
Il devait symboliser la grandeur et le savoir-faire de la croisière moderne : 365 mètres de long, 20 ponts, un parc aquatique flottant, et la promesse d’un séjour inoubliable pour ses plus de 7 600 passagers. Mais depuis son entrée en service début 2024, l’Icon of the Seas, fleuron de Royal Caribbean, enchaîne les gros titres... pour les mauvaises raisons. À tel point que certains parlent déjà d’un navire "maudit", victime d’une série noire que l’armateur peine à expliquer.
Le toboggan vedette qui vire au cauchemar
Le dernier épisode, survenu il y a quelques jours, ressemble à un scénario improbable : le Frightening Bolt, l’un des toboggans aquatiques phares du navire, s’est fissuré en pleine descente. Un passager, blessé à la jambe et au dos par les éclats d’acrylique, a échappé de peu à une chute hors de la structure. L’attraction, pourtant conçue pour supporter des milliers d’usages, a été fermée dans l’urgence. Les passagers, choqués, ont filmé la scène, donnant lieu à une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Video shows the chaos on board Royal Caribbean's Icon of the Seas after a glass panel on a water slide shattered mid-ride, injuring one guest and sending water pouring into a public area.
— CBS News (@CBSNews) August 8, 2025
The footage shows startled passengers screaming in fear as water cascades from the slide... pic.twitter.com/hqShp7uQDB
Une chute qui aurait pu tourner au drame
Quelques semaines plus tôt, un autre incident avait déjà alimenté la polémique : un passager bascule par-dessus la rambarde vitrée d’une piscine à débordement en voulant récupérer ses lunettes de soleil. Sa chute est stoppée par une barrière secondaire, mais l’épisode pose une question embarrassante : les zones de loisirs du navire, pensées pour impressionner, sont-elles vraiment pensées pour protéger ?
A man falls overboard on Royal Caribbean’s 'Icon of the Seas’ cruise ship..
— American AF ???????? (@iAnonPatriot) July 28, 2025
WTF!? pic.twitter.com/isuMjQpIpN
Drame en mer : agression mortelle et suicide
Le mois de juillet a marqué un tournant avec un fait divers glaçant : un membre d’équipage poignarde une collègue avant de se jeter par-dessus bord. Un drame humain d’une rare violence à bord d’un navire de luxe, qui soulève un sujet tabou dans le milieu des croisières : les conditions de travail et la pression subie par certains employés, souvent loin de chez eux pendant de longs mois.
Ajoutons à cela un incendie électrique survenu quelques semaines avant, entraînant des coupures de courant temporaires et des perturbations à bord. Aucun blessé, mais un symbole inquiétant : même sur un navire flambant neuf, des défaillances peuvent surgir.
L’Icon of the Seas, avec ses dimensions hors normes et sa densité de passagers inédite, incarne un rêve... mais aussi un défi colossal en matière de sécurité, de maintenance et de gestion humaine. Les incidents ne suffisent pas à prouver que ce géant des mers est dangereux, mais leur accumulation interroge. Royal Caribbean assure que chaque problème est pris "très au sérieux" et que les normes de sécurité sont respectées, mais la communication officielle peine à calmer la méfiance.
Car au-delà de la "malchance", la véritable question reste : a-t-on voulu aller trop vite, trop grand, trop fort ? Sur un navire où la démesure est l’argument numéro un, chaque incident prend une ampleur médiatique énorme - et alimente un récit dont la compagnie se passerait bien : celui d’un mastodonte brillant... mais frappé par une étrange malédiction.