
Rendez-vous phare du nautisme pour le Moyen-Orient, le retour de ce bel évènement a déplacé les foules, habitués que sont les Dubaïotes aux 39 degrés qui ont régné tout au long de la semaine sur les quais. Vu depuis la terre, il est au pied des gratte-ciel ? Vu du ciel, à la base de The Palm Jumeirah, la célèbre île artificielle en forme de palmier. On ne pouvait rêver meilleur emplacement que Dubaï Harbour pour accueillir un salon nautique tourné quasi-exclusivement cette année vers le motonautisme. Sur les quais, la taille des yachts exposés, rarement en-dessous de 80 pieds, reflétait bien l’appétence de la clientèle locale pour le luxe. Le plus imposant des yachts était même à l’ancre devant le port. Les 91.40 m de Moonlight 2 n’étaient pas compatibles avec les installations portuaires, pourtant fastueuses, de cette toute nouvelle marina. Mais la cinquantaine d’unités présentées permettait néanmoins d’avoir un bon aperçu des productions en vogue.

25 mètres, cœur du marché local
Le Princess Yachts Y85 (26,20 mètres) a pu faire admirer un design plus contemporain que d’habitude chez le constructeur britannique. A l’intérieur, trois zones de vie séparées garantissent l'intimité des invités. L'équipage peut se déplacer très discrètement sur ce véritable petit yacht, capable d’atteindre 32 nœuds en pointe. Le chantier italien Cranchi, présentait lui le Settantotto, soit un 78 pieds (25 mètres) avec un concept intéressant de "club de plage" privé, sa grande plate-forme arrière pouvant être transformée en terrasse surplombant la mer. Plus originale encore est sa triple motorisation, puisqu’il est équipé de trois moteurs Volvo Penta D13 six cylindres le propulsant à 30 nœuds. Quant à Sanlorenzo, ils ont choisi Dubaï pour les grands débuts dans la région de leur SX88. Enfin, le chantier émirati Gulf Craft, qui fête cette année ses quarante années d’existence, avait droit à l’entrée du salon pour faire admirer son Majesty 120. Ce superyacht à trois ponts mesure 37 mètres de long et est fabriqué en composites par le chantier naval Umm Al Quwain.
Attention, lignes à tomber
Légende du motonautisme s’il en est, symbole du luxe et de l’élégance à l’italienne, l’éternel Riva se devait bien sûr d’être présent à Dubaï, et avec style. On peut dire que la présence de son Riva 100 Corsaro a fait plus qu’atteindre cet objectif au vu de la foule qui se pressait pour découvrir ce yacht pour lequel on manque de superlatifs. Proportions parfaites, design sportif, robe majestueuse, c’est un véritable chef-d’œuvre de 29 mètres. Mais les chefs d’œuvre ont un prix, et l’on parle ici de 10 millions de dollars pour seulement quatre suites doubles. Mais quitte à perdre la raison, avouons notre autre coup de cœur du salon. Il n’était encore présenté qu’en maquette, mais la fluidité des lignes, la subtile asymétrie des formes du projet Kairos d’Oceanco nous ont séduit au premier coup d’œil. Fruit d’une première collaboration avec le célèbre studio de design Pininfarina, le dessin complexe, combine des formes asymétriques et des structures transparentes. La coque de 90 m de long pour 15 de large devrait être construite en acier, avec des superstructures en aluminium. Sa propulsion hybride diesel électrique le mènera à 16 nœuds.
Italiens en force, Français bien présents
Au sein des 800 marques présentées par 54 nations, l’Italie était venue en force, occupant un immense espace central du pavillon d’exposition. Sous la bannière de la Confindustria Nautica, pas moins de 34 entreprises avaient réservé un stand. Premier producteur au monde de superyachts, notre voisin transalpin a bien compris l’importance du Proche Orient qui regroupe quant à lui, 12.6% des superyachts. Les Français étaient, comme souvent, plus dispersés. Seabubbles a convaincu plusieurs clients avec ses petites vedettes à foils propulsés à l’hydrogène. Le premier exemplaire devrait être visible à Cannes en septembre prochain, mais l’entreprise née sur les bords du lac d’Annecy, avec son bateau zéro bruit, zéro vague, et zéro émission, est parfaitement en ligne avec son époque. Après seulement trois années d’existence, Aurehum, spécialisée dans le mobilier outdoor haut de gamme était déjà présent à Dubaï, et vise bien sûr le marché des superyachts locaux. Quant à la société normande Iguana, elle présentait en avant-première mondiale son semi-rigide amphibie très haut de gamme nommé Knight, déjà acquis par un client des Emirats Arabes Unis.
