
Les autorités et organisateurs italiens avaient beau rassurer. Il y a encore un mois, plus personne n'aurait parié un euro sur la tenue du salon nautique de Gênes début octobre, en pleine crise du Covid-19. Il faut dire que les annulations en cascade des salons européens comme Monaco, Barcelone, La Rochelle, Paris et surtout Cannes, en dernière minute, avaient quelque peu refroidi l'espoir des plaisanciers et autres professionnels du nautisme. La bonne nouvelle (pour l'industrie nautique toute entière !) est venue d'un communiqué officiel publié mi-septembre et qui précisait les mesures prises. Parmi les procédures adoptées, pour sécuriser l'évènement, figure une plateforme dédiée aux achats des billets d'entrée, en vente exclusivement en ligne, avec indication des jours de visite, la réservation d'un parking, des caméras grand format pour le contrôle de la température à l'entrée ou encore des "thermoscanners" pour un contrôle individuel et automatisé aux portails. Deux entrées seulement sont prévues : l'une sur la Piazzale Kennedy réservée au public et l'autre à l'ouest dédiée aux exposants. Dans ce contexte sanitaire particulier, le salon de Gênes dispose aussi d'un atout en or. La disposition de l'exposition, soit 200 000 mètres carrés est presque entièrement en plein air et la circulation a été revue pour assurer de 4 à 6 mètres de largeur minimale sur tous les couloirs, avec l'insertion d'itinéraires différenciés. Enfin, les organisateurs précisent que le dessin et la construction de nouvelles structures flottantes permettront de mieux gérer les flux !

Pour sa 60ème édition, le Salone Nautico prend donc le titre, malgré lui, d'unique "salon nautique européen de l'automne". Une revanche pour cet évènement qui jadis était considéré comme l'un des rendez-vous majeur de la plaisance et du yachting avant que Cannes, Monaco et Düsseldorf en Allemagne montent en puissance. Avant la crise financière de 2008, on aimait venir dans la cité italienne pour déguster un plat de "trofie al presto" puis découvrir une offre pléthorique de bateaux qui allait du petit gozzo napolitain en bois au dernier motor-yacht Azimut en passant par un nouveau semi-rigide ou un voilier day-boat "made in Italy" quasi introuvable ailleurs. C'est vrai, il fallait pourtant s'armer de patience pour venir dans la capitale de la Ligurie, entre les embouteillages monstres, les parkings complets, les hôtels hors de prix ou encore les retards de train depuis Nice !
Face à ces concurrents européens, les organisateurs du salon de Gênes ont pourtant su réagir. Après la catastrophe du pont Morandi à Gênes en 2018, l'industrie nautique s'est serré les coudes et a mis sur place un plan de relance de l'évènement. Au passage, les dissensions au sein de l'UCINA (l'équivalent de la Fédération des Industries Nautiques en France) se sont apaisées et une place importante a été donnée aux essais en mer. Eh oui ! Avec le Cannes Yachting Festival, Gênes possède l'avantage d'offrir un accès direct à la mer Méditerranée.

Alors que pourrons-nous voir cette année ? De nombreux chantiers italiens profitent du salon pour présenter à flot et en avant-première mondiale, les unités qui étaient prévues à Cannes ou Monaco en septembre. C'est le cas des marques du groupe Ferretti, des yachts Azimut et Benetti, d'Invictus, Antonini Navi, Arcadia, Grand Soleil, Solaris, Franchini ou San Lorenzo dans le domaine du yachting. Les constructeurs ne sont pas en reste avec les dernières productions de Bénéteau, Prestige, Hanse, Swan, Bali, Fountaine Pajot ou Lagoon. Enfin, coup de projecteur sur l'univers du pneumatique largement en vedette à Gênes avec les gammes Anvera, Magazzù, Pirelli, Sacs, BWA, BSC, Capelli, Italboats, Joker Boats, Lomac, Mar.co, Master, MV Marine, Novamarine, Nuova Jolly, Ranieri International, Scanner, Salpa, Selva ou encore Zar Formenti. Une offre riche et variée donc pour un salon inattendu !