Contrôles en mer : la mission de la douane

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Contrairement à certaines idées reçues, la douane a pour mission, entre autres, de contrôler les bateaux de plaisance mais cela va bien au-delà de la simple vérification des papiers obligatoires à bord.

Vedette basée à Saint-Malo
Contrairement à certaines idées reçues, la douane a pour mission, entre autres, de contrôler les bateaux de plaisance mais cela va bien au-delà de la simple vérification des papiers obligatoires à bord.

Un contrôle complet qui peut s’effectuer au-delà des eaux territoriales

Les missions de la douane sont d’effectuer des contrôles (recherche de marchandises prohibées, de stupéfiants, etc.), de lutter contre la fraude, de vérifier les documents des bateaux, sur tous types de navires (commerce, pêche et plaisance) dans les eaux territoriales mais également au-delà. Les eaux territoriales sont dans une bande de 12 milles des côtes, mais elle peut également contrôler dans la zone dite contiguë avec les mêmes pouvoirs, qui est de 24 milles. En haute-mer (au-delà de 24 milles), les contrôles sont possibles mais conditionnés à des modalités particulières. La réglementation sur les matériels de sécurité obligatoires à bord des navires battant pavillon français s’applique indépendamment du lieu où le navire est contrôlé. Donc la verbalisation est possible. Il en est de même pour le permis (bateau à moteur).

Un bateau : moyen de transport ou résidence ?

Un navire est un moyen de transport et non une résidence, la douane n’a pas besoin de l’autorisation de l’autorité judiciaire pour y pénétrer. Une fois présentés, au besoin en montrant les papiers officiels (douane française), les agents peuvent monter à bord. Une fois à bord, ils vérifient les papiers du bateau, la liste de l’équipage ainsi que le permis (bateau à moteur) et demandent si on a quelque chose à déclarer, par exemple, une somme d’argent supérieure à 10 000 euros ou des produits importés au-delà de la franchise autorisée (cigarettes, alcool, etc.). Si la réponse aux questions est négative, la mission peut s’arrêter là ou alors elle va plus loin en vérifiant le matériel de sécurité obligatoire (gilets, survie, extincteur, etc.), voire une visite complète du bateau. Si tout est conforme, elle se doit de tout remettre en place. S’il n’y a pas d’infraction, un rapport de visite de tout ce qui a été contrôlé est remis. S’il y a infraction, tout dépend de l’importance. Elle peut se limiter à un rôle pédagogique et ne pas verbaliser, par exemple pour un extincteur dont la limite de vérification est légèrement dépassée. Elle peut simplement demander de faire le nécessaire rapidement et de lui faire parvenir la facture. Par contre, si c’est plus important, prenons l’exemple du non-paiement de la taxe, là, le paiement est exigé sur place avec, comme pour un impôt, 10% de pénalité plus une amende proportionnelle au montant.

Les contrôles, pas uniquement en mer

Les contrôles peuvent avoir lieu dans les ports (à flot ou à sec), dans les mouillages et également en navigation. Dans les ports ou au mouillage, si le bateau y réside depuis moins de 72 heures, c’est le même contrôle qu’en mer sans restriction. Au-delà de 72 heures, pour visiter les parties privatives, il faut soit l’accord de la personne contrôlée soit avoir une ordonnance du juge des libertés et de la détention. Il y a de plus en plus de bateaux qui servent de résidence secondaire, ils sont habités à l’année et sortent peu voire pas du tout.

A bord de leur bateau, la douane a des moyens informatiques qui permettent d’accéder au fichier central des bateaux. Ce fichier se trouve à la direction des douanes de Nantes. Elle peut, lorsqu’elle voit un bateau, relever son nom et savoir immédiatement s’il est en règle fiscalement et, s’il a déjà été contrôlé, si tout était conforme cela leur évite de le contrôler une deuxième fois. Mais, à ce jour, il n’y a pas de recoupement avec la douane (ministère de l’Action et des Comptes publics), les Affaires maritimes (ministère de la transition écologique et des transports) et la gendarmerie maritime (force placée auprès de la Marine nationale). En résumé, le même jour vous pouvez avoir 3 contrôles.

Peut-on refuser un contrôle ?

Si la douane demande une visite et que vous refusez, elle doit demander une ordonnance au juge des libertés et de la détention. A l’heure de l’informatique, cette demande est rapide. En cas d’opposition, les douaniers montent à bord et pendant la durée de l’attente, l’équipage est placé en retenue douanière et ne peut pas quitter le bateau, ce qui équivaut à une garde à vue et le procureur de la République décide des suites à donner. L’opposition à fonctions constitue un délit passible de 15 000 euros d’amende et d’un an d’emprisonnement. Bien que cette procédure soit rare, elle peut demander à un bateau, sans aucun justificatif, de rallier un port pour contrôle (pouvoir déroutement).

Le pavillon étranger peut-il éviter les visites ?

Il n’en est rien, un bateau battant pavillon étranger est soumis aux mêmes contrôles qu’un battant pavillon français. Si le propriétaire est français le contrôle est identique à un bateau français. S’il est étranger, par exemple un bateau anglais avec un propriétaire anglais, le matériel de sécurité n’est pas contrôlé. Cet armement est celui de son pays.

Nautisme Article
Contrôle en mer© Albert Brel

Quelques conseils qui peuvent être utiles

Ces conseils reprennent ceux qui nous ont été donnés par les agents de la douane de Saint-Malo. Dans leur mission, ils sont conscients qu’un contrôle n’est jamais agréable, pas plus qu’il ne l’est sur la route ; toutefois, ils conseillent de s’y soumettre. Si vous êtes en règle, la visite est rapide et se passe bien. Il y a des petites infractions qui peuvent se régler sans verbalisation en demandant simplement au contrevenant de faire le nécessaire. Mais dans certains cas, ils doivent verbaliser. Bloc Marine, dans le livre de bord, donne la liste du matériel et des documents obligatoires à bord, nous vous conseillons de vous y conformer.  

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…