New York Vendée-Les Sables d’Olonne : dernière grande course avant le Vendée Globe pour la flotte IMOCA

Course au large
Par Figaronautisme.com / Imoca Globes Series - Ed Gorman

Après une escale animée à New York pour certains et à Newport, Rhode Island, pour d'autres, la flotte IMOCA est prête à reprendre la mer. Les monocoques les plus rapides de la course au large en solitaire s'apprêtent à affronter de nouveau l'Atlantique Nord, d'ouest en est cette fois-ci.

©Marin Le Roux / polaRYSE / IMOCA
Après une escale animée à New York pour certains et à Newport, Rhode Island, pour d'autres, la flotte IMOCA est prête à reprendre la mer. Les monocoques les plus rapides de la course au large en solitaire s'apprêtent à affronter de nouveau l'Atlantique Nord, d'ouest en est cette fois-ci.

Suite à une édition palpitante de The Transat CIC, qui a vu les skippers IMOCA rallier Lorient à New York, la deuxième édition de la New York Vendée-Les Sables d’Olonne est sur le point de débuter. Ce mercredi, 29 skippers en solitaire prendront le départ au large des côtes américaines, pour terminer 3 600 milles plus tard aux Sables d'Olonne, le port hôte du Vendée Globe.

Cette course revêt une importance particulière, car elle constitue la dernière grande épreuve au large avant le départ du Vendée Globe, prévu le 10 novembre prochain. C’est une ultime chance pour certains skippers de se qualifier pour le tour du monde. Pour d'autres, c'est l'occasion de tester leurs bateaux dans des conditions de portant. Enfin, pour tous, c'est une nouvelle opportunité de se familiariser avec le rythme exigeant de la course en solitaire.

Parmi les skippers au départ, plusieurs n'ont pas participé à The Transat CIC, mais ont convoyé leurs bateaux aux États-Unis spécialement pour cette course. C'est le cas du Français Thomas Ruyant et du Britannique Sam Goodchild, les deux skippers de l'équipe TR Racing.

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© Marin Le Roux / polaRYSE / IMOCA

Sam Goodchild est impatient de reprendre la mer après avoir pris la décision de ne pas courir la première transatlantique de la saison, une décision stratégique visant à préserver son énergie en vue du Vendée Globe. « Je me sens prêt à partir. Je suis très excité de retourner sur l'eau », déclare le Britannique, champion en titre de l'IMOCA Globe Series. « La principale raison pour laquelle j'ai sauté la dernière course était d'éviter une accumulation de fatigue en fin d'année afin de commencer le Vendée Globe en pleine forme. Je suis très content d'être ici pour prendre le départ demain. »

Pour s'assurer de compléter son parcours de qualification pour le Vendée Globe, Sam Goodchild prévoit un départ prudent. Cependant, cette course sera également une belle occasion d'accélérer sur les phases portantes. « C'est une dernière opportunité de vraiment tester le bateau, d'essayer de casser des choses et de voir dans quel état nous arriverons de l'autre côté », explique-t-il.

Il y a un an, lors de The Ocean Race, Sam était sur ce même parcours à bord de l'IMOCA Holcim-PRB. Sur cette même transatlantique, l'équipage établissait un nouveau record de distance parcourue en 24 heures en monocoque avec 595,26 milles, démontrant que cette route peut être l'une des plus rapides en course au large. Cependant, les prévisions pour cette course ne suggèrent pas que ce record, ni celui en solitaire (539,81 milles en 24 heures par Thomas Ruyant) seront battus.

Sam Goodchild n’a aucun doute sur le favori de la course. Selon lui, son coéquipier Thomas Ruyant, qui a remporté trois transatlantiques consécutives sur deux bateaux différents – deux Transat Jacques Vabre et une Route du Rhum – est le candidat à battre.

