60 nœuds par 56° Sud pour Arnaud Boissières

Les dernières 48 heures ont été compliquées à bord de La Mie Câline – Artisans Artipôle. A 1 500 milles du Cap Horn et par 56° Sud, Arnaud a d’abord rencontré un vent très irrégulier, oscillant entre 18 et 50 nœuds. La nuit dernière, la situation s’est détériorée avec des rafales à 60 nœuds (120 km/h environ) et une mer formée. Le skipper explique avoir « mis la course entre parenthèse » pour préserver le bateau et lui-même. Il a donc roulé la voile d’avant et affalé la Grand Voile et, même dans cette configuration a enchaîné quelques surfs à 20 nœuds. Ce matin, les conditions sont redevenues plus maniables. Avec – tout de même – 30 à 35 nœuds, Arnaud a pu renvoyer sa Grand Voile ainsi que sa trinquette. Il envisage de passer le Cap Horn en fin de semaine.
"On a eu une nuit assez agitée. Au final, le vent est rentré comme prévu. Il est rentré assez fort. J’ai eu 60 nœuds donc j’ai pris la décision d’affaler la Grand Voile. J’ai préféré jouer la prudence. Il est 10 heures du matin. J’ai renvoyé la toile, j’ai trois ris, J3 (la plus petite configuration de voile). Il y a 30 – 35 nœuds. C’est plus maniable. Ces derniers jours, on avait du vent allant de 18 à 50 nœuds donc c’était dur de trouver le bon tempo. J’ai essayé de jouer la sécurité et la prudence et de ne pas trop trop taper dedans. Le Cap Horn, c’est dans 4/5 jours. Maintenant, les conditions devraient s’améliorer donc il faut être en bon état pour poursuivre. Je crois qu’Alan a affalé sa Grand Voile un peu plus tard que moi. Pip elle a continué à attaquer. Pendant quelques heures, j’ai un peu mis la course en suspens et je me suis plus occupé de moi, du bateau, des manœuvres, veiller à ne rien casser. J’ai eu une petite frayeur quand je suis allé au pied de mât pour affaler ma Grand Voile. Le bateau s’est mis à enfourner jusqu’au pied de mât. J’avais de l’eau jusqu’aux genoux. C’était assez tendu mais on est en train de sortir du plus dur."
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