
Du capelage de la longe de harnais à la sangle de cuisine en passant par l’accastillage de spi, les drisses ou encore les écoutes, le mousqueton est l’élément incontournable.
Il n’existe pas de mousqueton universel pouvant répondre à tous les besoins du bord, le choix doit être fait en fonction de l’utilisation. Nous en avons relevées 5 principales :
Pour la sécurité (longe de harnais, gilet de sauvetage, etc.), on choisira impérativement des modèles doubles sécurités pour minimiser au maximum le risque d’ouverture accidentelle. Ce type de mousqueton se met en place d’une seule main et se déverrouille d’une simple pression sur le levier arrière.
Pour les applications annexes telles que la sangle de retenue à la cuisine, pour hisser l’annexe ou encore pour les manœuvres ne nécessitant pas de sécurité, le mousqueton, dit de pompier, est tout indiqué. Depuis la généralisation des sangles, il existe des variantes de mousqueton pompier (mousqueton Delta ou à sangler) dont la forme est conçue pour recevoir une sangle.
Pour les voiles d’avant depuis la généralisation des enrouleurs et des étais creux, les voiles avec mousquetons sont de moins en moins utilisées. Toutefois pour les réfractaires l’évolution du mousqueton à piston dont le mécanisme avait une fâcheuse tendance à se coincer par oxydation, est remplacé par des bagues de foc faciles à mettre en place d’une seule main.
Pour les drisses deux possibilités simples ou à émerillon. Pour éviter des torsions au niveau de la drisse et conserver un bon alignement du point de tire de celle-ci, ceux équipés d’émerillon sont conseillés.
Pour les manœuvres sous charge (manœuvres de spi et de voile d’avant légère). Il est équipé d’un système qui permet, dans une certaine limite, son ouverture sous charge. Pour ce faire, deux systèmes sont retenus : gâchette ou tirette. Le plus courant et le plus efficace est le système à gâchette. Pour assurer l’ouverture du mousqueton, il suffit de presser un mécanisme intégré au mousqueton. Si la tension est faible (inférieure à 50 kg), elle peut être effectuée avec un doigt. Si elle est importante, il faut utiliser un outil spécial (pinoche). Le modèle muni d’une tirette offre l’avantage de pouvoir être ouvert à distance. En contrepartie, il a deux inconvénients : la tirette peut se coincer accidentellement lors d’une manœuvre et provoquer l’ouverture du mousqueton et le faible diamètre du cordage de la tirette ne permet pas de l’ouvrir sous forte charge.
Les matériaux utilisés
Divers matériaux sont retenus pour la fabrication des mousquetons. Les plus courants sont : le bronze, le laiton chromé, l’acier inox et le plastique. Pour les manœuvres mettant des forces importantes en jeu (drisses, écoutes, sécurité), on retiendra l’inox. Pour certaines fonctions comme les bagues de foc, on peut utiliser le bronze ou le laiton. Le plastique sera réservé pour les utilisations où l’effort est peu important (maximum 300 kg). Il est tout indiqué pour assurer les défenses, les sceaux voire une écoute de spi sur un bateau léger dans le petit temps. A titre indicatif, un mousqueton en inox de 70 mm a une charge de rupture de 3500 kg, un en bronze une de 1000 kg et un en plastique une de 300 kg. Quant aux forces, sur un bateau de 10 m, il faut compter 1000 kg pour les écoutes et 800 kg pour les drisses. Sur un 15 m, ces efforts sont au minimum multipliés par deux.
La fabrication des mousquetons
Deux techniques sont employées pour la fabrication des mousquetons : le moulage (microfusion) et le forgeage. Le moulage consiste à chauffer le métal pour le mettre en fusion et à le couler dans un moule ayant la forme de la pièce à réaliser. Le forgeage, se réalise en deux phases : le corroyage et l’estampage. Le corroyage consiste à compresser un lingot de métal pour en diminuer la section. Une fois cette première opération réalisée, le métal est chauffé et mis en pression entre deux matrices portant en creux la forme de la pièce à obtenir (opération d’estampage). A l’utilisation, l’élasticité d’un mousqueton moulé est pratiquement nulle, il casse sans prévenir. Sur une pièce, il y a déformation avant la rupture.
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