« Thomas est le favori, c’est certain », affirme Goodchild. « Ce sera intéressant de voir le duel entre lui et Yoann Richomme, le skipper de Paprec Arkéa, qui a remporté The Transat CIC et le Retour à la Base. Mais je parierais quand même sur Thomas. Ce qui est formidable avec lui, c'est que c'est son deuxième bateau avec la même équipe et qu'ils ont déjà fait un Vendée Globe. Leur expérience est immense, ils savent ce qu'ils font, ils savent où ils vont et ils sont solides. »

Tandis que Sam vise un nouveau podium, il devra affronter parmi ses concurrents le Français Maxime Sorel, qui a récemment conquis le Mont Everest. Le skipper de V and B-Monbana-Mayenne, cinquième de The Transat CIC, espère au minimum réitérer cette performance à bord de son plan Verdier de 2022, malgré des dommages récents à son foil bâbord.

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© Maxime Falcone

Maxime Sorel a clairement indiqué ses intentions pour la prochaine course. « J'aimerais rester dans le groupe de tête avec les concurrents que je fréquente habituellement – comme Yannick Bestaven (Maître CoQ), Sam Goodchild et Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) ».

Le skipper cancalais se prépare à affronter des premiers jours de course difficiles dans des conditions changeantes et a analysé de près l'édition inaugurale de cette course il y a huit ans. « Bien que ce soit principalement du portant, nous risquons de rencontrer des zones de transition complexes », explique-t-il. « En 2016, il y avait deux groupes, un au nord et un au sud, qui se sont rejoints à la fin. L'arrivée dans le golfe de Gascogne peut aussi changer la donne. Tout peut arriver et c'est ainsi que je vais l'aborder – même si le départ favorisera les nouveaux bateaux, il ne faudra rien lâcher jusqu'à la ligne d'arrivée. »

Tout comme Goodchild, Sorel utilisera cette dernière course avant le Vendée Globe pour tester l'équipement nécessaire à la course autour du monde. Lors de The Transat CIC, son équipe et lui ont déjà validé de nombreux éléments. « Nous avons testé et validé de nombreuses choses en cours de route, notamment grâce aux conditions de portant que nous avons pu rencontrer. Cela inclut les voiles, les capteurs modifiés et la structure. C'est un grand plus car cela montre qu'une bonne partie de notre équipement est fiable, ce qui est très rassurant pour l'équipe. Nous allons continuer à valider des éléments au retour, et définir définitivement l'ensemble des voiles pour le Vendée Globe », déclare-t-il.

Parmi ceux qui ne sont pas encore certains de prendre le départ du Vendée Globe, se trouve le jeune skipper britannique de 26 ans, James Harayda, de l'équipe Gentoo Sailing Team. Après avoir terminé 19ème de The Transat CIC à bord de son Finot-Conq de 2007, James espère encore se qualifier, malgré avoir manqué la Transat Jacques Vabre et le Retour à la Base l'année dernière en raison de dommages au gréement.

James Harayda se prépare à une course décisive pour obtenir sa place parmi les 40 skippers qualifiés pour le Vendée Globe. « La New York Vendée est notre dernière course de qualification, donc ces milles sont cruciaux. Il est essentiel pour moi de franchir la ligne d'arrivée », déclare-t-il.

Le jeune marin basé à Gosport, sur la côte sud de l'Angleterre, qui a terminé 14ème de la Route du Rhum en 2022, serait forcément déçu s'il ne parvenait pas à prendre le départ en novembre. « Mon cœur est fixé sur ce Vendée Globe – je suis déterminé à y participer. »

Pendant la période d'entre deux courses, Gentoo Sailing Team a subi des réparations sur une des cloisons et quelques travaux mineurs sur les voiles. Il est désormais prêt à reprendre la mer. « Traditionnellement, cette course est très rapide et généralement au portant, avec une brise assez forte. Même si nous sommes encore à quelques jours du départ, les prévisions semblent intéressantes et un peu tactiques, notamment pour les premiers jours. J'espère que nous pourrons toucher des vents plus forts car mon IMOCA se comporte bien dans ces conditions », explique-t-il.

Le skipper reconnaît que cette course pourrait être sa dernière en IMOCA s'il ne parvient pas à se qualifier pour le Vendée Globe, mais il entend en profiter au maximum et continuer à améliorer ses performances. « J'ai beaucoup appris de The Transat CIC, donc tirer parti de tous ces enseignements pour cette course sera crucial ».

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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