Figaro Nautisme : Comment s'est déroulée la saison estivale pour vous ? Êtes-vous satisfaits des résultats obtenus ?
Malo : "Notre été de compétitions a bien commencé avec la semaine de Kiel, en juin. Nous terminons 26e sur 64, un bon résultat qui nous mettait en confiance avant le Championnat du monde Jeunes (moins de 23 ans) en juillet à Travemünde. Malheureusement, je me suis fait une entorse trois semaines avant le championnat, pendant un entraînement dans du vent fort. J’ai donc du interrompre les entraînements pour faire de la rééducation. Heureusement, l'entorse n'était pas trop grave et j'ai pu reprendre la navigation une semaine avant le championnat.
Cependant, le championnat cible de notre saison sportive ne s'est pas déroulé comme on l’espérait. On termine 18e sur ce championnat, très loin de notre objectif de finir dans le top 8. (Un résumé détaillé de la régate est disponible sur notre site internet).
Mais l’été ne s'est pas terminé là pour nous car nous étions sélectionnés pour faire partie des cinq équipages de 49er à représenter la France au Championnat du Monde de voile World Sailing. Parmi les grands, nous avons fourni des résultats plus représentatifs de ce dont nous sommes capables.
Après une excellente première journée qui nous met en tête des français et 11e au classement général, nous nous sommes qualifiés en rond argent. Nous terminons la régate à la 43e place sur 83, et 3e des moins de 23 ans. Tous nos objectifs étaient atteints ! Un résumé détaillé avec des détails croustillants est également disponible sur notre site internet."
Pouvez-vous nous en dire plus sur le championnat d'Europe à venir ?
Malo : "Après 2 mois d’entraînements au camp de base de La Baule, nous partons à Vilamoura, au sud du Portugal, fin octobre, pour nous entraîner avant de participer au Championnat d'Europe qui a lieu du 8 au 13 novembre.
Le format de la régate est le même que pour les championnats du monde : six jours de régate. Trois jours de qualifications pour nous départager dans trois flottes, deux jours de finales et un jour pour la medal race (course uniquement pour le top 10 valant le double des points). Les organisateurs ont pour but de nous faire courir trois manches de 25-30 minutes par jour. Chaque manche débute au près, sur la ligne de départ. Nous enroulons une bouée au vent, puis partons au vent arrière et traversons une porte avant de remonter à la bouée au vent et enfin franchir la ligne d’arrivée après un dernier bord de vent arrière."
Quelle est votre préparation pour ce championnat ? Avez-vous un objectif de classement ?
Anatole : "Nous nous sommes fixés l’objectif de réitérer notre performance du championnat du monde de voile et monter sur les marches du podium des moins de 23 ans.
Voici comment nous allons nous préparer à cet objectif :
- préparation physique : un programme de nutrition et de musculation donné par notre préparateur physique Baptiste pour nous rapprocher de notre objectif des 160 kg. Le poids de l'équipage est un facteur clef de performance sur le 49er. Plus on est lourd, plus on va vite à partir de 12 noeuds de vent.
- préparation mentale : deux séances de préparation mentale avec notre préparatrice Elsa en amont de la régate. La voile est un sport particulièrement exigeant en terme de concentration. La compétition dure six jours et nous passons au moins trois heures en mer chaque jour.
- préparation matérielle : nous devons fiabiliser notre bateau pour qu’aucun dégât matériel ne compromette notre performance. Nous faisons des vérifications d’usure à l’issue de chaque entraînement et de chaque jour de régate pour anticiper la casse.
- préparation météo : Vilamoura est un plan d’eau sur lequel nous avons navigué une fois l'hiver dernier. Les équipages expérimentés y naviguent tous les hivers depuis plusieurs années. Pour nous aider à combler cet écart d’expérience et de connaissance technique du plan d’eau, notre partenaire METEO CONSULT nous accompagne avant et pendant la régate pour nous dire précisément à quoi s’attendre pour chaque sortie en mer.
- préparation technique : le plan d'eau de Vilamoura est particulièrement exigeant. Sa grosse houle et son clapot serré rendent l'assiette du bateau instable et demande une attention rigoureuse de son équipage pour être rapide dans toutes les tranches de vent. Le plan d'eau de La Baule, sur lequel nous naviguons avant notre départ pour le Portugal, offre des conditions de mer similaires à de celles de Vilamoura. Cela nous permet de retrouver les automatismes de l'hiver dernier.
Suite aux courses de cet été, avez-vous effectué des réparations, évolutions sur le bateau ?
Malo : "Nous avons commandé une grand voile, deux focs et deux spis que nous allons tester à notre arrivée à Vilamoura. Nous pourrons alors les comparer entre elles et décider quel jeu de voile utiliser pour la régate. Concernant la coque en elle-même, nous utilisons celle de la saison passée, prêtée par la Fédération, que nous connaissons bien et que nous avons bien entretenue.
Nous avons aussi récemment conclu un partenariat avec Vaikobi qui nous fournit des combinaisons, bottillons, gilets et ceintures de trapèzes qui nous plaisent beaucoup. Nous nous sentons plus agiles et confortables que jamais !
Nous avions évoqué vos recherches de financement au printemps dernier. Où en sont-elles ?
Anatole : "Cet été, nous avons réalisé une campagne de marketing sur nos réseaux sociaux dans le cadre de notre partenariat avec Lee Kum Kee (société de production de sauces Hong Kongaise). Nous sommes également sponsorisés par mon école d’ingénieur, l’ECE, qui me permet aussi d’habiliter mon programme d’entraînements chargé avec mes études.
Dernièrement, nous avons intégré le Pacte de performance, le dispositif de la fondation du sport français qui nous permet d’établir des relations de mécénat avec des entreprises.
Nous avons donc pu assister à des événements organisés par le Pacte de performance où nous avons présenté notre projet et la plus-value que notre profil de sportifs de haut niveau pouvait apporter à une entreprises et ses équipes. In fine, la gestion d’un projet olympique de 49er ressemble à celle d’une entreprise. Nous avons beaucoup de points en commun sur lesquels des entreprises peuvent s’identifier.
La préparation mentale et les relations humaines au sein du projet figurent parmi les sujets qui suscitent le plus d’intérêt.
D’ailleurs, si notre projet peut intéresser l’entreprise dans laquelle vous travaillez ou des personnes de votre entourage, n’hésitez pas à nous contacter par mail : kennishmartin49er@gmail.com
Ce travail de recherche de financement est indispensable pour la viabilité de notre rêve olympique, nous remercions infiniment tous nos partenaires pour leur soutien sans faille !"
Rendez-vous en novembre pour suivre le championnat d'Europe et les résultats de Malo et Anatole !
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