Cannes Yachting Festival 2022 – Interview exclusive de Sylvie Ernoult (1ère partie)

Salons
Par François Tregouet

On y est : ce matin, ouverture des portes du Yachting Festival de Cannes à 10h ! Il y a un mois, nous avions posé quelques questions à sa directrice, Sylvie Ernoult. Elle n’élude aucun sujet (nouveautés, écologie, transport, bons et mauvais souvenirs…) et s’exprime avec le dynamisme qui lui permet de manager l’imposante organisation de cet évènement international de tout premier plan.

Sylvie Ernoult - Directrice du Cannes Yachting Festival ©Photo Cannes Yachting Festival - DR
On y est : ce matin, ouverture des portes du Yachting Festival de Cannes à 10h ! Il y a un mois, nous avions posé quelques questions à sa directrice, Sylvie Ernoult. Elle n’élude aucun sujet (nouveautés, écologie, transport, bons et mauvais souvenirs…) et s’exprime avec le dynamisme qui lui permet de manager l’imposante organisation de cet évènement international de tout premier plan.

Le 6 septembre, nous serons tous sur les quais de Cannes, on vous imagine plus sereine que ces deux dernières années ?

Oui, c’est sûr puisque le sujet du Covid semble s’éloigner. De plus le marché est extrêmement demandeur donc c’est un très bon contexte pour nous. Mais ce salon étant de plus en plus gros et de plus en plus beau, donc dire que je suis sereine serait un petit peu exagéré, cela ne fait pas partie du job (sourire). Non pas que je sois inquiète, mais en un mois, il reste beaucoup de choses à faire.

D’un point de vue organisation, quelles sont les nouveautés de cette édition ?

La stratégie de 2022, c’est la continuation de tout ce que nous avons entrepris ces dernières années. Nous avons eu pas mal d’embuches avec notamment l’annulation en 2020, la délicate repise en 2021, même si elle a finalement été exceptionnelle. Il s’agit maintenant de revenir au niveau des périodes pré-covid. On consolide le côté environnemental, car cela fait des années qu’on y travaille, mais il y a encore beaucoup à faire et c’est fondamental. Ce n’est pas quelque chose qui se traite en cinq minutes, donc chaque année, on construit brique après brique, en partenariat avec nos partenaires et nos exposants. Ensuite il y a un travail constant sur le contenu du salon, sa force ce sont toutes ces nouveautés, tous ces bateaux neufs que l’on rassemble. C’est notre cœur de métier et nous avons la chance d’avoir des exposants qui nous sont fidèles et qui reviennent. Dans les évolutions les plus visibles, il y a la marina catamarans Quai Max Laubeuf, avec cette année 20 grands catas moteur, un espace spécifique pour un segment en plein développement. Le terre-plein en arrière de ce même quai Max Laubeuf est également agrandi. On a trouvé de beaux petits bateaux, notamment de véritables bijoux italiens. C’est techniquement compliqué et novateur mais ça va faire plus de bateaux présentés à terre pour nos visiteurs, pour lesquels on a également une demande, en plus du core-business du Yachting Festival qui est plutôt au-dessus de 10 mètres. On consolide aussi l’espace semi-rigides avec plus de 60 unités présentées à flot en plus de ceux à terre. C’est un vrai village dédié là-aussi qui ravira les amateurs. Au global, avec 140 avant-premières annoncées, notre salon réaffirme sa position de leader pour lancer la saison nautique. Même si compte tenu des problèmes d’approvisionnement actuels, en plus de l’aléas météo, il y aura, comme toujours, un léger décalage entre ce qui est prévu et ce qui est effectivement présenté. Mais nous sommes confiants dans le fait que la plupart des nouveautés annoncées seront bien présentes sur le plan d’eau.

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Le vieux port de Cannes© Photo Cannes Yachting Festival - DR
Quelles sont justement les grandes nouveautés attendues, sur l’eau cette fois, du Cannes Yachting Festival  2022 ?

Je ne peux bien sûr pas vous lister les 140 nouveautés qui seront présentées. En revanche je ne peux qu’inviter vos lecteurs à visiter les bateaux conçus autour du thème de l’environnement. Les exposants, quelle que soit leur taille, qui fournissent des efforts dans ce domaine, il faut les citer et les encourager. J’ai par exemple relevé le Sunreef 80, dont même les coques sont recouvertes de panneaux solaires. Avec 200m² au total, il fait de la propulsion hybride à partir d’énergie solaire. Je pense également au Sea Bubble, un foiler à propulsion hybride qui arrive cette année avec une version hydrogène. C’est une énergie encore balbutiante, que l’on voit un petit peu plus sur les cargos, mais c’est important de la voir arriver dans la plaisance. En propulsion électrique, il y a aussi le Silent 60 qui a traversé l’Atlantique uniquement grâce à l’énergie solaire. Ce sont des bateaux qui sont révélateurs du grand changement que nous allons vivre. Nous suggérons d’ailleurs à nos visiteurs d’aller les voir en suivant la « Green Route », un parcours dédié aux exposants proposant des produits verts que nous aurons validés. Nous nous devons en tant qu’organisateur de mettre en valeur toutes ces innovations.

Concernant l’impact écologique du salon, quels exemples concrets peuvent illustrer votre démarche ?

Il y en plusieurs car c’est une vraie priorité pour nous, sur laquelle on travaille beaucoup car on doit tous progresser, pour changer nos habitudes, acquérir les bons réflexes. En tant qu’organisateur il nous faut montrer l’exemple. Le premier axe que nous avons travaillé c’est la réduction du papier. Tous les titres d’entrée, professionnels comme visiteurs, sont désormais numériques. En dehors du catalogue, incluant le plan, c’est le minimum, il n’y a plus de papier. Nous développons ensuite les matériaux recyclables, avec de plus en plus de mobilier en carton, très élégant d’ailleurs. Mais bien sûr, le sujet le plus important, ce sont les moquettes. Elles sont recyclables, c’est du travail, des coûts supplémentaires, à faire en collaboration avec nos exposants et nos prestataires, sinon cela ne fonctionne pas. C’est un message que je fais passer à nos clients d’ailleurs, car pour être recyclée la moquette ne doit pas être « polluée » par d’autres éléments. Le dimanche à 18h, il faut donc dégager chaque stand pour qu’on puisse recycler sa moquette, mais pas sur celle des allées, afin que l’on puisse également recycler cette dernière. Les jeunes de mon équipe, très sensibles à ces sujets mettent de moins en moins de surface de moquette. Mais il nous en faut encore, pour avoir un beau salon, dans un environnement portuaire parfois difficile, en tous cas pas aussi accueillant qu’un béton ciré dans un hall d’exposition. Le traitement des eaux usées dans deux ports certifiés « Port propre » est également un sujet important, sur lequel nous sommes de plus en plus stricts. Autre point, sur un salon, tous les efforts faits sur le transport et le suremballage ont un impact énorme. Enfin, sur la restauration sur place, nous avons de plus en plus de partenaires locaux, qui s’engagent à s’approvisionner avec des produits régionaux, de saison, et qui réduisent leur diffusion de plastiques. Et cette année, nous avons même demandé à tous un plat végétarien. Alors ce n’est pas encore suffisant, mais en tant qu’organisateur nous devons être initiateurs, montrer l’exemple, avec des budgets et l’organisation pour progresser. Et je suis fier à la fois du groupe RX qui a des consignes très strictes sur le sujet, et de mon équipe jeune et écolo qui par exemple, viendra spontanément à 80% en train au salon.

Retrouvez la deuxième partie de cet entretien par ici !

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…