
Vendredi (jeudi en France), les membres d’équipage des bateaux Flying Fish Arctos et Bowline ont été mortellement blessés par la bôme, alors qu’ils naviguaient au large des côtes de la Nouvelle-Galles du Sud. Ces accidents se sont produits dans le cadre de cette course de plus de 1 000 kilomètres reliant Sydney à Hobart, en Tasmanie, via le détroit de Bass.Malgré les efforts des équipages pour réanimer leurs camarades, aucune tentative de secours n’a pu aboutir. Dans un communiqué laconique, la direction de la course a déclaré : « Ces accidents font l’objet d’une enquête de la police maritime et tous les membres de leurs familles doivent encore être contactés, aussi nous ne pouvons fournir d’autres détails. »Cette épreuve de voile, née en 1945, n’en est pas à sa première confrontation avec la tragédie. En 1998, un ouragan avait coûté la vie à six marins, provoqué le naufrage de cinq bateaux, et nécessité le sauvetage de 55 participants.Des conditions difficiles, mais pas inhabituellesLes conditions météorologiques étaient annoncées rudes, avec des vents violents et une mer agitée. Sur les 104 navires ayant pris le départ, 16 ont déjà déclaré forfait, y compris le favori Comanche, qui avait établi un record de vitesse en 2017 en seulement 1 jour, 9 heures, 15 minutes et 24 secondes.Selon David Jacob, vice-président du club de navigation à voile australien, les vents lors des accidents atteignaient 25 à 30 nœuds (46 à 55 km/h), des vitesses importantes mais « pas anormales » pour ces voiliers conçus pour affronter la haute mer. « La course va continuer, mais ces deux décès vont peser lourd », a-t-il ajouté.Un duel pour la victoireAlors que les concurrents poursuivent la course dans des conditions éprouvantes, le vainqueur de l’édition précédente, LawConnect, menait la flotte vendredi matin avec huit milles d’avance sur Celestial. À noter que la France n’a connu qu’un seul triomphe dans cette épreuve : en 1967, Pen Duick III d’Éric Tabarly avait marqué l’histoire en remportant la Sydney-Hobart.Avec ces nouveaux drames, cette édition 2024 rappelle que, malgré ses avancées techniques et ses bateaux d’exception, la voile demeure un sport où les éléments imposent leur loi. Une fois encore, le courage et la solidarité des marins se mesurent à la rudesse de l’océan.