Cannes Yachting Festival 2022 – Interview exclusive de Sylvie Ernoult (2ème partie)

Salons
Par François Tregouet

A moins d’un mois de l’ouverture du plus grand salon à flot d’Europe, sa directrice depuis neuf ans a pris le temps de répondre à nos questions. Elle n’élude aucun sujet (nouveautés, écologie, transport, bons et mauvais souvenirs…) et s’exprime avec le dynamisme qui lui permet de manager l’imposante organisation de cet évènement international de tout premier plan.

©Photo Cannes Yachting Festival - DR
A moins d’un mois de l’ouverture du plus grand salon à flot d’Europe, sa directrice depuis neuf ans a pris le temps de répondre à nos questions. Elle n’élude aucun sujet (nouveautés, écologie, transport, bons et mauvais souvenirs…) et s’exprime avec le dynamisme qui lui permet de manager l’imposante organisation de cet évènement international de tout premier plan.

Est-ce que le fonctionnement de 2021 pour les déplacements entre les deux sites du salon, qui avait été bien amélioré par rapport à 2019, est reconduit ou y-a-t-il des évolutions ?

Le transfert maritime entre les deux ports, c’est la clé de ce salon. Nous avons la chance que les deux sites ne soient pas trop éloignés, mais la fluidité est indispensable. Nous avons donc beaucoup travaillé dès le début avec les patrons des vedettes passagers sur la cadence, le rythme, des départs garantis. Cette année nous avons élargi les embarcadères, avec des pontons centraux, qui peuvent accueillir deux navettes côte à côte. L’une peut ainsi partir quand une autre est déjà arrivée ce qui facilite la tenue du rythme. Par la terre, cela reste plus compliqué, à moins d’en faire une balade à pied quand on a le temps (25 minutes).

Quelle influence peut avoir le contexte international, notamment la guerre en Ukraine, sur le visitorat international, qui a toujours été une des forces du Cannes Yachting Festival ?

C’est toujours difficile de prédire le visitorat dans un salon grand public qui s’adresse au monde entier. Malgré les importantes campagnes publicitaires internationales dans lesquelles nous investissons, c’est aussi notre métier, nous ne saurons jamais à l’avance combien vont venir. En 2021, la crise Covid était encore très prégnante, nous avons eu le même nombre de visiteurs étrangers qu’en 2019, même si ce n’était pas exactement les mêmes, moins Américains, du Nord comme du Sud, et plus Européens. Mais surtout, ceux qui ont la volonté et le pouvoir d’achat, et qui sont la cible de nos exposants, viennent, donc je ne suis pas inquiète. Tant que nous produisons un salon avec un contenu attirant et pertinent, les acheteurs viendront. Concernant le Covid, nous respecterons bien sûr toutes les mesures gouvernementales en vigueur au jour de l’ouverture. Nous sommes prêts à nous adapter comme nous l’avons toujours fait, et je suis assez optimiste quant à la situation épidémique. Concernant le conflit en Ukraine, notre groupe RX condamne l’intervention russe et nous avons refusé tout exposant russe, il n’y en aura donc pas cette année.

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© Photo Cannes Yachting Festival - DR
Revenons sur des sujets plus légers, nous sommes curieux de connaître votre meilleur et votre pire souvenir en tant qu’organisatrice du salon de Cannes ?

C’est une question difficile, mais le meilleur, depuis neuf ans que je m’occupe de ce salon, c’est l’ouverture de l’espace voile de Port Canto. Cela a été un grand pas en avant, une grande évolution, de longues années de travail car très compliqué sur le plan à la fois politique, commercial, et technique. Alors le meilleur moment que j’ai vécu, c’est le deuxième jour du salon 2019, car le premier le temps était épouvantable, à 09h00 du matin, j’étais à l’entrée du côté de l’espace voile, et là, j’ai vécu l’une des plus belles heures de salon de ma vie. J’ai vu les visiteurs arriver, s’agglutiner, senti leur impatience à vouloir rentrer dans ce nouvel espace, et leur nombre augmenter jusqu’à 11h et là je me suis dit « Bingo, on a gagné ! ». Un autre, qui se répète lui tous les ans, le dimanche à 18h quand j’annonce au micro la fermeture du salon, la pression se relâche c’est sûr. Mais ce qui concrétise ce bon moment, c’est quand tous les bateaux se mettent à sonner. Parce que cela signifie que tout s’est bien passé, que tout le monde est content, et que l’on fête une belle fin. C’est un moment symboliquement et émotionnellement fort, et dans mes équipes autour, j’en vois qui versent une petite larme, car c’est émouvant pour tout le monde. Quant au pire, la première chose que je dois dire, c’est que, Dieu soit loué, nous n’avons jamais eu d’accident grave. Avec la densité de bateaux qu’il y a dans le port c’est dangereux, et nous travaillons énormément sur la sécurité. Cela étant dit, mon pire souvenir m’a fait passer une nuit blanche il y a quatre ans. Une des pièces maitresse de la structure en acier de la traversante a cassé sous l’eau. Elle n’était plus manœuvrable, on a donc bloqué les sorties en mer pour que le flux de visiteurs puisse continuer, ce qui était un handicap lourd pour le salon. Le gros challenge relevé pas mes équipes et nos prestataires a été de trouver un soudeur sous-marin dans la région et disponible ! Le lendemain, en quatre heures de travail sous l’eau il a réalisé la réparation. Un véritable exploit et un vrai suspens, car toute la circulation du salon en dépendait. Chapeau bas donc à toutes mes équipes et à ce monsieur car cette histoire finit bien mais quel stress, quelle panique, pour un petit bout d’acier défectueux.

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Iles de Lérins© Photo DR
Un ou deux endroits que vous pourriez nous suggérer autour de Cannes dont on pourrait profiter en même temps que le salon ?

Le salon est tellement énorme pour moi que je n’ai jamais le temps de faire du tourisme quand je viens à Cannes j’avoue (rires). La seule chose que j’ai faite, et c’est magique, ce sont les îles de Lérins, juste en face. On peut y aller avec les bateaux à passagers. On peut visiter les vignes, goûter les vins locaux. Avec quelques petits toasts en fin d’après-midi, je recommande vraiment. Je n’avais jamais le temps mais un jour un prestataire m’y a emmenée et j’en garde un souvenir ému. Qui plus est lors de ce court séjour de deux jours, j’ai pris des cours de relaxation japonaise, le Tai Chi. Et le matin tôt, vers 6-7 heures, quand on a presque que pour soi la plage, la baie de Cannes et l’eau, c’est génial.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…