Tous les ports sont-ils fermés actuellement ? « Cela dépend de ce que vous appelez « fermés ». Pour les sorties de plaisance, effectivement il y a eu un décret de la Préfecture Maritime, qui fait aussi référence à l’arrêté du Ministère de la Solidarité et de la Santé. Cela demande d’appliquer les mêmes directives qu’à terre, pour la mer. Nous avons différentes activités : la plaisance yachting, le commerce, la pêche… Le commerce n’est pas interdit. Nous avons toujours du fret sur Nice par exemple, avec des bateaux de cimentiers etc. Il faut se conformer à la réglementation qui stipule que, sur les bateaux de fret comme de passagers, on ne doit pas dépasser plus de 100 personnes à bord, qui doivent elles-mêmes respecter les règles, comme le respect des distances etc. De notre côté, sur les ports nous avons des obligations de maintien en fonction des différents arrêtés. Nous avons mis une série de choses en place notamment avec du personnel sur place, dans les ports. »
Les navettes vers les îles de Lérins ou la Corse fonctionnent toujours ? « Pour les îles de Lérins nous avons mis en place, suite à un arrêté de la mairie de Cannes, une continuité du service avec trois bateaux par jour qui font la liaison pour assurer le ravitaillement notamment mais ce n’est pas ouvert au tourisme. Pour la Corse, Pierre Mattei (président de Corsica Ferries, ndlr) a indiqué que les rotations de ses navires se poursuivent, pour du fret, le ravitaillement, le transport des malades… »
Avez-vous des plaisanciers confinés dans vos ports ? Cela se passe bien ? « Nous avons peu de plaisanciers confinés sur leur bateau mais il y en a. Ils se sont déclarés auprès des autorités portuaires. A savoir que nous ne pouvons pas interdire un bateau de sortir du port. Il doit se déclarer, donner la raison de sa sortie (convoyage, travail)… ce sont les mêmes règles que sur terre. »
Quel sera l'impact économique de ce confinement selon vous ? « Sur tout ce qui est contrat d’hivernage et d’estivage, nous n’avons pas vraiment d’impact aujourd’hui. Ou alors pour ceux qui devaient arriver en estivage et qui ne pourront pas le faire. La perte est minime de ce côté-là. Après le tourisme en pâtira, notamment par rapport aux bateaux de croisières puisqu’en moyenne un passager de ses paquebots dépense 36€ en restaurant, souvenirs… Quand vous en avez 500 000 par an, cela fait beaucoup. »
Comment voyez-vous la reprise, l’après-confinement ? « Les cartes vont être rabattues. Il y avait un avant Covid, il y aura un après. Bien malin celui qui connaît l’avenir ! Mais ce qui est certain, c’est que les règles vont changer pour tout ce qui est passagers de masse. Les croisiéristes et les armateurs ont déjà mis en place et prévu beaucoup de choses. Ces mesures sont déjà bien acceptées par le public puisqu’elles sont déjà en place : en montant à bord, vous devez vous déclarer, votre état sanitaire, il y a des prises températures… Ce sera une continuité, et un accroissement de tout cela. »
Pour les prochaines vacances, il y aura certainement un afflux des Français vers le sud de la France, par crainte de voyager à l’étranger. Avez-vous anticipé cela ? « Nous sommes une destination touristique quoi qu’il arrive. Le tourisme au niveau européen fonctionnera bien. Ce qui risque d’être pénalisant, ce sont les autres continents. Je ne suis pas sûr qu’un Américain réserve une croisière en Europe en 2020. Mais en 2021, le naturel devrait revenir, même si nous resterons marqués. Maintenant, il va falloir que les personnes soient plus disciplinées pour prévenir d’un risque sanitaire. Les Affaires maritimes et les préfets mettront très certainement en place des directives à ce propos. »
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