Vendée Globe : dès ce soir, ils entrent dans le vif du sujet

Par Figaronautisme.com

Après une entrée en matière en douceur et une première nuit paisible, l’ensemble de la flotte va aborder à partir de ce soir le passage du Cap Finisterre. Les conditions seront engagées – 30 nœuds de vent, des rafales à 40 nœuds – tout au long de la nuit. Objectif : s’en extirper sans encombre pour continuer la descente de l’Atlantique.

La journée du départ et l’émotion qui va avec sont désormais bien rangés dans leurs boîtes à souvenirs. La course a bel et bien commencé et ça s’entend à la VHF où les skippers annoncent régulièrement leurs empannages. « La régate a déjà repris ses droits et on est tous à fond », sourit Sam Goodchild (VULNERABLE). Les conditions étaient particulièrement clémentes, la flotte est encore très groupée. À la mi-journée, 60 milles séparent ainsi Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), leader depuis ce matin, du dernier Jingkun Xu (Singchain Team Haikou).

Surtout, il faut redoubler de vigilance quand les bateaux se croisent. « On est très proches les uns des autres, il y a eu des croisements super chauds dans la nuit », confie Samantha Davies (Initiatives-Coeur). « Ce n’était vraiment pas facile de trouver du vent dans les premières heures », ajoute Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family), invité ce midi du Vendée Live, l’émission quotidienne et officielle de la course.

Néanmoins, les skippers ont pu prendre le temps d’apprécier le spectacle au fil de cette première soirée puis d’une nuit paisible et douce. Nicolas Lunven (Holcim-PRB) a photographié la lune qui se reflète dans l’un de ses foils et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) assure qu’il y avait « encore un peu de magie ». « C’est une nuit spectaculaire et claire avec la lumière des bateaux au loin », décrit Pip Hare (Medallia). « On progresse au portant, c’est assez incroyable à cette période-là de l’année », souligne Antoine Cornic (HUMAN Immobilier).

« J’ai pu décapoter la décapotable, s’amuse Benjamin Ferré à la vacation. Et ce matin, on a un temps de rêve ! » Le bizuth s’est réveillé « avec Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux) et Sébastien Marsset (FOUSSIER) à mon vent et Romain Attanasio (Fortinet – Best Western) juste derrière ». Le grand ciel bleu, parsemé d’une poignée de nuages, a offert un cadre idéal pour commencer cette première semaine au large. Denis Van Weynbergh (D'Ieteren Group) savoure : « je vais me préparer un petit déjeuner, café et tartines de confiture, pour en profiter ».

Une 2e nuit qui focalise toutes les attentions
Ces conditions ont permis de résoudre facilement les petits pépins que certains ont eu à affronter. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a fait face à un problème de vérin de quille, Conrad Colman (MS Amlin) – dont le départ avait été retardé – a eu un blackout électronique. Maxime Sorel (V and B - Monbana – Mayenne) a quant à lui dû poser un patch sur son grand gennaker (sa grande voile d’avant), qui s’était déchiré. De leur côté, Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group) a manqué un empannage ce qui l’a obligé à « une manœuvre un peu rock’n'roll » et Benjamin Ferré a dû choquer son spi en pleine vacation alors qu’il partait au tas (un écart de route involontaire où le bateau se couche ndlr).

Ce lundi, tous ont pris le temps de bien étudier les fichiers météos. La prochaine nuit sera en effet bien moins paisible à l’abord du Cap Finisterre, la pointe nord-ouest de l’Espagne. « C’est la première zone sportive de la course, souligne Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe. Au moment de son passage, le vent sera fort avec 30 nœuds de vent et des rafales à 40 nœuds ». En somme, la nuit risque d’être mouvementée pour la flotte, d’autant que le vent devrait continuer à se renforcer.

Deux options et une prudence de mise
Les skippers aborderont également le passage du DST (dispositif de séparation du trafic que les marins ne peuvent traverser). Deux options s’offrent à eux : passer à l’Ouest du DST ou à l’Est, cette seconde option étant plus périlleuse puisqu’elle longe les côtes. « En faisant attention, je pense qu’on peut passer entre la terre et le DST », sourit Denis Van Weynbergh. Ce matin aux vacations, Sam Goodchild assurait aussi « ne pas avoir décidé » de l’option qu’il prendrait.

« Le passage du cap Finisterre sera sensible, poursuit le Britannique. Ce ne sera pas très long mais le vent va être plus fort. Il va falloir s’assurer de rester dans la régate sans faire de bêtise ». Pour se préserver, Violette Dorange (Devenir) a décidé d’affaler son spi dès que le vent a atteint une vingtaine de nœuds. « Ça me permet d’être un peu plus “safe”, confie la benjamine de cette 10e édition. Je me méfie du vent du cap Finisterre qui peut rentrer très très fort, surtout en début de course ». Ensuite, la descente de l’Atlantique va continuer et la régate aussi. « Les routes convergent, il devrait y avoir peu d’écart entre les bateaux », analyse Basile Rochut. De quoi promettre une sacrée bataille !

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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