
L’appel irrésistible des côtes
Il suffit d’un horizon marin pour donner envie de partir. Les plages restent parmi les décors les plus recherchés, qu’il s’agisse d’un après-midi de surf à Biarritz, d’une baignade dans les criques corses ou d’une balade au coucher du soleil sur la côte amalfitaine. La mer attire par son ambiance unique : elle invite autant au repos qu’à l’aventure.
Les activités nautiques y ajoutent une dimension ludique et sportive. Plongée dans les récifs, voile en Méditerranée, paddle dans les lagunes ou kitesurf sur les côtes atlantiques : chaque voyageur y trouve son terrain de jeu. C’est cette diversité qui fait du tourisme maritime un univers à part, capable de séduire toutes les générations.
Croisières et plaisance : deux visages d’un même engouement
Le succès des croisières illustre cette passion mondiale. En 2023, 31,7 millions de passagers ont embarqué à travers le globe, un record qui dépasse même les années d’avant-crise. En Europe, 8,2 millions de voyageurs ont choisi cette formule qui mêle confort, escales multiples et expérience collective.
À côté des géants des mers, la plaisance offre une autre approche : plus intime, plus libre, avec la possibilité de découvrir les côtes autrement. Selon la Fédération des Industries Nautiques, la filière française compte 5 532 entreprises, génère 5,08 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 42 930 salariés. La France s’impose comme premier constructeur de bateaux de plaisance en Europe et deuxième mondial, avec plus de 72 % de sa production exportée. À ces données économiques s’ajoute une vitalité sportive et touristique : le ministère de la Mer estime à 4 millions le nombre de plaisanciers réguliers en France, auxquels s’ajoutent 11 millions de pratiquants occasionnels de loisirs nautiques.
Quand la mer fait vivre les territoires
Derrière les chiffres, il y a des histoires locales. En Bretagne, les petits ports voient passer des milliers de plaisanciers qui soutiennent directement les commerces alentours. Dans les Cyclades, l’arrivée d’un paquebot transforme l’ambiance d’un village et rythme la saison touristique. Aux Antilles, les excursions nautiques et la plongée sont devenues des sources de revenus vitales pour de nombreuses familles.
Cette dynamique est soutenue par des infrastructures solides : la France compte 473 ports maritimes de plaisance et 556 haltes nautiques en eaux intérieures, qui forment un maillage essentiel pour accueillir les navigateurs. Chaque année, environ 12 000 nouveaux bateaux sont immatriculés, confirmant le rôle structurant de la plaisance dans l’économie des littoraux.
La gastronomie amplifie cette expérience : sardines grillées au Portugal, huîtres dégustées sur les côtes françaises, ceviche péruvien ou poissons frais en Méditerranée. Chaque escale raconte une culture, un terroir, une identité, et la mer devient alors un fil conducteur entre voyage et art de vivre.
Préserver un horizon commun
Cet attrait pose toutefois des questions. Certaines plages méditerranéennes sont saturées en été, les récifs coralliens subissent la pression de la fréquentation, et les ports doivent s’adapter à un afflux croissant. Mais partout émergent des initiatives : ports labellisés durables, excursions plus respectueuses, valorisation des séjours hors saison.
Ces efforts visent à protéger ce patrimoine partagé. Car la mer ne se résume pas à un décor de vacances : c’est aussi une richesse fragile, dont dépend une grande partie du tourisme mondial.
En cette Journée mondiale du tourisme, une évidence s’impose : la mer reste l’horizon le plus universel du voyage. Elle attire, elle fait rêver, elle nourrit les économies et les cultures locales, tout en nous rappelant qu’elle mérite d’être préservée pour continuer d’inspirer les générations à venir.