"."
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*49er : le 49er est une classe de dériveur léger monotype pour un équipage de deux personnes. Ce type de bateau est aujourd'hui série olympique. Le 49er FX, version à voilure réduite, est destiné à un équipage féminin. Quant au 29er, c'est une version plus petite du 49er.