AIS, ASN, DSC, MMSI, Splitter... Connaissez-vous ces nouvelles appellations ?

Equipements

Ces dernières années voire ces derniers mois de nouvelles appellations ont émergé en électronique marine. En connaissez-vous la signification ? Interrogés sur ce point, les accastilleurs qui sont en contact avec les acheteurs, reconnaissent que beaucoup de plaisanciers se posent des questions. Pour vous éclairer, nous allons vous donner la définition de ces termes et les fonctions qui en résultent.

Ensemble Nomad AIS avec antenne VHF et iPad ©Albert Brel
Ces dernières années voire ces derniers mois de nouvelles appellations ont émergé en électronique marine. En connaissez-vous la signification ? Interrogés sur ce point, les accastilleurs qui sont en contact avec les acheteurs, reconnaissent que beaucoup de plaisanciers se posent des questions. Pour vous éclairer, nous allons vous donner la définition de ces termes et les fonctions qui en résultent.

AIS, dédié à la sécurité

Nautisme Article
Digital Yacht AIS Nomad

L’AIS (Automatic Identification System) est un système dédié à la sécurité. Il a été développé à l’origine pour la marine marchande afin d’éviter les colissions en mer. En pratique, il va bien au-delà car il permet, par exemple, de surveiller les zones de pêches, le trafic éventuellement de le réguler, etc. Qu’en est-il en plaisance ? S’il est obligatoire sur certains navires marchands, il ne l’est pas en plaisance et pourtant un bon nombre de bateaux en sont équipés. Sur les navires astreints l’AIS est dit de classe A. C’est nécessairement un transpondeur (émetteur/récepteur). Pour ceux qui n’ont pas l’obligation de l’avoir, il est de classe B et ce peut être un transpondeur ou un simple récepteur. Un émetteur AIS travaille sur les fréquences VHF. Il offre la possibilité à tous navires qui en sont équipés, d’envoyer automatiquement un message donnant leur position, leur cap, leur vitesse, leur nom, leur numéro MMSI, leur destination, etc. Ces informations sont reçues et visualisées par les récepteurs AIS embarqués. Ces récepteurs peuvent être autonomes sous forme de boîtes noire ou intégrés à un lecteur de carte, à un micro-ordinateur, à une VHF… Les cibles des bateaux ayant émis le signal sont représentées à l’écran sous forme d’un pictogramme en forme de navire. Pour avoir les informations émises, il suffit de cliquer dessus pour les visualiser.

L’AIS et la plaisance, du récepteur au transpondeur en passant par le Splitter

Un récepteur, lorsqu’il est autonome se présente sous la forme soit d’une boîte noire soit d’un appareil avec écran. Pour récupérer les informations d’une boîte noire, celle-ci doit être connectée à un appareil compatible avec écran par exemple un lecteur de carte ou un micro-ordinateur. Dans ce cas, on voit apparaître toutes les informations envoyées par le navire émetteur. Certaines VHF fixes et les portables de la dernière génération peuvent posséder un récepteur AIS interne et un GPS. Le seul handicap est la petite taille de l’écran pour visualiser les informations. Un transpondeur possède dans un même boîtier un récepteur tel que nous venons de le voir et un émetteur qui permet d’envoyer ses propres informations. Il se présente comme pour le récepteur : une boîte noire avec liaison filaire ou Wi-Fi ou ce sont des appareils dédiés. A ce jour, les VHF ne sont pas autorisées à intégrer un transpondeur. Comme l’AIS fonctionne sur les fréquences VHF, pour recevoir ou émettre des informations, il doit être relié à une antenne VHF. Bien souvent celle-ci est déjà présente sur le bateau. Pour éviter d’en installer une deuxième, on peut utiliser un séparateur d’antenne appelé Splitter. Certains récepteurs et transmetteurs en possèdent un en interne. Ils offrent la possibilité de n’utiliser qu’une seule antenne pour la VHF et l’AIS. L’antenne est connectée au récepteur ou au transpondeur et ce dernier possède une sortie permettant de brancher la VHF. Si ce n’est pas le cas, il faut utiliser un Splitter. Il se présente sous la forme d’un petit boîtier possédant une entrée pour l’antenne VHF et deux sorties une vers la VHF l’autre vers l’AIS.

ASN ou DSC, ne concerne que la VHF

L’ASN (Appel Sélectif Numérique) ou en anglais DSC (Digital Sélective Calling) est un système qui permet, à partir d’une VHF, d’envoyer automatiquement un message de détresse sur un canal dédié, le 70. Depuis 2007, toutes les VHF fixes commercialisées sur le marché français doivent être équipées de l’ASN et posséder un numéro MMSI (Maritime Mobil Service Identity). Pour les portables, ce n’est pas le cas. Les anciens modèles non ASN peuvent toujours être utilisés en plaisance et commercialisés. Les navires professionnels doivent être équipés d’une VHF ASN classe D pour une navigation à moins de 20 milles des côtes et classe A au-delà. Pour la plaisance, c’est la classe D qui est retenue. La différence entre les classes (D et A) ne concerne pas la puissance d’émission voire la portée mais se rapporte à l’utilisation. Une VHF classe A (réservée aux professionnels) peut servir de relais pour retransmettre un message de détresse vers un service officiel (CROSS). Pour pouvoir transmettre la position, la VHF doit posséder son propre récepteur GPS ou être interfacée à un GPS (NMEA) et, pour pouvoir identifier le bateau doit avoir un numéro NMSI. Pour envoyer un message de détresse avec position et NMSI, il suffit d’appuyer pendant plus de 5 secondes sur le bouton DISTRESS de la VHF. Dès que le message est réceptionné par les autorités (CROSS) vous recevez sur le 16 un accusé de réception. Tous les bateaux équipés d’une VHF ASN sur zone (portée de l’ordre de 20 milles) reçoivent également le message ainsi que la réponse du CROSS mais ne sont pas autorisés à y répondre sauf demande du CROSS. Le message automatique (touche DISTRESS) ne précise pas la nature de la demande, mais, avant d’envoyer le message, vous pouvez en donnez les raisons en choisissant dans une liste programmée dans la VHF (incendie, accident, malade, voie d’eau etc.). Depuis 2012, l’ASN est autorisée sur les portables, mais celles qui ne le possèdent pas sont toujours en vente sur le marché français. A noter que depuis 2017, une nouvelle zone de navigation a été créée. Elle est dite semi hauturière et concerne la zone des 6 à 60 milles.

Bien s’équiper

L’AIS est un équipement de sécurité. Vous pouvez vous équiper d’un simple récepteur. Il vous permet de recevoir les informations émises par les bateaux possédant un émetteur, entre autres, connaître leur route et leur vitesse et écarter ainsi les risques de collision. Un transpondeur vous permet d’envoyer vos propres informations, c’est un plus. Sur le marché, on trouve des récepteurs simples à partir de 200 euros, des transpondeurs à partir de 450 euros. Si vous devez passer par un Splitter comptez 180 euros en plus.

Pour une VHF AIS avec GPS intégré, compter 500 euros et pour une portable avec AIS/ASN 400 euros. L’utilité d’une VHF à bord n’est plus à démontrer. Les nouveaux modèles avec ASN et AIS apportent un plus. Depuis la mise en place de la zone semi hauturière (6 à 60 milles), une VHF fixe est obligatoire au-delà des 6 milles des côtes et au-delà des 60 milles un modèle portable étanche et une balise EPIRB (Emergency Position Indicating Radio Beacon) sont demandées. 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…