
Après plus de 400 milles nautiques de régate acharnée lors de l’Étape 4 de The Ocean Race Europe 2025, seuls quelques milles séparaient les quatre premiers à la mi-journée, alors que le groupe de tête progressait prudemment dans le golfe de Gênes dans des conditions de vent léger.
À 14h00 CEST, le favori local Allagrande Mapei Racing, mené par Ambrogio Beccaria (ITA), était engagé dans une lutte intense avec les deux bateaux français : Team Paprec Arkéa, skippé par Yoann Richomme (FRA), et le leader du classement général Biotherm, mené par Paul Meilhat (FRA), ainsi que Team Holcim-PRB battant pavillon suisse.
Un temps, il a semblé que Holcim-PRB, skippé sur cette étape par Nicolas Lunven (FRA), pourrait prendre l’avantage après une option vers le sud en direction d’un waypoint au large d’Alassio, sur la partie occidentale de la baie. Mais dans l’approche finale de la marque virtuelle, Allagrande Mapei s’est retrouvé en position favorable pour mener le quatuor de tête.
Avec des vents n’excédant pas 10 nœuds, les IMOCA volants de dernière génération progressaient péniblement dans la dernière partie de cette quatrième étape partie de Nice (France), qui verra les équipages traverser les trois quarts du golfe de Gênes jusqu’à un dernier waypoint avant de virer au nord vers la ligne d’arrivée à Gênes.
Hier soir, Holcim-PRB menait la flotte dans les Bouches de Bonifacio, suivi de près par Paprec Arkéa, Biotherm et Allagrande Mapei. Après les vents légers rencontrés sur la façade ouest de la Corse, les conditions météo dans le détroit, canalisées entre la Corse au nord et la Sardaigne au sud, ont obligé les marins à changer de configuration : passant des immenses voiles d’avant Code Zero aux plus petites J3, tandis que les IMOCA accéléraient dans la nouvelle brise.
« Dans les Bouches de Bonifacio, le vent a augmenté en raison de l’effet d’entonnoir entre la Corse à bâbord et la Sardaigne à tribord », a expliqué le skipper de Holcim-PRB, Nicolas Lunven. « Ces îles sont très hautes, surtout la Corse, entre 2 000 et 2 500 mètres. C’est un passage étroit et le vent s’accélère beaucoup. Nous sommes passés de cinq nœuds à près de 30 nœuds en vitesse maximale du vent. Mais 30 nœuds à Bonifacio, c’est une journée tranquille, cela aurait pu être bien pire. »
Pendant ce temps, un passage avec moins de vent pour les trois autres équipes, Team Malizia de Boris Herrmann (GER), Canada Ocean Racing - Be Water Positive de Scott Shawyer et Team AMAALA d’Alan Roura (SUI/KSA), a fait perdre de précieux milles au trio de poursuivants face au groupe de tête.
À la mi-journée, Team Malizia, cinquième, se trouvait à environ 50 milles nautiques du quatrième, Paprec Arkéa.
Hier, dans un solide vent de sud qui propulsait les bateaux à plus de 20 nœuds, la flotte remontait vers le nord. Après avoir passé l’île d’Elbe, au large des côtes toscanes, c’est Allagrande Mapei qui s’est montré le plus rapide, prenant la tête de l’étape, malgré un problème électrique à bord qui les a contraints à naviguer sans instruments pendant une heure.
Désireux de réaliser son rêve d’une victoire à domicile à Gênes, Beccaria espérait plus de vent pour prolonger les conditions de vol grâce aux foils qui conviennent si bien à Allagrande Mapei.
« Nous allons vite », a-t-il déclaré depuis la table à cartes à l’entrée du golfe. « Il nous reste un peu plus de 24 heures et nous avons déjà parcouru plus de la moitié du trajet. C’était magnifique, passer au nord de la Sardaigne et de Bonifacio a été incroyable, et maintenant nous allons vers l’archipel toscan puis vers le premier waypoint près de La Spezia. Nous attendons un peu plus de vent que ce que nous avons maintenant. Nous avons cette dépression devant et j’espère qu’elle se renforce pour que nous puissions voler. »
L’Étape 4 a de nouveau laissé peu d’occasions de repos aux équipages et, avec les quatre premiers qui devraient continuer à se battre de près pour les places du podium, les perspectives de sommeil avant l’arrivée restent minces alors que cette quatrième manche approche de sa conclusion la plus tendue.
Benjamin Ferré (FRA), membre de Biotherm, a résumé le défi auquel sont confrontés les marins dans ces conditions de vent léger et imprévisible : « Personne ne sait ce qui va se passer », a-t-il déclaré. « Nous étudions la météo et essayons de comprendre ce qui va arriver, mais au final c’est totalement différent. Alors nous devons simplement nous adapter, continuer à avancer, rester concentrés et essayer d’aller le plus vite possible dans la bonne direction. »
Selon les dernières estimations d’ETA, les leaders devraient arriver dans la nuit de mardi à mercredi, à partir de 02h00 CEST.