
Dans un contexte difficile pour les constructeurs, Bénéteau enregistre un résultat opérationnel légèrement positif pour l'exercice 2011-2012.
« Notre satisfaction pour cet exercice, c’est d’avoir confirmé notre résistance dans un marché difficile, particulièrement au niveau européen », annonce Patrick Guilloux, directeur financier du groupe Bénéteau, « alors que ce n’était pas gagné d’avance. » La crise économique a lourdement pesé sur les ventes du groupe dans le périmètre traditionnel. Mais ce qui permet à Patrick Guilloux de garder le sourire, ce sont les résultats sur les nouveaux marchés.
Développement du moteur en Amérique
Bénéteau a enregistré de bons chiffres sur le marché du bateau à moteur en Amérique, au Nord comme au Sud. Le motonautisme correspond à 32% du chiffre d'affaires du groupe.
« Paradoxalement, c’est la crise de 2008 aux Etats-Unis qui a créé pour le groupe une formidable opportunité de développement pour ce nouveau marché, explique le directeur financier. Jusque –là, il nous semblait difficile de pénétrer un marché avec des acteurs locaux extrêmement bien installés. Mais ces acteurs ont été ébranlés par la crise de solvabilité américaine ». En 2012-2013, le constructeur espère doubler ses ventes pour les bateaux à moteur aux Etats-Unis.
Grands yachts motorisés
Bénéteau se réjouit également du succès des gammes de luxe: Monte Carlo Yachts et Prestige Yachts. Le marché des bateaux à moteurs de plus de 15 mètres se porte bien. Pour le prochain exercice, le constructeur espère augmenter ses ventes de 20 à 30%.
L’Asie dans l’incertitude
En 2011-2012, le groupe vendéen s’est appuyé sur le dynamisme asiatique. Pour l’exercice en cours, Patrick Guilloux table sur la poursuite de la croissance en Asie, 30% en 2011 - 2012, mais il ne souhaite pas annoncer de taux de croissance ciblé. « Nous n’avons pas encore calibré l’ampleur de la croissance à venir pour 2013 du fait de la conjoncture actuelle en Chine, en plein période de changement de dirigeants. »
L’instable Europe
« En 2011/2012, se rappelle Patrick Guilloux, nous avons dû nous adapter, en cours d’exercice, à des marchés instables. » Le budget a été finalisé en juillet 2011, un mois plus tard, les marchés financiers européens montraient les premiers signes d’instabilité. « Il a fallu réadapter notre plan de production en trois fois », précise le directeur financier. « Mais cette année nous démarrons la saison 2013 plus sereinement. Notre plan de production est en meilleure adéquation avec le marché. » La situation économique de l’Europe évolue également. Le directeur financier observe des signes positifs pour le Royaume-Uni et la Scandinavie, même s’il estime qu’il est trop tôt pour parler de frémissement ou de reprise. Ses inquiétudes se portent en revanche sur la France. Patrick Guilloux estime que ce marché pourrait être difficile en 2012-2013, en raison des plans budgétaires en cours de discussion.