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Figaro Nautisme : Comment a débuté votre collaboration avec le chantier Amel ?
Olivier Racoupeau : « Nous avons commencé chez Amel avec le 64, qui était le fleuron de la marque, symbole d’une plaisance d’exception. Ensuite nous avons réalisé le 55, qui était un bateau de gamme historique, dans la continuité du 54, mais avec un design plus moderne. Nous avons ensuite entrepris la nouvelle génération des Amel, pour laquelle nous avons procédé à beaucoup plus de changements. Elle reste bien sûr dans l’ADN du chantier, défini notamment par une très belle cabine arrière, un cockpit central abrité avec une barre déportée sur bâbord. Il n’y a que l’héritage du gréement de ketch que nous avons abandonné. Nous avons introduit l’idée du bi-safran, une solution très adaptée aux bateaux de grand voyage car donnant de la stabilité de route sous pilote. Enfin, nous avons réinterprété les lignes pour les rendre plus actuelles, plus fluides, l’extérieur devant préfigurer ce que l’intérieur a à offrir. »
Isabelle Racoupeau : « À l’intérieur, il fallait respecter le caractère classique d’un chantier comme Amel, la prévalence de l’aspect propriétaire, amener de la richesse, beaucoup de confort, des canapés aux cabines. La cuisine devait également être utile, facile, astucieuse, car les propriétaires Amel partent pour longtemps, réalisent de vrais voyages. L’aspect nouveauté vient beaucoup du choix des essences de bois, plus contemporains. On parle bien sûr de bois véritable, pas d’Alpi, des bois d’exception, des essences fines, que ce soit pour le chêne clair, ou plus foncé, le noyer d’Amérique ou plus rare encore, le palissandre, qui a été utilisé sur un des premiers Amel 50. Nous sommes là dans un univers extrêmement chic, tendance superyacht. »
Figaro Nautisme : Les Amel 50 et 60 ont tous les deux été élus Bateaux Européens de l’Année dans la catégorie Croiseur de luxe. Ce sont avant tout des bateaux de grand voyage, qu’est-ce qui en fait leur spécificité ?
Isabelle Racoupeau : « Les premiers éléments qui me viennent à l’esprit pour ce qui concerne les Amel, c’est la sécurité, le confort, la capacité d’emport, l’autonomie qu’ils procurent, mais aussi leur aspect protecteur. Surtout, ils doivent rester faciles d’utilisation, pratiques dans leur usage quotidien au long cours. Ils doivent plaire aux propriétaires et donc ne pas oublier d’être beaux. Un beau bateau, quand on le voit, on sait ce que l’on va en faire, qu’il soit d’exploration ou de compétition, son utilisation doit être évidente. Mélanger les genres c’est trop compliqué pour moi. Tous les bateaux que nous créons doivent allier la fonction et le design. »
Olivier Racoupeau : « Oui tout à fait, le style du bateau doit répondre à sa fonction. Dans les lignes, il doit ressembler à ce qu’il est. Après on a des affinités. Pour ma part j’aime les lignes horizontales, qu’on arrive à étirer le bateau. Un voilier, il est créé pour se mouvoir avec l’air, dans l’eau, même s’il y a de la volumétrie, la fluidité doit se lire. »
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Figaro Nautisme : Des réflexions sont en cours sur la gamme Amel ?
Olivier Racoupeau : « Oui bien sûr, toujours. Avec le chantier, nous réfléchissons par exemple à faire évoluer le cockpit de l’Amel 50, en s’inspirant de ce qui a beaucoup plu sur le 60. »
Isabelle Racoupeau : « Des recherches aussi pour l’intérieur, que nous souhaitons rendre plus riche, parfaire encore en termes de finition et de qualité perçue, avec de nouveaux matériaux, de nouvelles teintes, pour offrir toujours plus de confort visuel. »
Interview réalisée en mai 2022.
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Isabelle et Olivier Racoupeau dans notre hors-série Collection 2022 à découvrir ici !