
Leur fonte bouleverse le cycle de l’eau, accentue les catastrophes naturelles et menace directement des milliards de personnes. Alors que la France célèbre l’Année de la mer, la question des glaciers résonne d’autant plus fort : leur disparition contribue à l’élévation du niveau des océans, redessinant les côtes et mettant en péril les écosystèmes marins et littoraux.Les glaciers : un équilibre fragile en périlLes chiffres sont alarmants. Selon les données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les glaciers perdent en moyenne 267 milliards de tonnes de glace par an. Depuis 2000, leur vitesse de fonte a quasiment doublé, et certaines régions, comme l’Himalaya ou les Alpes, voient leurs glaciers reculer à une vitesse vertigineuse.Le rôle des glaciers dans le cycle de l’eau est crucial. Ils alimentent les fleuves et rivières qui fournissent de l’eau potable, irriguent les terres agricoles et produisent de l’énergie hydroélectrique. Mais leur disparition ne se limite pas à une question d’approvisionnement en eau : elle perturbe profondément la stabilité des sols et des reliefs, augmentant le risque de glissements de terrain, d’inondations ou de sécheresses extrêmes.
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En France, le recul des glaciers alpins est un signal d’alarme. Le glacier de la Mer de Glace, plus grand glacier français, a perdu plus de 120 mètres d’épaisseur en un siècle. "Ce n’est plus une question de ralentir le phénomène, mais de s’adapter à un changement qui est déjà en cours", explique Ludovic Ravanel, géomorphologue spécialiste de la haute montagne.Un impact mondial aux répercussions maritimesLa fonte des glaciers contribue directement à l’élévation du niveau des océans, une problématique au cœur de l’Année de la mer en France. Les océans ont déjà gagné plus de 20 cm en un siècle, et le rythme s’accélère. Les experts estiment qu’un réchauffement de 2°C pourrait entraîner une hausse de plus d’un mètre d’ici 2100, menaçant directement les populations côtières.Dans l’océan Arctique, la disparition des glaciers et de la banquise perturbe la circulation des courants marins et le climat mondial. "Les effets sont en chaîne : fonte des calottes polaires, modification des courants, acidification des océans... Tout est lié", souligne la glaciologue Heidi Sevestre.

Que faire pour protéger les glaciers ?Face à cette urgence, la Journée mondiale de l’eau 2025 appelle à une action collective. La réduction des émissions de gaz à effet de serre est la priorité absolue : chaque tonne de CO? rejetée accélère la fonte. Mais il faut aussi s’adapter aux changements en cours, en anticipant les conséquences sur la gestion de l’eau et les territoires.Certaines initiatives locales montrent la voie. En Suisse, des bâches géantes sont déployées chaque été sur certains glaciers pour ralentir leur fonte. Au Pérou, un projet de peinture blanche sur les sommets tente de réfléchir davantage de lumière solaire. Mais ces solutions ne sont que des pansements sur une plaie béante : seule une action mondiale coordonnée pourra véritablement préserver ces réservoirs d’eau pour les générations futures.Une année décisive pour l’eau et la merEn mettant les glaciers au cœur de la Journée mondiale de l’eau, l’ONU met en lumière un enjeu vital. Mais en France, la thématique s’inscrit aussi dans un contexte plus large, celui de l’Année de la mer, qui vise à mieux protéger les océans et les littoraux. De la fonte des glaces à la montée des eaux, la connexion est évidente : sauver les glaciers, c’est aussi protéger nos mers et nos côtes.Alors que des milliards de personnes dépendent de l’eau de fonte des glaciers pour vivre, la question n’est plus de savoir si nous devons agir, mais comment et à quelle vitesse. Les solutions existent, mais elles nécessitent une volonté politique forte et une mobilisation à toutes les échelles. En cette Journée mondiale de l’eau, il est temps de prendre la mesure du défi et de s’engager, individuellement et collectivement, pour préserver ces géants de glace qui façonnent notre planète.