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En pleine période post-covid, la saison 2021 a débuté bien avant les salons nautiques d’automne. Le jeu des chaises musicales et des rachats aussi. En début de semaine, la société Cantiere del Pardo (qui n’a pas attendu le Cannes Yachting Festival ou le salon de Gênes) a annoncé officiellement l’acquisition de VanDutch. Installé à Forli en Italie, le chantier, qui est né dans les années 70, a fabriqué plus de 4 500 bateaux : des voiliers comme sa prestigieuse série Grand Soleil et de luxueux bateaux à moteur commercialisés sous la marque Pardo. Ironie du sort : Cantiere del Pardo rachète un constructeur hollandais fondé en pleine crise économique de 2008. VanDutch a connu un franc succès avec sa gamme de day-boats à l’étrave droite. Les modèles 30, 55 et surtout son best-seller le 40’ auront marqué toute une époque. Désormais italienne, la marque s’apprête à profiter du "boom" du day-boat en Europe pour donner naissance à de nouveaux modèles.
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Toujours dans l’univers du yachting, une page se tourne avec le rachat probable de Perini Navi, en difficulté financière, par Sanlorenzo. Le groupe italien (qui vient d’annoncer en même temps l’agrandissement de ses sites de production à La Spezia) a ouvert des négociations avec le mythique constructeurs de voiliers de luxe pour devenir un actionnaire majoritaire. Affaire à suivre.
En France, pour faire face aux risques d’un choc économique, la Fédération des Industries Nautiques (FIN) demande l’affectation d’une part de la fiscalité de la plaisance. « Après deux mois d’arrêt, les 5 500 entreprises de la filière nautique abordent la prochaine saison, très fragilisées. Si une reprise en demi-teinte s’amorce actuellement, elle ne doit pourtant pas occulter la réalité des risques à venir » concède la FIN. « La fiscalité acquittée par les plaisanciers (DAFN et Permis Plaisance) est évaluée à 70 millions d’euros par an. Nous demandons au Gouvernement d’en affecter exceptionnellement 25% pour aider la filière à faire face au choc économique.
A la loupe, on ressent une forme de fébrilité chez les professionnels du secteur : équipementiers, importateurs, sociétés de services et bien sûr chantiers. Dernier exemple en date, le constructeur de catamaran Nautitech (Groupe Bavaria) joue la prudence et affirme négocier un plan de sauvegarde de l’emploi pour faire face au ralentissement économique.
D’autres y voient quelques opportunités. La semaine dernière, la marque tricolore de bateaux à moteur White Shark est passée dans le giron de French Boat Market, une PME française qui distribue plusieurs marques. Et dans le nautisme, on peut parier sur d’autres annonces « économiquement tonitruantes » d’ici la fin de l’été !