Vendée Globe : Là où les éléments dictent leur loi
« Honnêtement, passer du froid au chaud est plutôt agréable. En revanche, l’inverse l’est nettement moins. Pour l’instant, les conditions sont vraiment idéales, et je prends le temps de les savourer. Je m’accorde de longs moments sur le pont, café à la main, pour admirer le spectacle. Après tout, je suis en course sur le Vendée Globe, une aventure qui n’a lieu que tous les quatre ans, et c’est un privilège incroyable d’être en mer.» Arnaud Boissières, LA MIE CÂLINE.
Chaque mille une bataille
Pendant ce temps, à l’avant de la flotte, les marins qui naviguent dans l’Atlantique Nord font face à des conditions bien différentes. Là où les skippers de Prysmian, de la Mie Câline et une poignée d’autres profitent encore de la douceur des alizés et de températures agréables, les solitaires les plus en avant de la flotte affrontent une dépression particulièrement musclée. Sous des vents soufflant jusqu’à 55 noeuds et une mer chaotique, leur navigation est tout sauf confortable. « Il y a des montagnes de vagues. Ce serait presque mieux de nuit, au moins on ne les verrait pas ! On essaie de contrôler le bateau pour qu’il ne parte pas trop vite dans les surfs, sinon ça peut très mal finir en bas. C’est vraiment chaud. Je pense, ou du moins j’espère, être dans le pire de la dépression. Si ça se renforce encore, ça pourrait devenir vraiment compliqué. Il faut que le matériel tienne », a commenté Jérémie Beyou, en grimaçant et lâchant même des « oh putain » ou des « oh là là » à chaque impact de son IMOCA contre les rouleaux géants. Son but, dans ces conditions extrêmes où chaque mille parcouru est un exercice d’équilibre délicat entre vitesse et préservation du matériel, est de viser le coeur du système pour ensuite récupérer des vents plus favorables en direction de l’arrivée. Le hic ? Les derniers milles risquent malgré tout d’être délicats, notamment aux abords du cap Finisterre, où des conditions de près pourraient compliquer la navigation. Cela explique pourquoi les estimations d’arrivée (ETA) ont été légèrement révisées : le groupe emmené par le skipper de Charal est désormais attendu non plus mercredi soir, mais plutôt jeudi matin.
L’adaptabilité, clé du tour du monde
Ces contrastes entre la douceur des alizés pour certains et les déchaînements de l’Atlantique Nord pour d’autres illustrent parfaitement la réalité de l’épreuve. Chaque marin, où qu’il se trouve sur la planète, doit composer avec des défis uniques, dictés par les caprices de la météo et l’usure de son bateau. Dans cette course où rien n’est jamais acquis, chaque mille parcouru devient une victoire. Face aux éléments imprévisibles, aux pépins mécaniques et à la fatigue, l’adaptabilité et la résilience sont des qualités indispensables pour espérer franchir la ligne d’arrivée. Et c’est bien cette intensité, entre prouesses techniques et exploits humains, qui fait toute la grandeur du Vendée Globe.
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