La saga des Wharram

Pas un seul boulon. Ainsi pourrait-on caractériser les Wharram, de l’Hitia 14 au Tiki 46. Ces catamarans, construits en contreplaqué sandwich époxy par leurs propriétaires, ont leurs coques et leur cockpit entièrement lacés sur des poutres transversales. Flexibles, ils ne s’opposent pas à la force des vagues. Une idée de leur inventeur, James Wharram, qui se fabriqua son premier bateau dans les années soixante, inspiré des pirogues polynésiennes. Il traversa alors l’Atlantique jusqu’à Trinidad, où il conçut son deuxième bateau, aidé par Moitessier. Rentré en Angleterre, James Wharram commença à réaliser des plans de catamarans pour ses proches, et le succès grandissant, les commercialisa. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine de modèles sont disponibles, du petit catamaran de plage au grand voilier de voyage. Mais l’idée fondatrice, et quelque peu soixante-huitarde, qui sous-tend la philosophie des Wharram perdure. C’est « L’imagination au pouvoir ». Chaque propriétaire a rajouté sa patte à la construction de son bateau et pas un Wharram ne ressemble à un autre.

Sur tous les continents de la planète

Gréés en jonque ou avec des voiles auriques, les Wharram sont très reconnaissables. On en trouve partout dans le monde, de la Bretagne à la Polynésie, de l’Amérique du sud à la Thaïlande, où deux chantiers professionnels en construisent. Les grandes unités, simples, robustes et peu coûteuses, sont très appréciées pour la grande croisière. Au fil du temps, une véritable communauté de propriétaires s’est formée. Bertrand Fercot, qui vient d’achever la construction d’un Tiki 46 à Brest, a ainsi retracé toutes les étapes de sa fabrication sur le site « Wharram Builder », où chacun met son savoir-faire au service des autres. Préparant un tour du monde avec sa femme, il sait qu’il peut compter sur l’accueil chaleureux d’autres « wharramistes » sur tous les continents de la planète.
 

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