
Ce quatre-cylindres essence turbo de 1332 cm³, développé en partenariat avec Mercedes, va désormais propulser des bateaux de plaisance au Brésil. Un revirement étonnant pour ce bloc introduit en 2018 et aujourd’hui en fin de carrière sur les routes européennes. Mais pas question pour Renault de le laisser prendre la poussière : grâce à un partenariat stratégique avec la start-up brésilienne Hybdor, ce moteur va connaître une seconde vie… en mer.
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Un moteur de Duster dans un yacht hybrideHybdor, jeune pousse ambitieuse spécialisée dans les technologies nautiques, a imaginé le Duotech 200E, un système de propulsion hybride rechargeable pensé pour des navires de classe 2 (entre 8 et 12 mètres). Pour cela, elle avait besoin d’un moteur thermique compact, fiable, puissant et surtout compatible avec les carburants brésiliens. Bingo : le HR13 répondait à toutes ces exigences. Résultat, c’est le premier moteur jamais livré par Horse à un client maritime, et il coche toutes les cases.Le système Duotech 200E associe le moteur thermique de 163 chevaux (250 Nm de couple à 1600 tr/min) à un moteur électrique de 25 chevaux (60 Nm), alimenté par une batterie LFP de 15 kWh fournie par le fabricant local WEG. La recharge complète s’effectue en seulement 90 minutes. Mais ce n’est pas tout : le moteur peut tourner aussi bien à l’essence qu’à l’éthanol, une caractéristique idéale pour le Brésil où le bioéthanol est largement utilisé. Cerise sur le gâteau, le système offre un mode “boost” qui combine les deux sources d’énergie pour une poussée maximale.
Une ambition maritime assuméeAvec ce projet, Renault rejoint un club plutôt restreint d’automobilistes devenus motoristes marins. Honda, Suzuki ou Volvo Penta ont déjà prouvé qu’il est possible de concilier mécanique routière et plaisance. C’est désormais au tour de Renault, via Horse, d’explorer cette voie avec ambition. « Cette nouvelle solution avec Hybdor est une application innovante de notre savoir-faire mondial », explique Matias Giannini, CEO de Horse Powertrain. Même son de cloche du côté de Patrice Haettel, directeur de la division HORSE : « C’est notre première incursion dans le monde maritime, et elle s’inscrit pleinement dans notre stratégie de transition énergétique. »Ce premier moteur marin « flex-fuel » plug-in hybride est aussi une vitrine technologique. Il promet une navigation plus silencieuse, plus douce, avec moins de vibrations, et surtout une empreinte carbone réduite. De quoi séduire un marché brésilien friand de solutions durables, et pourquoi pas, ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires ailleurs dans le monde. Pour l’instant, aucune date officielle de commercialisation n’a été annoncée, mais les premiers essais sont attendus dans les prochains mois.Renault, qui n’avait plus trempé un pied dans le nautisme depuis des décennies, revient donc avec panache. Et qui aurait cru qu’un moteur de Captur finirait un jour dans un yacht hybride, quelque part au large de Rio ?